Le recueil des préférences des épargnants en matière d'investissement durable par les conseillers bancaires est « parcellaire », dénonce l'Autorité des marchés financiers (AMF) dans un communiqué.

Dans le cadre d'une campagne en agences bancaires ou en ligne, 182 visites mystère ont été réalisées dans 12 grandes banques de réseau concernant les préférences en matière de durabilité au travers de la qualité du questionnement des conseillers, a indiqué jeudi l'AMF.

Cette campagne est intervenue un an après l'entrée en application de l'obligation de recueillir les préférences des clients (août 2022), mais au moment de l'entrée en vigueur des orientations de l'Autorité européenne des marchés financiers (Esma) venant en préciser les modalités (octobre 2023), précise l'AMF.

Or, « dans près de 40% des cas, les visiteurs mystère ont estimé que le produit proposé correspondait à leurs préférences en matière de durabilité », soit moins de la moitié, indique l'AMF. Lors de plus d'un entretien sur deux, les visiteurs mystère ont estimé que les conseillers rencontrés ont « manqué de clarté et de pédagogie », et que dans deux cas sur trois « ils ne connaissaient pas suffisamment le thème de la finance durable. »

Pas assez d'explications sur les textes réglementaires

Pour deux tiers des rendez-vous, il n'y a ainsi pas eu d'explications sur les principaux textes réglementaires et recommandations en matière de finance durable, souligne encore l'AMF.

Deux profils d'épargnants se sont présentés en agences bancaires : un profil potentiellement intéressé par la réalisation d'un investissement durable, ainsi qu'un profil exprimant spontanément son désir d'investir de façon durable. Or « la majorité des propositions commerciales ont porté sur un fonds actions labellisé ISR (investissement socialement responsable), sans faire de réelle distinction entre les deux profils » de clients.

« La formation des conseillers bancaires est un élément clé de la mise en œuvre de la réglementation ainsi que de l'amélioration de la qualité du conseil fourni aux clients. Il est de la responsabilité des établissements bancaires de veiller à la bonne compréhension de ces sujets par leurs conseillers », a rappelé l'AMF.