« Politiquement, on voit ceux qui essaient de trouver le compromis, puis on voit ceux qui essaient de faire dérailler le train avant même d'ailleurs qu'il soit arrivé en gare », a déploré Mme de Montchalin sur RTL. « Ces arnaqueurs, ces illusionnistes (...) animent le temps mais ne veulent pas que ça marche », a-t-elle ajouté.

La ministre a cité « La France insoumise, qui est dans l'incohérence la plus totale, qui vote maintenant de plus de plus de mesures avec la droite parce qu'au fond ils cherchent à bordéliser le débat »; et « le RN qui, tout en votant des choses », souhaite « la censure » à la fin.

De nouvelles discussions dès ce lundi

Les députés bouclent lundi huit jours de débats sur la partie « recettes » du budget de l'Etat, sans espoir de voter sur ce premier volet mardi comme initialement prévu. Il semble peu probable que le texte puisse trouver une majorité dans l'hémicycle.

Au menu lundi figure la poursuite des discussions sur la justice fiscale, avec notamment des amendements sur la taxation des plus-values immobilières, ou les droits de succession, avant le début de l'examen en séance mardi du budget de la Sécurité sociale, rejeté en commission vendredi.

A ce stade, le déficit public atteindrait environ la cible de 4,7% du produit intérieur brut (PIB) que s'est fixée le gouvernement dans le projet de budget initial. Selon le ministère des Comptes publics, cela exclut une taxe sur les multinationales votée par une alliance gauche-RN, censée rapporter 26 milliards d'euros mais qui est jugée inopérante par le gouvernement.

« Le déficit, à l'instant où on se parle, est toujours d'à peu près 4,7%, ça veut dire que ce n'est pas invotable, ce n'est pas Frankenstein », a estimé Amélie de Montchalin.

Les ménages les plus fortunés paieraient « entre 5 et 6 milliards » d'euros d'impôts en vertu d'« un paquet de mesures (...) s'il est adopté en l'état », a-t-elle souligné.

Concernant le renoncement du gouvernement de recourir à l'article 49.3 de la Constitution permettant l'adoption d'un texte sans vote, « on ne reviendra pas en arrière », a assuré la ministre.