L'augmentation de la durée minimale de travail pour ouvrir des droits au chômage s'appliquera à partir du 1er décembre 2024. Les salariés de moins de 57 ans devront avoir travaillé au moins 8 mois au cours des 20 derniers mois pour toucher le chômage. Explications.

C'est officiel. L'augmentation de la durée minimale de travail pour ouvrir des droits au chômage s'appliquera à partir du 1er décembre 2024. Le projet de décret de la nouvelle réforme de l'assurance-chômage a été transmis ce mardi 4 juin au Conseil d'Etat.

Le texte du ministère du Travail, stipule notamment que tous les salariés de moins de 57 ans qui auront perdu leur emploi devront, à partir de cette date, avoir cotisé au moins 8 mois dans les 20 derniers mois (30 mois pour les 57 ans et plus). Jusqu'ici, il était nécessaire d'avoir travaillé au moins 6 mois dans les 24 derniers mois pour toucher une allocation chômage. Le projet de décret, dont les Les Echos a pu se procurer une copie, précise que cela correspond à 176 jours ou 1 232 heures.

Ce que change la réforme de l'assurance-chômage

Le 26 mai dernier, le Premier ministre Gabriel Attal avait livré les contours de la nouvelle réforme de l'assurance chômage dans La Tribune du dimanche. Pour Bercy, cette réforme a pour objectif de s'adapter au recul de l'âge de fin d'activité professionnelle, suite à l'application de la réforme des retraites. « Nous tirons les conséquences de la réforme des retraites en relevant à 57 ans l'âge d'accès à la filière seniors et l'indemnisation prolongée », expliquait Matignon à MoneyVox.

Le Premier ministre avait aussi précisé que la nouvelle réforme de l'assurance-chômage donnera lieu à un nouveau seuil dans la modulation des droits. Toujours selon Les Échos, le projet de décret précise que « la durée d'indemnisation baissera de 40% si le taux de chômage descend en dessous de 6,5% de la population active » pendant deux trimestres consécutifs.

Le texte prévoit par ailleurs un complément de rémunération, le « bonus emploi senior », versé à un salarié d'au moins 57 ans acceptant un emploi moins payé que le dernier exercé à compter du 1er décembre. Ce complément sera versé pendant un an maximum et son montant correspondra à l'allocation perçue avant la reprise d'emploi, après déduction de 40% de la rémunération du nouveau poste.

Le droit à indemnisation des chômeurs âgés jusqu'à l'obtention d'une retraite à taux plein sera maintenu. L'allocation versée sera en revanche plafonnée à 57% du plafond de la Sécurité sociale, soit 2 202 euros par mois brut.

Enfin, le calcul de l'indemnisation se fera désormais sur 30 jours. Jusqu'à présent, il variait selon le nombre de jours du mois. Cette mesure devrait s'appliquer à tous les chômeurs à compter du 1er décembre. Sur une année, les demandeurs d'emploi perdront donc cinq jours d'indemnisation (six les années bissextiles).

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