Retrouvez les principales infos de la séance boursière du mercredi 5 juin avec les analyses des experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : Le luxe revient à la mode ?

Ce soir, le CAC40 renoue avec les 8 000 points, clôturant en hausse de 0,87% à 8 007 points. Les performances de STMicro (+3,01%) et du secteur du luxe avec Hermès (+2,5%) et LVMH (+2,39%), soutenu par les opinions positives des bureaux d'analyses, ont particulièrement dynamisé l'indice.

Cette hausse est également alimentée par l'amélioration des indicateurs économiques, notamment l'indice PMI composite de la zone euro qui a atteint son plus haut niveau depuis un an, témoignant d'une activité économique globale en hausse. Cependant, l'indice français recule et indique un retour à la contraction, en contraste avec la tendance générale de la zone euro. C'est la première contraction économique en France pointée par les PMI en trois mois...

Sur le plan des entreprises, Air Liquide a capté l'attention en annonçant un investissement de plus de 250 millions de dollars, on vous en parle dans la suite du Journal.

À Wall Street, le marché ouvre en hausse, malgré les chiffres de l'emploi privé américain dévoilés par ADP qui se sont révélés inférieurs aux attentes avec seulement 152 000 emplois créés contre les 173 000 attendus, apportant une note de prudence sur la robustesse économique des États-Unis et relançant les espoirs de baisse de taux. Le verdict officiel sera délivré vendredi après-midi avec les chiffres de l'administration fédérale (rapport NFP). Pour autant pour l'heure, le S&P500 gagne +0,70%. Dans la suite de l'édition, nous vous parlons des valeurs qui font la Une ce soir, d'une IPO plus importante que prévu, d'une Bourse « anti-woke », de la BCE... Bonne lecture !

Les valeurs : Air liquide, Atos et Nacon

Air liquide Belle performance du géant français : +1,33% à la clôture, à 184,68€. Désormais, son action gagne près de 5% depuis le 1er janvier (+16,5% sur un an). Le titre profite aujourd'hui d'une actu intéressante dans un marché qui retient son souffle avant la réunion de la BCE : Air Liquide va investir plus de 250 millions de dollars pour construire un site de production de gaz industriel aux États-Unis. Le complexe approvisionnera l'une des plus grandes usines de semi-conducteurs au monde. Dans le cadre d'un contrat à long terme, l'unité fournira en effet des gaz industriels de haute pureté à Micron Technology et à d'autres clients de la région. Située en Idaho, l'usine devrait créer des centaines d'emplois directs et indirects pendant sa construction et son exploitation. Elle devrait être opérationnelle d'ici fin 2025 selon le groupe français.

Atos Que serait cette rubrique sans ses feuilletons ? Ce soir, on vous présente le nouvel épisode d'Atos ! Bon dernier du SBF 120, le spécialiste des services numériques, en grande difficulté financière, prévoit une restructuration qui entraînera une méga-dilution de ses actionnaires. Sanction immédiate, l'action chute ce soir de 6,68% à 1,09 euros, portant sa perte à près de 85% en 2024 et à 93% sur un an. Pour rappel, deux offres sont en lice pour sauver le géant français : l'une de Daniel Kretinsky et Attestor, l'autre de David Layani et son consortium. Reste à savoir si l'État français fera l'acquisition des activités stratégiques pour la souveraineté du pays. Layani semble favori grâce au soutien des créanciers. Atos, qui a besoin de 1,7 milliard d'euros et prévoit de brûler 600 millions d'euros de cash en 2024-2025, voit ses actionnaires menacés par une dilution massive de 99,9%... Le nombre d'actions en circulation pourrait passer de 112 millions à 84 milliards ! Invest Securities évalue l'action post-restructuration à 0,01 euro, une chute drastique par rapport à ses 100€ d'il y a sept ans...

Nacon La filiale de Bigben Interactive spécialisée dans les périphériques et l'édition de jeux vidéo, affiche à nouveau une hausse spectaculaire. Après un gain de 7,89% hier, le titre gagne aujourd'hui 11,84% à 1,53€. Cette progression fait suite à l'annonce de résultats annuels supérieurs aux attentes, avec un chiffre d'affaires de près de 168 millions d'euros et une marge brute de 62,1%. L'entreprise a bénéficié d'un fort back catalogue et de nouvelles sorties de jeux réussies. La direction se montre confiante pour le prochain exercice, anticipant une croissance continue et une amélioration de son résultat opérationnel. Depuis le début de l'année, le titre éligible au PEA-PME perd toutefois 11%.

Demain à la Une : Un non-événement ?

Nous vous en parlions ces derniers jours, la Banque centrale européenne va baisser ses taux demain, amorçant enfin un cycle qui prendra de nombreux mois. Concrètement, elle va opérer une baisse de 0,25% sur ses taux directeurs, qui passeront globalement de 4,50% à 4,25%. L'information est largement anticipée par les marchés et ne devraient pas provoquer de remous.

En revanche, la conférence de presse de Christine Lagarde, à partir de 14h45, pourrait révéler des surprises et agiter les marchés ! Les investisseurs, et les journalistes présents, espèrent dénicher des précisions sur le calendrier et l'ampleur des prochaines baisses de taux. Chaque mot de Lagarde sera soupesé et pourrait influencer la tendance boursière des prochaines séances... On en reparle bien sûr demain soir !

Le monde d'après : Dallas, ton univers impitoyable...

Un événement important se prépare : le lancement d'une nouvelle Bourse américaine basée à Dallas, prévue pour 2026. Son développement est soutenu par une levée de fonds de 120 millions de dollars auprès d'investisseurs de premier plan, parmi lesquels figurent Citadel Securities et le grand gestionnaire d'actifs BlackRock.

L'initiative vise à établir le Texas Stock Exchange comme un concurrent sérieux face aux géants Nasdaq et New York Stock Exchange (NYSE). Cette décision symbolise également la forte ambition des États-Unis à diversifier et renforcer leurs infrastructures financières. En parallèle, le changement de domiciliation proposé par Elon Musk pour Tesla du Delaware au Texas pourrait coïncider stratégiquement avec l'essor de cette nouvelle place boursière, offrant potentiellement des avantages logistiques et financiers.

Le Texas Stock Exchange ambitionne de devenir un pôle attractif pour les entreprises cherchant à exploiter les marchés de capitaux américains, tout en promettant un environnement réglementaire plus souple. Si la promesse se concrétise, ce nouvel acteur pourrait non seulement redéfinir les normes de gouvernance boursière mais également influencer la répartition géographique des activités financières aux États-Unis. Une grande étape pour la finance mondiale ?

En tout cas, plusieurs experts tablent sur une Bourse « anti-woke » qui pourrait aller de pair avec l'élection de Trump. Aux oubliettes l'investissement socialement responsable et les normes écologiques, le Texas n'est pas franchement réputé pour ces sujets. Reste à savoir s'il parviendra à contester le monopole de la libérale Wall Street...