L'U2P (entreprises de proximité) accepte de « mettre entre parenthèses » l'accord sur le Compte épargne temps universel (CETU), qui ulcérait les deux autres organisations patronales, pour ne pas « bloquer » la reprise des discussions entre partenaires sociaux qu'encourage Michel Barnier, a indiqué son président à l'AFP.

Le Premier ministre, dont le gouvernement est politiquement fragile, a clairement encouragé les partenaires sociaux, reçus à Matignon de mardi à jeudi, à reprendre la main sur des sujets comme l'assurance-chômage ou les retraites.

Le compte épargne temps universel n'est pas entré en vigueur

Mais le Medef et la CPME, les deux plus grosses organisations patronales, étaient en froid avec l'U2P depuis avril, quand celle-ci avait signé un accord avec la CFDT et la CFTC sur la mise en place d'un CETU, attitude qu'ils avait jugée « déloyale ». C'est pour eux « une ligne rouge infranchissable », a reconnu le président de l'U2P Michel Picon. Le CETU - qui n'est pas entré en vigueur - , est censé permettre à tous les salariés d'épargner des congés, des RTT et des primes, pour s'en servir plus tard au cours de leur carrière.

Jeudi, M. Barnier a expliqué en substance au président de l'U2P que « dans la situation actuelle » du pays, « ce n'était peut-être pas la peine d'en rajouter entre nous » et qu'il fallait « apaiser les tensions avec le Medef », en « mettant entre parenthèses » le CETU, a rapporté Michel Picon.

« Nous ne sommes pas des doctrinaires, il faut gérer les priorités et on va mettre ça de côté », a assuré le dirigeant, qui a par ailleurs trouvé le Premier ministre « préoccupé » par la situation du pays, et semblant « crouler sous la charge ».

Projet « pas enterré »

La numéro un de la CFDT Marylise Léon est, selon lui, d'accord pour renoncer aussi « momentanément » à la mise en place du CETU. Mais « je n'enterre pas » le projet, a-t-il assuré. M. Picon a cependant indiqué qu'il « exigerait » qu'une autre partie de l'accord d'avril, sur les reconversions professionnelles et la mutualisation du coût de l'inaptitude professionnelle, soit reprise dans les nouveaux accords.