Voici ce qu'il fallait retenir de la journée de la bourse pour ce lundi 3 juin 2024.

Les marchés : -1,2% sur la semaine

Ambiance mitigée sur les marchés où les indices clôturent en ordre dispersé ce vendredi. Le

CAC 40

Il gagne 0,18% et frôle les 8 000 points en clôturant à 7 993. Sur la semaine, il limite la casse avec une perte d'1,26%. Comme attendu, l'inflation reste stable aux États-Unis (+2,8% sur un an). Mais elle accélère en Europe (+2,6%), c'est plus qu'attendu par le marché, le consensus était à 2,5%. Pour autant, la BCE devrait bien procéder à sa première baisse de taux jeudi prochain, une baisse symbolique de 0,25%. Surtout, elle marquera le début d'une série de baisses, indispensables pour relancer l'économie et les investissements. L'économie allemande est menacée de récession, le grand ralentissement est là... Deux publications plombent l'ambiance à Wall Street en ce moment (-2% pour le S&P 500 cette semaine). Celle de Salesforce mercredi, avec une baisse de près de 20% du titre à la clé. Le pro des logiciels de gestion a délivré des revenus et des perspectives inférieures aux attentes. Rebelote aujourd'hui avec Dell (-22% pour le moment) qui a publié des résultats mitigés pour le premier trimestre. Forte croissance de son activité serveurs liée à l'IA, mais des marges qui se contractent et des perspectives en deçà des attentes. Si les investisseurs apprécient la dynamique de l'IA, ils s'inquiètent de la rentabilité des serveurs et des perspectives modérées du groupe et plus largement du secteur. Dell doit convaincre sur sa capacité à maintenir des marges plus élevées pour regagner leur confiance. Le prochain trimestre sera crucial... Ce soir, c'est un Journal Spécial OPA qui vous attend ! Bonne lecture

Les valeurs : Capgemini, Neoen et Visiomed

Capgemini, le spécialiste des services numériques finit lanterne rouge de l'indice parisien ce soir, en baisse de 4,48% à 185,60€. En cause, des commentaires défavorables d'analystes et la baisse de Salesforce et Dell. Les mauvais résultats de Salesforce aux États-Unis ont provoqué des inquiétudes sur les dépenses élevées du secteur, affectant les perspectives de Capgemini et d'autres entreprises technologiques. En parallèle, les bureaux d'analyses de Jefferies et JP Morgan ont abaissé leurs recommandations. Les deux banques visent respectivement 195€ et 210€ sur le titre, contre 255€ et 230€ précédemment. Habituellement comparé à des géants comme Accenture en termes de performance, les objectifs de Capgemini sont jugés trop optimistes, accentuant les prises de bénéfices et la baisse du titre. Le titre cède désormais près d'1% en 2024.

En revanche, Neoen le spécialiste des énergies renouvelables bondit de 20,57% à 37,86€, largement en tête du SBF 120, à la reprise de sa cotation. Le titre a en effet été suspendu lors de l'annonce d'une offre de rachat par le fonds d'investissement canadien Brookfield pour 39,85€ par action, soit une prime de près de 27%. L'opération valorise le groupe à 9,9 milliards d'euros et comprend l'acquisition de 53,32% des parts. Une offre publique d'achat pour le reste des actions suivra, avec l'intention de retirer Neoen de la cotation. La France perd un champion avec cette OPA (voir lexique), Neoen étant une entreprise à fort potentiel, avec un portefeuille de projets diversifiés et une expertise significative. Le groupe gagne près de 25% depuis le début de l'année.

Visiomed L'action de Visiomed, éligible au PEA-PM, gagne 2,56% à 0,18€ grâce à la réduction de sa dette, orchestrée par son principal actionnaire, Perpetua Capital. Visiomed avait contracté un prêt d'1,75 million d'euros à un taux de 9% en décembre 2022. Les conditions du prêt ont été modifiées, supprimant tous les intérêts accumulés. Le restant de la dette due est remboursé par compensation de créance via des BSA (bons de souscription). La santé financière du groupe s'améliore grâce à cette opération, saluée par le marché ce vendredi. Toutefois, le titre cède près de 35% depuis le début de l'année.

Le monde d'après : L'autre OPA !

L'Autorité des Marchés Financiers a officiellement approuvé l'OPA de Believe, spécialiste français de la musique numérique, par un consortium dirigé par son fondateur. L'offre, fixée à 15€ par action, valorise l'entreprise à 1,46 milliard d'euros. L'OPA débutera lundi et se terminera le 21 juin. Cette opération pourrait transformer Believe en un leader mondial de la musique indépendante, renforcé par la digitalisation croissante du secteur. Denis Ladegaillerie, Directeur Général et fondateur du groupe, a exprimé son enthousiasme, voyant dans cette opération une nouvelle étape majeure pour l'entreprise qu'il a créée en 2005. Il s'oppose à un retrait de la Bourse, préférant maintenir Believe ouverte à tous les investisseurs. Cette décision a été approuvée par le conseil d'administration de Believe, qui considère l'offre comme favorable pour l'entreprise, ses employés et ses actionnaires.

Le lexique : OPA

Une Offre Publique d'Achat (OPA) est une opération boursière par laquelle une société (l'initiateur ou l'offreur) propose d'acheter les actions d'une autre société (la cible) directement auprès de ses actionnaires. L'objectif est généralement de prendre le contrôle de la société cible ou d'augmenter sa participation au sein de celle-ci. Lorsqu'une OPA est lancée, l'offreur propose un prix d'achat pour chaque action, généralement supérieur au cours actuel de l'action sur le marché, afin d'inciter les actionnaires de la société cible à vendre leurs titres. L'OPA peut être amicale si elle est approuvée par le conseil d'administration de la société cible, ou hostile si elle est lancée sans l'accord préalable du conseil.