Les sinistres climatiques provoquent de nombreux dégâts sur les bâtiments. Ils font aussi grimper les prix de l'assurance habitation. C'est ce que montre une étude qui a comparé les tarifs en les mettant en relation avec les catastrophes naturelles survenues. Découvrez combien cela vous coûtera en fonction de votre département.

Inondation, sécheresse, tempête, grêle.... Vous avez été exposé à une catastrophe naturelle ces derniers temps ? C'est la double peine, car en plus de devoir réparer des dégâts parfois coûteux sur votre logement, vous avez de grandes probabilités de devoir payer votre assurance habitation plus cher.

Une étude du comparateur et courtier Meilleurtaux assurances (1) présente l'impact des sinistres climatiques pour chaque département. Pour cela, les prix ont été comparés pour quatre profils d'assurés (2). Les résultats montrent l'impact sur le prix de l'assurance, pour les habitants des départements les plus exposés aux catastrophes naturelles.

31% plus chers dans un département touché par des crues importantes

Meilleurtaux assurances prend l'exemple de maisons individuelles d'une surface d'habitation de 145 m2 et un montant de biens à assurer identique. « Les Bouches-du-Rhône, concernés par des crues importantes du fleuve en hiver, proposent des prix près de 31% plus chers que la moyenne nationale, 253,62 euros par an contre 193,26 euros par an au niveau national », constate Meilleurtaux assurances.

Autre illustration : une famille, propriétaire d'une maison de 100 m2 qui souhaite assurer son capital à hauteur de 20 000 euros devra débourser 117,77 euros par an si elle réside en Aveyron, 185,95 euros en Gironde, département particulièrement touché par les feux de forêts, et 198,39 euros dans le Loiret, département le plus cher de France, contre 156,23 euros par an au niveau national.

« Si certains départements sont déjà identifiés comme, à risque climatique, le Rhône pour ses phénomènes de crues par exemple ou les départements jouxtant la côte atlantique avec les risques de vagues submersion et de tempêtes, l'augmentation de la sinistralité climatique pourrait accentuer les différences tarifaires sur certains départements », détaille Samuel Bansard directeur des activités de comparaison d'assurances Meilleurtaux.

6% de hausse en moyenne en 2024

En 2022, les acteurs de l'assurance ont accueilli 3,8 millions de nouveaux sinistrés et 16% d'entre eux concernaient des sinistres survenus lors d'épisodes de grêle, tempête ou neige, selon France Assureurs. En 2023, le coût des sinistres climatiques atteignait 6,5 milliards d'euros pour les assureurs tricolores, toujours d'après la fédération. « Des dépenses exceptionnelles et exponentielles qui pourraient, à moyen terme, mettre en péril l'équilibre du modèle assurantiel sur les logements », alerte Meilleurtaux assurances.

Des données peu rassurantes, d'autant que ces sinistres sont amenés à s'intensifier à cause du dérèglement climatique. De manière générale, en 2024 déjà, les primes d'assurance habitation devraient augmenter de 6% en moyenne. « D'ici à 2050, celles-ci pourraient même plus que doubler avec l'augmentation de la sinistralité climatique », indique Samuel Bansard.

Attention, les sinistres climatiques ne sont pas les seuls à faire grimper les prix de l'assurance. « Les actes de malveillance, de vandalisme et de cambriolage (sont) également impactant sur les montants des primes assurantielles. La prévention et l'anticipation sont déterminantes pour lutter contre la hausse des prix », précise Samuel Bansard.

Des prix qui vont du simple au double

Difficile de prédire les prix de votre future assurance habitation, si vous souhaitez souscrire ou changer de contrat : « Des prix peuvent parfois varier du simple au double à garanties égales et même beaucoup plus fortement selon les garanties retenues », note Meilleurtaux assurances.

Illustration : le locataire d'un appartement de 40 m2 dans les Alpes-Maritimes devra débourser 37% de plus que la moyenne nationale pour être assuré, soit 104,44 euros par an contre 75,99 euros au niveau national. A l'inverse, les habitants de l'Essonne déboursent 37,48% de moins que la moyenne nationale, et 54,48% de moins que le département des Alpes-Maritimes pour les mêmes garanties.

« Des écarts que l'on retrouve aussi avec des surfaces habitables plus importantes », note l'étude. Le locataire d'un appartement de 70 m2 dans l'Isère, département confronté à des événements climatiques de forte intensité ces dernières années, déboursera 104,00 euros par an contre 96,17 euros par an au niveau national et même 75,62 euros pour la Lozère.

(1) Etude effectuée sur la base du montant des primes d'assurance habitation proposées par ses assureurs partenaires sur le mois d'avril 2024.

(2) Un locataire d'un appartement de 40 m2 avec 2 pièces - capital de moins de 10 000 euros - 25 ans - célibataire ; Un locataire d'un appartement de 70 m2 avec 3 pièces - capital de moins de 10 000 euros - 35 ans - marié ; Un propriétaire occupant d'une maison de 100 m2 avec 5 pièces - capital entre 10 000 et 20 000 euros - 55 ans - marié ; Un propriétaire occupant d'une maison de 145 m2 avec 6 pièces - capital entre 10 000 et 20 000 euros - 40 ans - marié - 2 enfants