Côté finances, septembre est un mois délicat : les comptes sont au plus bas après les vacances et pourtant, de nombreuses dépenses se profilent. Voici quelques conseils pour assainir votre situation budgétaire et éviter de déraper.

Vous avez dépensé sans (trop) compter cet été ? Vous appréhendez la rentrée et son lot de dépenses contraintes (fournitures scolaires, inscriptions aux activités, éventuel arriéré d'impôts, etc.) ?

Heureusement, il est encore temps de rétablir la situation. La fin des vacances d'été, avant le rush de septembre, est même un moment particulièrement bien choisi pour faire le point sur votre situation budgétaire et trouver des solutions. Objectif : prévenir les dérapages et les frais (de découvert notamment) qui vont avec.

1. Prenez le temps de faire un bilan budgétaire

Cela peut paraître évident, mais ça va mieux en le disant : la clé pour éviter les dérapages est de connaître aussi précisément que possible les montants qui entrent et sortent, chaque mois, de votre compte bancaire. Et donc les marges de manœuvre dont vous disposez pour les dépenses non récurrentes, comme les courses de rentrée ou les frais d'inscription aux activités. Pour cela, il existe une méthode assez simple : calculer votre reste à vivre.

Le reste à vivre, en effet, c'est l'argent qu'il vous reste chaque mois pour vous alimenter, vous vêtir, vous divertir et, éventuellement, épargner. Voici la méthode de calcul utilisée par la Fédération Crésus dans son activité d'accompagnement des ménages financièrement fragiles.

Le reste à vivre est le résultat de la formule suivante : total des ressources — total des charges fixes — total des crédits

Voici les éléments à considérer dans le calcul :

Ressources : salaires, retraites ; allocations (chômage, RSA...) ; revenus mobiliers ; revenus immobiliers ; pensions et prestations familiales, bourses, aides, etc. ; autres ressources (remboursements, primes...) ; aides familiales.

Charges fixes : loyer, charges ; électricité, eau, chauffage ; télécoms (téléphone, mobile, internet, TV) ; impôts sur le revenu ; taxe d'habitation ; taxe foncière ; assurance habitation ; assurance voiture ; mutuelle ; transport ; scolarité / cantine / garde d'enfant ; pensions alimentaires ; abonnements divers (jeux vidéos, streaming, salle de sport, etc.)

Crédits : crédits immobiliers, assurances crédits ; crédits à la consommation.

Pour effectuer ce calcul, il vous suffit de consulter votre historique de compte bancaire et d'additionner les opérations récurrentes entrant dans les différentes catégories. Certaines banques font une partie du travail pour vous, en catégorisant automatiquement vos opérations et vous permettant de visualiser votre budget par postes. Vous pouvez également utiliser l'application web développée par la Fédération Crésus, baptisée BGV (Budget Grande Vitesse). Labellisée EDUCFI (1) par la Banque de France, elle calcule automatiquement votre reste à vivre en analysant directement votre historique bancaire, dans le respect de la réglementation sur les données personnelles.

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2. Augmentez vos ressources et/ou diminuez vos charges

Votre reste à vivre est trop court pour faire face sereinement à vos dépenses de rentrée ? Il n'y a pas 36 solutions, mais deux leviers seulement pour éviter les ennuis : augmenter vos ressources et/ou diminuer vos charges fixes.

Evidemment, c'est plus facile à dire qu'à faire. Côté ressources surtout : en effet, vous n'avez pas la main sur le montant de votre salaire ou des allocations que vous touchez. Il y a toutefois une piste à explorer : s'assurer que vous avez fait le tour des aides auxquelles vous avez le droit. On estime, en effet, à 30% la part des personnes légalement éligibles à des aides sans le savoir. Un site web, édité par les pouvoirs publics, peut vous y aider : mesdroitssociaux.gouv.fr. L'application BGV déjà citée vous permet également de calculer facilement votre éligibilité aux aides gouvernementales et locales.

Vous aurez plus de marges de manœuvre côté charges fixes. De nombreux postes peuvent, en effet, être optimisés, avec à la clé des économies mensuelles pouvant se chiffrer en centaines d'euros.

Commencez par dérouler votre historique bancaire, sur 30 jours au moins, à la recherche de toute dépense superflue. Des abonnements oubliés ou inutiles, par exemple : jeux en ligne, streaming audio et vidéo, salles de sports, etc. Profitez-en pour vérifier que vous n'êtes pas victimes d'abonnements cachés, une pratique malheureusement de plus en plus courante.

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Deuxième étape : comparez les offres et optez pour la plus favorable. Energie, banque, assurances, télécoms : tous ces marchés sont ouverts à la concurrence. A prestations égales, il existe donc des différences de prix entre les acteurs, dont vous pouvez tirer parti. C'est fastidieux, certes, mais vous pouvez vous faciliter la vie en recourant à des comparateurs spécialisés, comme ceux proposés par MoneyVox pour la banque et l'assurance.

Troisième conseil : jouer la carte de la sobriété. La douche plutôt que le bain ; les transports en commun plutôt que la voiture ; le réemploi plutôt que le neuf... Certains changements dans vos habitudes de consommation peuvent faire une réelle différence.

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3. Essayez d'épargner

Dernier conseil pour la route : si ce n'est pas déjà le cas, tentez de vous constituer une épargne de précaution, en mettant de l'argent de côté tous les mois. Cela vous permettra, l'an prochain, de couvrir vos dépenses de rentrée, mais aussi de faire face à une dépense imprévue sans creuser un découvert ou de financer un projet sans recourir au crédit à la consommation, souvent coûteux.

Les spécialistes de la gestion budgétaire conseillent généralement de mettre de côté entre 10% et 20% des rentrées d'argent tous les mois. Idéalement, déterminez la somme que vous voulez mettre de côté et mettez en place un virement automatique en début de mois, juste après le versement de vos revenus.

Objectif : disposer de l'équivalent de 2 à 3 mois de revenus, sur un compte rémunéré, sécurisé et liquide. De ce point de vue, les livrets réglementés - Livret A et LDDS (3% nets) ou, si vous y avez le droit, LEP (6% nets) - sont des supports idéaux.

Tout cela est évidemment plus facile à dire qu'à faire, surtout quand on a des revenus limités. Toutefois, même quelques dizaines d'euros par mois peuvent, une fois accumulées, être d'un grand secours. Pour vous y aider, certaines néobanques ont développé des outils d'accompagnement de l'effort d'épargne (comptes projet rémunérés, comptes budget rémunérés, arrondis, alertes, etc.) qui peuvent s'avérer très utiles.

Néobanque : le comparatif des banques mobiles

(1) Programme national visant à améliorer les connaissances et compétences pratiques sur des notions d'éducation économique, budgétaire et financière. Ce label garantit la neutralité, la fiabilité, l'accessibilité et la gratuité de l'application.