Les résultats d'une expérimentation, initiée par une association de prévention composée d'assureurs, interrogent l'impact de l'utilisation des smartphones, des écrans connectés et des GPS présents dans les habitacles sur l'attention des conducteurs.

Les résultats d'un test, mené sur 27 sujets par la société Calyxis pour Assurance Prévention et réalisé sur des simulateurs de conduite, tendent à pointer le rôle des « distracteurs » dans les risques d'accident. L'utilisation de smartphones, GPS, et d'écrans connectés favoriserait ainsi les écarts de conduite, les accidents de voiture, et la diminution des distances de sécurité, y compris dans des conditions autorisées par le code de la route.

D'après les résultats de l'expérimentation, l'utilisation d'un distracteur multiplie par 13 le temps passé à faire des écarts de trajectoires, et augmente le temps de réaction de 60%.

Au-delà de la manipulation des outils, leur seule présence dans l'habitacle pourrait suffire à distraire les automobilistes, par exemple dans le cas de la lecture d'un SMS. « Tous les conducteurs, lorsqu'il y a une notification, regardent leur écran », avance Adrien Ballet, ergonome chez Calyxis.

La Sécurité routière aussi met en garde sur le fait de lire un SMS au volant, une action qui multiplie ainsi le risque d'accident par 23, en obligeant le conducteur à détourner son attention de la route pendant 5 secondes.

Des chiffres d'autant plus inquiétants que ce type de comportement s'avère répandu

Selon les résultats de l'expérimentation d'Assurance Prévention, 76% des conducteurs laissés libre de leur comportement utiliseraient des distracteurs au volant. Un résultat similaire à celui du « baromètre de la conduite responsable » réalisé par Ipsos pour la Fondation Vinci autoroutes en mars 2024, et qui indiquait que 78% des conducteurs français utilisent leur smartphone ou programment leur GPS au volant.

« Le danger qui nous guette, c'est de faire autre chose que conduire », déclare Éric Lemaire, vice-président d'Assurance Prévention, émanation du groupe France assureurs, s'alarmant d'une présence et d'une utilisation grandissantes d'outils numériques dans les voitures, tels que les écrans tactiles intégrés.

Sans viser directement la présence d'écrans dans les voitures, les normes européennes se sont aussi récemment adaptées à leurs potentiels risques. Depuis le 7 juillet, les voitures neuves doivent ainsi être équipées d'un avertisseur de perte d'attention, notamment si le conducteur somnole ou regarde ailleurs que sur la route ou sur les points de contrôle pendant plusieurs secondes.