Voici ce qu'il fallait retenir de la journée boursière ce lundi 27 mai.

Les marchés : Memorial Day

Dans une séance où Wall Street et Londres font une pause, la Bourse de Paris profite de l'occasion pour avancer un peu, et clôturer à 8 132 points, en hausse de 0,46%. Ce lundi tranquille a été animé par les commentaires de Philip Lane, le chef économiste de la Banque centrale européenne, qui, dans une interview au Financial Times, confirme la première baisse des taux européens en juin, tout en soulignant la nécessité de conserver des taux globalement élevés. Sur le front des indicateurs économiques, la séance a été relativement pauvre, excepté pour l'indice IFO qui mesure le moral des entrepreneurs allemands. Resté stable à 89,3 points en mai, l'indice confirme la tendance positive observée ces trois derniers mois et les signaux d'une reprise, encore fragile, de l'économie allemande. Du côté des valeurs, Alstom retient l'attention des investisseurs en bondissant de 5,56% après l'annonce d'une augmentation de capital d'un milliard d'euros, destinée à compléter son plan de désendettement de 2 milliards. On vous en parle ci-dessous. Une autre valeur a attiré notre attention sur le marché, c'est Mauna Kea. Cette entreprise vise pour 2024 une croissance supérieure à 20% et un doublement de sa production, c'est également à découvrir dans la suite du Journal. Bonne lecture !

Les valeurs : Alstom et Atos

Alstom C'est fait ! Le géant ferroviaire lance une augmentation de capital d'un milliard d'euros pour réduire sa dette. L'information était très attendue et a fait couler beaucoup d'encre ces derniers mois. Au total, le groupe va émettre environ 77 millions de nouvelles actions au prix de 13 euros l'unité, soit une décote de plus de 30% par rapport au cours de vendredi soir. Cette augmentation de capital est la dernière étape du plan de désendettement de 2 milliards d'euros d'Alstom, comprenant également des cessions d'actifs pour 700 millions d'euros et l'émission récente d'une obligation hybride de 750 millions d'euros. Les actionnaires actuels pourront exercer leur droit préférentiel de souscription (DPS) pour acheter les nouvelles actions et éviter ainsi la dilution. Chaque actionnaire recevra un DPS par action détenue et devra en utiliser cinq pour souscrire à une action nouvelle. Les DPS seront cotés du 28 mai au 6 juin. Par exemple, la participation d'un actionnaire possédant 1% du capital qui n'exercerait pas son droit serait réduite à 0,83%. La période de souscription s'étendra du 30 mai au 10 juin. Ce soir, Alstom se hisse sur le podium du SBF 120, en hausse de 5,56% à 19,73€. Depuis le 1er janvier, le titre s'envole de 61%, soutenu par des résultats rassurants, laissant penser que le pire est passé pour l'entreprise. Atos À l'inverse, Atos signe l'une des pires performances du SBF ce soir : -3,11% à 1,99€ (-72% en 2024 !). À quelques jours de la date limite du 31 mai, les discussions se poursuivent entre l'entreprise de services numériques et ses créanciers pour trouver une solution à sa dette de 5 milliards d'euros. Atos cherche 1,1 milliard d'euros pour 2024-2025 et veut réduire sa dette de 3,2 milliards. Deux offres principales sont sur la table. D'un côté, Daniel Kretinsky et Attestor proposent 1,9 milliard d'euros et l'annulation de 4 milliards de dette. De l'autre, David Layani (Onepoint) offre 1,8 milliard d'euros et une restructuration de 3,2 milliards de dette. Les créanciers recherchent un projet industriel crédible et clairement, les tensions sont vives. Plusieurs parlementaires insistent pour que l'entreprise reste française afin de préserver l'autonomie technologique du pays. Affaire à suivre !

Demain à la une : En attendant mercredi...

Ce lundi était férié aux États-Unis et au Royaume-Uni, mais les choses sérieuses ne commenceront véritablement que mercredi sur le front économique. La séance de demain devrait être à nouveau assez calme sur les marchés, faute de publications majeures. Au programme, seuls quelques discours de membres de la Fed et l'indice de confiance des consommateurs américain mesuré par le Conference Board (voir lexique) pourraient attirer un peu l'attention des investisseurs.

Le monde d'après : Dividendes records !

Les chiffres viennent de tomber. Les dividendes versés aux actionnaires ont grimpé à des niveaux record au premier trimestre 2024, pour atteindre la somme colossale de 440 milliards de dollars au niveau mondial, en hausse de 2,4% par rapport à 2023. Cette augmentation a été marquée par les premiers versements historiques de géants comme Meta (Facebook, Instagram) et Alibaba (géant chinois du e-commerce). De quoi réjouir les investisseurs ! Les entreprises américaines ont joué un rôle majeur, contribuant à hauteur de 180 milliards de dollars. En Europe, en revanche, les versements au premier trimestre restent modestes. En effet, les principaux dividendes sont traditionnellement distribués au deuxième trimestre. Dans un contexte économique agité, les prévisions des dividendes pour 2024 restent néanmoins prometteuses, avec une estimation stable de 1 720 milliards de dollars sur l'année. Cette générosité des entreprises vis-à-vis de leurs actionnaires souligne l'importance d'une sélection judicieuse des actions à ajouter en portefeuille. C'est dans cette optique que nous avons conçu un guide spécial sur les dividendes pour nos abonnés (voir la recommandation du jour), avec des conseils stratégiques pour optimiser leurs choix d'investissement en cette période cruciale pour les portefeuilles financiers.

Le lexique : Conference Board

Le Conference Board est une organisation de recherche indépendante et à but non lucratif basée aux États-Unis. Fondée en 1916, elle se consacre à la recherche et à la diffusion de connaissances sur les questions d'affaires et d'économie pour aider les entreprises à comprendre et à traiter les défis et les opportunités les plus critiques auxquels elles sont confrontées. Le Conference Board mène des études et des recherches sur un large éventail de sujets, notamment la gestion, la stratégie d'entreprise, la gouvernance, la responsabilité sociale des entreprises, les ressources humaines et d'autres domaines liés aux affaires et à l'économie. L'une des contributions les plus notables du Conference Board est la publication d'indicateurs économiques, dont l'un des plus célèbres est dédié à l'évolution de la confiance des consommateurs américains, d'un mois à l'autre. Bien que basé aux États-Unis, le Conference Board a une portée internationale et possède des bureaux dans d'autres régions du monde. Il aborde des problématiques à la fois locales et mondiales.