L'essentiel
- Plus de la moitié des Français souhaitent partir à la retraite après 60 ans, selon le dernier baromètre de la Drees.
- Les réformes des retraites de 2010 et 2023, qui ont relevé l'âge de départ, ont vraisemblablement influencé ces envies.
- Néanmoins, il y a une grande différence entre souhait et réalité. Selon ce même sondage, si 46% des non-retraités souhaitent partir avant 60 ans, 5% estiment qu'ils pourront réellement le faire.
Plus de la moitié des Français désirent partir à la retraite après 60 ans, fin 2024. C'est le résultat du dernier baromètre (1) de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). Ils sont précisément 54% (+5 points par rapport à 2023 et +14 points par rapport à 2021).
Cet « âge idéal » ne cesse de reculer : il passe de 54 ans et 10 mois, en moyenne, en 2000 à 59 ans et 4 mois au début des années 2010. Il atteint finalement 60 ans à partir de 2013 et grimpe à 61 ans et 5 mois en 2024. Plus marquant, la part de Français souhaitant partir entre 61 ans et 64 ans a explosé, passant de 2% en 2009 à 39% en 2024.
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Le souhait bien différent de la réalité
« Les lois de 2010 et 2023 relatives aux réformes des retraites, qui relèvent respectivement l'âge minimum légal d'ouverture des droits de 60 à 62 ans, puis de 62 à 64 ans, jouent vraisemblablement un rôle dans ce décalage progressif, analyse la Drees. L'augmentation de la part des personnes déclarant un âge idéal de départ à la retraite entre 61 et 64 ans depuis ces deux réformes accrédite la thèse selon laquelle le relèvement de l'age de départ est désormais pris en compte dans l'imaginaire d'une plus grande part de l'opinion. »
Néanmoins, il y a une grande différence entre souhait et réalité. Selon ce même sondage, si 46% des non-retraités souhaitent partir avant 60 ans, 5% estiment qu'ils pourront réellement le faire. En moyenne, ces Français pensent qu'ils pourront prendre leur retraite à 65 ans et 2 mois, soit près de quatre ans après l'âge souhaité.
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Les plus modestes sont plus pessimistes pour leur retraite
Par ailleurs, 54% des non-retraités pensent que leur niveau de vie à la retraite sera moins bon que celui du reste de la population. Une proportion qui a baissé de 16 points depuis 2015.
Enfin, « plus le niveau de vie des enquêtés non retraités est faible, plus leur période de retraite est appréhendée avec pessimisme », révèle la Drees. Parmi les 20% les plus modestes, plus d'une personne sur deux (53%) anticipe une qualité de vie inférieure au moment de la retraite. Pour les 20% les plus aisés, cette part tombe à un peu plus d'une personne sur trois (34%).
(1) L'enquête s'est déroulée en face à face, du 14 octobre au 20 décembre, auprès d'un échantillon de 4 000 personnes représentatif de la population française résidant en France métropolitaine âgée de 18 ans ou plus. Cet échantillon est construit selon la méthode des quotas, qui prend en compte différents critères (sexe, âge, profession de la personne de référence, après stratification par catégorie d'agglomération et de région).