N’attendez pas l’arrivée des cambrioleurs pour vous apercevoir que vous n’étiez pas assuré à la hauteur de la valeur des biens dérobés. Les contrats d’assurance habitation fourmillent en effet de subtilités qui peuvent réduire le montant de votre indemnisation.

Selon les dernières statistiques du ministère de l’intérieur, 490 000 ménages ont été victimes d’un cambriolage ou d’une tentative de cambriolage de leur résidence principale en 2018. Pour se protéger, votre assurance multirisques habitation peut prévoir une garantie vol qui n'est pas légalement obligatoire. Si vous ne vous êtes jamais penché sur ce qu'elle prévoit, il est judicieux de lire soigneusement votre contrat.

Quelle est la valeur de vos biens ?

Juridiquement, le vol qualifie la soustraction par des intrus d’objets présents dans une habitation. Le contrat d’assurance peut ainsi exclure le vandalisme sur les biens suite à un cambriolage pour ne garantir que le vol stricto sensu.

Est en principe couvert, le contenu du logement, notamment mobilier, vêtements, appareils audiovisuels et électroménagers, réfrigérateur, lave linge... En revanche, le matériel informatique et le matériel de loisirs ( planche à voile, clubs de golf, raquettes de tennis, appareils photos...) peuvent être couverts ou non selon le contrat d’assurance que vous avez choisi. Les objets précieux, notamment les bijoux peuvent être concernés mais pour un montant limité ou sont exclus.

Point très important de l’assurance habitation : la valeur des biens mobiliers déclarée appelée montant du capital mobilier assuré. C’est à partir de cette valeur que l’assureur calcule le montant de votre cotisation annuelle, le plafond de garantie, l’indemnisation et les franchises applicables. Le montant du capital mobilier assuré est fixé en fonction des informations que vous déclarez à l’assureur. Dès lors, les risques d’une mauvaise évaluation de vos biens et objets sont réels.

Si le capital que vous avez garanti est sous-évalué, vous recevrez une indemnisation plus faible. Il est donc indispensable de vérifier que le montant du capital mobilier assuré couvre correctement vos biens et objets. A l’inverse, la surévaluation de la valeur des biens assurés n’est pas un bon plan : si le montant du capital garanti est plus élevé que la valeur réelle de vos biens, vous paierez une cotisation plus chère. Et surtout, vous recevrez une indemnisation calculée sur la valeur réelle des biens et objets assurés. N’oubliez pas que le montant du capital garanti ne constitue pas la preuve de l’existence et de la valeur des biens assurés. En cas de sinistre, vous devrez être en mesure de justifier de la réalité de ces biens et de leur valeur essentiellement par la production de factures.

Assurance habitation : les bons réflexes en cas de vol ou de cambriolage

Une indemnisation à revoir dès que nécessaire

L’évaluation de l’ensemble de vos biens assurés peut varier dans le temps. Il est impératif de la revoir et d’en informer l’assureur afin qu’il augmente le montant du capital garanti dès que vous réalisez une acquisition importante. L’assureur vous adressera un avenant ou un nouveau contrat d’assurance mieux adapté à votre situation. A l’inverse si certains biens ont vieilli et sont devenus sans valeur, vous pouvez demander à l’assureur de revoir à la baisse le montant du capital garanti.

Conditions particulières et clauses restrictives

Entre le mobilier courant assuré et les objets de valeurs, certains assureurs ont introduit la notion d’objets à risque de vol également nommé objets sensibles au vol. Il s’agit essentiellement des appareils photo, audio, téléviseurs, ordinateurs, bijoux. Ces biens sont alors l’objet d’une garantie spécifique généralement plafonnée à 30% ou 50% du capital mobilier garanti. Les objets de valeur peuvent nécessiter la souscription d’une assurance spécialement conçue pour eux, auprès du même assureur que votre assurance habitation : bijoux, œuvres d’art, meubles ou livres anciens, objets précieux... Doivent également faire l’objet d’une assurance spécifique, le matériel utilisé à des fins professionnels qui est dans votre logement.

Dans tous les cas, la garantie vol nécessite le respect de certaines conditions clairement indiquées dans votre contrat d’assurance d’habitation, sous peine de voir l’indemnisation refusée ou à tout le moins réduite. La garantie vol peut ainsi être assortie d’une clause d’inhabitation : la couverture vol est suspendue si le logement assuré reste inoccupé pendant un certain temps, de 60 à 90 jours en assurance résidence principale. Il est donc nécessaire d’assurer en résidence secondaire, le logement que vous n’occupez que quelques jours ou semaines par an. Si votre mode de vie fait que vous vous partagez entre deux résidences, qui sont inoccupées à tour de rôle, il est indispensable d’en informer l’assureur afin d’établir des contrats d’assurance habitation adaptés à cette situation.

Le contrat d’assurance habitation peut également imposer la mise en place d’une protection spécifique de votre logement. Par exemple, pour les fenêtres, portes, baies vitrées et autres ouvertures situées à moins de trois mètres du sol, le contrat d’assurance peut exiger la pose de volets ou de persiennes, de barreaux métalliques, de verre anti-effraction etc. De la même façon, quand la porte du garage ou d’un autre local extérieur permet l’accès au logement, la porte doit obligatoirement être équipée d’une serrure. L’assureur peut aussi exiger que l’habitation soit équipée d’un système d’alarme en état de fonctionnement, installé par un professionnel et relié à une centrale de télésurveillance ou au téléphone d’au moins trois personnes, par exemple vous-même, et deux autres de vos proches.

Voir le comparatif de notre partenaire pour l'assurance habitation

Une fausse bonne idée

Il est très risqué de faire passer un logement pour une résidence principale alors qu’il est une résidence secondaire. En cas de sinistre, vous risquez de vous voir opposer un refus de garantie. A risque égal, l’assurance en résidence secondaire est plus chère qu’en résidence principale mais vous pouvez en optimiser le coût. Une résidence secondaire contient des biens de plus faibles valeurs : faites vos comptes pour l’assurer à un prix compétitif. Si la valeur du contenu du logement est faible, la cotisation d’assurance sera réduite, mais l’indemnisation aussi. Evitez d’y laisser des objets de valeur.