Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a estimé mardi qu'il devait pas y avoir de « tabou » dans le budget pour 2025 afin de redresser les finances publiques, se défendant toutefois de toute « cure d'austérité » ou « matraquage fiscal ».

« Notre pays est dans une situation qui est grave, il faut la regarder avec lucidité », a déclaré Laurent Saint-Martin sur Franceinfo, rappelant l'effort massif de 60 milliards d'euros prévu dans le projet de budget pour l'an prochain que le gouvernement présentera jeudi.

« De façon générale, il ne faut pas qu'il y ait de tabou dans ce budget-là, sinon il n'y aura pas de budget. Il faut que nous soyons en capacité, ensemble, de se demander là où l'argent public est le plus utile », a-t-il ajouté, interrogé sur la possible réduction des aides à l'apprentissage.

« Est-ce qu'on peut aussi se dire aujourd'hui, (...) alors que le chômage a baissé dans notre pays, alors que les entreprises justement ont eu recours massivement à l'apprentissage, que nous pouvons, non pas supprimer les aides à l'apprentissage, mais redéfinir le ciblage et les périmétrer en concertation notamment avec les organisations patronales ? », a-t-il lancé.

Après un important dérapage à 6,1% en 2024, le gouvernement souhaite réduire le déficit public à 5% l'an prochain, avant de passer sous le seuil maximal européen de 3% à l'horizon 2029, deux ans plus tard que ce qui était promis par le précédent gouvernement.

Pour y parvenir, il compte réduire les dépenses publiques de plus de 40 milliards d'euros et engranger de nouvelles recettes fiscales à hauteur d'environ 20 milliards d'euros.

« Ce budget n'est ni une cure d'austérité, ni du matraquage fiscal d'ailleurs. C'est tout simplement un budget en responsabilité », a assuré Laurent Saint-Martin, réitérant son attachement au débat parlementaire sur les mesures qui seront présentées.

Concernant le non remplacement de fonctionnaires partant à la retraite, « il est hors de question de faire un rabot généralisé sur tous les agents publics dans tous les ministères de façon équivalente », a indiqué le ministre, sans chiffrer le nombre d'emplois concernés.

« Nous avons (...) besoin de réfléchir où cela se fait. Ce n'est pas la même chose de le faire dans les armées, police, gendarmerie, éducation nationale que dans d'autres ministères. Nous avons besoin de regarder ça avec soin », a-t-il ajouté.

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