Le résumé de la séance boursière du vendredi 2 août avec les experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : Les marchés en chute libre !

La Bourse de Paris clôture une semaine difficile, chutant de 1,61% ce soir à 7 252 points, sur son plus bas niveau de l'année. Depuis lundi matin, le CAC 40 perd 3,5%, c'est sa deuxième pire performance hebdomadaire de 2024, après celle de la dissolution de l'Assemblée. Les banques ont particulièrement souffert cette semaine avec des baisses notables ce soir pour Société Générale (-5,9%), Crédit Agricole (-5,6%), et BNP Paribas (-2,9%). STMicroelectronics affiche également une perte significative de près de 6%. Cette dégringolade générale s'inscrit dans un contexte de nervosité intensifié par la chute des technos, dont Intel, et par les chiffres de l'emploi américain, nettement inférieurs à ce que les marchés anticipaient mais de bon augure pour que la Fed baisse ses taux en septembre. Le rapport mensuel révèle en effet une hausse inattendue du taux de chômage aux États-Unis, à 4,3% de la population active contre 4,1% le mois précédent, signalant un ralentissement marqué du marché du travail. Seulement 114 000 emplois ont été créés dans le secteur privé le mois dernier, contre 176 000 attendus. Wall Street perd près de 3% pour le moment. Sur les marchés de dette, le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans chute à 3,79%, au plus bas depuis décembre, reflétant un repli général des anticipations de croissance et l'imminence des baisses de taux de la Fed. Parallèlement, l'euro a profité de cette situation pour s'apprécier face à un dollar affaibli, en gain de 1,2% à 1,092 dollar. Un mot également du Japon, où le Nikkei a perdu près de 6% ce matin, plombé par la hausse du yen et la chute des valeurs de la tech, singulièrement des semi-conducteurs.

Les valeurs : Intel et Stmicroelectronics, Engie et Carbios

Intel et Stmicroelectronics Le secteur des semi-conducteurs est lourdement pénalisé ce vendredi par les résultats décevants d'Intel. Le géant américain a dévoilé une importante perte nette au deuxième trimestre, conséquence de son retard sur ses puces dédiées à l'intelligence artificielle. Intel a annoncé un chiffre d'affaires de 12,8 milliards de dollars, en baisse de 1% et inférieur aux prévisions des analystes. Sa marge brute a chuté à 35,4%, loin des plus de 60% observés lors de ses meilleures années. La société attribue ces mauvais résultats à des « vents contraires » ayant affecté la production de composants pour la nouvelle génération d'ordinateurs adaptés à l'IA. Face à la concurrence féroce de Nvidia, qui bénéficie de l'engouement autour de l'IA générative et de la demande pour les processeurs graphiques, Intel peine à se maintenir. Le groupe a enregistré une perte nette de 1,6 milliard de dollars, alors qu'il était bénéficiaire l'an passé. En conséquence, le groupe suspendra son dividende à la fin de l'année, une première depuis 1992, jusqu'à ce que ses flux de trésorerie s'améliorent. Par ailleurs, la direction a annoncé un plan de réduction des coûts de 10 milliards de dollars, incluant le licenciement de plus de 15% du personnel, soit environ 18 000 employés. Intel chute de près de 30% ce soir et entraîne dans son sillage tout le secteur des semi-conducteurs, dont Stmicroelectronics (-5,63%) et ASML (-10,48%).

Engie s'offre la deuxième place du CAC ce soir, en gain de 2,79% à 14,92€. Le fournisseur de gaz et d'électricité a relevé ses prévisions pour 2024 après un bon premier semestre. Le groupe prévoit un résultat net compris entre 5 et 5,6 milliards d'euros pour cette année, en hausse par rapport aux précédentes prévisions, grâce aux bonnes performances des énergies renouvelables. Ses activités de trading ont chuté de 38,1%, mais cette baisse a en effet été compensée par une hausse de 11,1% des énergies renouvelables. Le bénéfice net groupe s'élève à 1,94 milliard d'euros, contre une perte nette de 0,8 milliard d'euros l'année dernière, qui avait été impactée par des provisions liées au nucléaire en Belgique. Désormais, le titre cède 6% depuis le début de l'année.

Carbios, le pionnier français du biorecyclage, éligible au PEA-PME, affiche une petite perte de 0,24% ce soir à 20,50€. Le groupe a toutefois annoncé une bonne nouvelle : la signature d'une lettre d'intention avec Sasa Polyester Sanayi, un influent producteur de polymères en Turquie. L'accord porte sur la technologie de Carbios pour le recyclage enzymatique d'un type de plastique, le polyéthylène téréphtalate (PET). Sasa prévoit de construire une usine à Adana, en Turquie, capable de recycler annuellement 100 000 tonnes de déchets PET, transformant ainsi des déchets non recyclables via des méthodes traditionnelles en granulés utiles pour la production de polyester, de fibres et de textiles. Ce développement prometteur ouvre de nouvelles perspectives pour le traitement des déchets plastiques et renforce la position de Carbios en tant que leader dans le secteur du recyclage durable. Depuis le début de l'année, le titre cède 25%.

Le monde d'après : Deux salles, deux ambiances

Wall Street attendait avec impatience les résultats des 7 Magnifiques. Ce vendredi, Apple brille avec une performance qui dépasse les attentes, tandis qu'Amazon trébuche, laissant les marchés perplexes... Apple surprend agréablement avec des ventes dépassant les attentes, en croissance de 4,9%, à 85,78 milliards de dollars. La firme à la pomme, boostée par ses investissements dans l'IA, profite de bonnes perspectives pour les prochains mois, avec des ventes anticipées en hausse d'environ 5%, soulignant l'attrait de ses innovations technologiques pour les consommateurs. Le géant du e-commerce rapporte un chiffre d'affaires de 148 milliards de dollars, légèrement en dessous des projections du marché, bien que ses profits aient doublé. La raison ? Le coût élevé de ses investissements en intelligence artificielle qui pèse sur ses perspectives futures. Deux salles, deux ambiances en matière d'IA ! Par ailleurs, Amazon prévoit un chiffre d'affaires pour le prochain trimestre qui pourrait ne pas atteindre les attentes des analystes, avec une projection de 154 à 158,5 milliards de dollars. Ce soir, Apple gagne 2,5% en Bourse (+16% en 2024). Amazon chute de 11,5% mais préserve 9% de gain sur l'année.

Demain à la Une : Les derniers PMI

On prend les mêmes et on recommence ! La séance de lundi sera marquée par une nouvelle salve d'indicateurs d'activité PMI. Cette fois, ils dresseront le bilan de santé des services en Occident. Les résultats attendus sont contrastés : une légère accélération de l'activité en France en juillet, une baisse en Allemagne et en zone euro. Côté américain, les chiffres devraient à nouveau témoigner de l'excellente dynamique du secteur tertiaire, nettement plus favorable qu'en Europe. L'essentiel de la saison des résultats d'entreprises est désormais passé, on attend surtout les résultats de Coface et Clariane (ex-Korian) lundi. Wall Street surveillera ceux de la société de gestion de Warren Buffet, Berkshire Hathaway, et de Palantir, le géant des logiciels.

Le lexique : Sept magnifiques

Les “sept magnifiques”, aussi appelés les “sept mercenaires”. En Bourse, cette expression désigne les géants technologiques américains les plus puissants et influents. Ceux qui dominent le marché et ont largement contribué à la hausse du Nasdaq depuis plus d'un an. Cette liste n'est pas strictement définie et peut varier en fonction des critères utilisés (capitalisation boursière, influence dans l'industrie, etc.), mais elle regroupe aujourd'hui Apple, Microsoft, Amazon, Google (Alphabet), Facebook (Meta) et depuis peu Tesla et Nvidia. L'expression « magnificent seven » est utilisée de manière informelle et n'est pas un terme standardisé dans le monde de la finance. En raison de la nature dynamique des marchés, les entreprises qui composent cette liste peuvent changer avec le temps.