L'essentiel

  • Les retraités nés dans les années 1950 bénéficient d'une pension supérieure de 24% en moyenne à ceux nés en 1930, selon la Drees.
  • L'augmentation du niveau des pensions s'infléchit pour les retraités nés vers la fin des années 1940, à cause notamment des différentes réformes des retraites.
  • Pour comparer les écarts de pensions entre générations, la Drees utilise la « mortalité différentielle ».

Pourquoi, en 2020, les retraités nés dans les années 1950 bénéficient-ils d'une bien meilleure pension que ceux de la génération née dans les années 1930 ? Si la réponse peut paraître simple, elle est plus complexe qu'il n'y paraît.

La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) s'est penchée sur le sujet dans son dernier ouvrage consacré aux retraités et aux retraites, publié jeudi 31 juillet. « Tous régimes confondus, les pensions brutes de droit direct (y compris éventuelle majoration pour trois enfants ou plus) progressent de 24% en moyenne entre les générations nées en 1930 et en 1953 », en prenant en compte l'inflation. Elles passent ainsi de 1 265 euros pour les plus anciens retraités vivant en France à 1 570 euros pour les plus jeunes.

Votre pension de retraite est-elle supérieure ou inférieure à la moyenne ?

Une diminution entre les générations 1947 et 1953

Cet écart s'explique d'abord par les niveaux de qualification et de salaire plus importants pour les générations les plus récentes. Elles bénéficient aussi de la diminution du non-salariat, plus fréquent chez les générations antérieures avec des pensions plus faibles, et des régimes complémentaires de salariés, avec une montée en charge progressive dans les années 1970.

Cette augmentation au fil des générations a tendance à s'infléchir vers la fin des années 1940. La pension moyenne des retraités nés en 1947 est de 1 601 euros brut par mois contre 1 570 euros pour la génération 1953. En cause notamment, les différentes réformes des retraites, qui ont mis en œuvre plusieurs mesures : l'indexation des pensions de base sur les prix depuis 1987 (dans le privé), l'écrêtement « du minimum contributif depuis 2012, la hausse de la durée de référence pour une carrière complète dans les régimes de base prévue par les lois de 2003 et de 2014... ».

Les accords interprofessionnels de l'Agirc-Arcco entraînant une baisse du rendement des points dans ce régime et les effets des politiques salariales dans la fonction publique, comme le gel du point d'indice, expliquent également cette baisse.

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La notion de « mortalité différentielle »

Par ailleurs, afin de pouvoir réellement comparer les écarts entre générations, la Drees utilise la « mortalité différentielle ».

Cette notion « désigne le fait que l'espérance de vie, et donc corrélativement la durée totale passée en retraite, diffère d'une catégorie de retraité à l'autre ». Les plus aisés vivent notamment plus longtemps. Concrètement, « sans ce critère, les retraités des générations les plus anciennes encore vivants au 31 décembre 2020 ne seraient pas représentatifs de l'ensemble des retraités de ces générations ».