Porté par la bonne santé de sa banque de financement et d'investissement, Société Générale a publié jeudi un bénéfice net de 1,1 milliard d'euros au deuxième trimestre, en hausse de 23,7% sur un an.

Le directeur général Slawomir Krupa, cité dans un communiqué du groupe, souligné l'« excellent trimestre de la banque de grande clientèle et de solutions investisseurs », une division qui apporte à elle seule 770 millions d'euros de résultat net (+24,3% sur un an), grâce à de bonnes performances de la banque transactionnelle (une gamme de services à destination des entreprises et des institutions financières), des marchés actions et de l'activité de financement.

Globalement, « nos performances commerciales et financières progressent nettement » au 2e trimestre, s'est-il félicité.

Le bénéfice net est supérieur aux attentes des analystes, de même que le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur bancaire, en hausse de 6,3% sur un an, à 6,7 milliards d'euros.

La banque de détail en France continue de souffrir : la division qui regroupe cette activité, l'assurance et la banque privée voit son bénéfice net baisser de 15,4% à 236 millions d'euros, pour un PNB de 2,1 milliards d'euros (+1,1%).

La Société Générale révise d'ailleurs à la baisse son objectif de marge nette d'intérêt (écart entre le taux appliqué par la banque à ses clients et celui de son refinancement) pour ce pôle, attendue désormais à 3,8 milliards d'euros, contre 4,1 milliards d'euros auparavant.

« La marge nette d'intérêt s'améliore mais reste pénalisée par l'augmentation de la part des dépôts rémunérés et une faible dynamique des crédits dans un contexte attentiste », a précisé M. Krupa.

Grand ménage

Parmi les objectifs financiers suivis par la Société Générale, notamment depuis la présentation d'un plan stratégique en septembre 2023 visant à « bâtir une banque plus rentable », la banque en révise cependant un à la hausse : son ratio de fonds propres durs (CET1), qui mesure la capacité à surmonter une éventuelle crise, est désormais attendu au-dessus de 13% à la fin de l'année.

Les réseaux de banque de détail à l'international, couplés avec certains métiers spécialisés comme le crédit-bail automobile et le crédit à la consommation, affichent un bénéfice net en baisse de 33,3%, à 316 millions d'euros, pénalisé par une hausse des frais de gestion et des provisions pour impayés.

A l'échelle du groupe, le coût du risque est multiplié par 2,3 sur un an, à 387 millions d'euros, du fait entre autres de « l'impact de dossiers de place en France ».

La Société Générale est par ailleurs engagée depuis un peu plus d'un an dans une phase de recentrage de ses activités, qui donne lieu à une vague de cessions touchant principalement les banques de détail à l'international.

Dans ce cadre, la banque au logo rouge est noir a annoncé mardi un accord de cession de sa banque de détail au Bénin, et avec elle sa succursale au Togo.

Au cours du deuxième trimestre, des annonces similaires ont été partagées pour les activités de financement de biens d'équipements pour les entreprises ou encore la banque de détail au Maroc.

Case départ

La banque, qui adapte en conséquence ses fonctions centrales, a annoncé en début d'année la suppression de 947 postes au siège parisien dans le cadre d'un plan de départs toujours en cours.

Un tel travail tendrait à rendre la Société Générale plus séduisante pour un éventuel rapprochement avec un autre géant bancaire, une piste que n'a pas réfutée en mai Emmanuel Macron, interrogé par la chaîne Bloomberg TV.

Slawomir Krupa avait écarté ce scénario quelques jours plus tard, soulignant qu'« aujourd'hui » en Europe les consolidations dans le secteur bancaire étaient « extraordinairement improbables ».

Si les résultats financiers s'améliorent - il faut remonter à fin 2022 pour retrouver un bénéfice net trimestriel au-dessus du milliard d'euros -, la stratégie à l'œuvre ne s'est pour l'instant pas traduite en Bourse.

Le cours du titre Société Générale, qui évolue en dents de scie, était à la clôture mercredi quasi identique à celui du jour de l'arrivée de M. Krupa à la tête de l'entreprise il y a un peu plus d'un an.