Le résumé de l'actualité Bourse du mercredi 18 septembre avec les experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : Le grand jour !

Clôture en baisse pour le CAC 40 a 7 444 points variant de 0,57%. À l'approche de la décision de la Fed sur sa politique monétaire, les investisseurs américains se montrent prudents à la mi-séance et optent pour la neutralité ne souhaitant pas ajouter du risque à leurs portefeuilles. Nous en reparlerons plus loin dans le journal. Pour revenir à l'Europe, l'information principale reste la publication du rapport sur l'inflation ressortant à 2,2% sur l'année, conformément aux attentes. Pour autant, dans le climat actuel, les opérateurs de marché n'y ont prêté que très peu d'importance laissant les valeurs du luxe revenir sur leurs supports. Un autre événement majeur à surveiller est la décision de la Banque d'Angleterre demain, suivie de celle de la Banque du Japon vendredi. Le discours de la Banque du Japon pourrait avoir un impact considérable sur les marchés mondiaux, en particulier en ravivant les préoccupations autour du Yen carry trade. Bien que Goldman Sachs ait affirmé la semaine dernière que 80 % des positions avaient été débouclées, cela pourrait tout de même provoquer des fluctuations significatives sur le Yen.

Les valeurs : Ubisoft, Pernod Ricard et Carmat

Ubisoft L'action Ubisoft bondit de 6,55% à 12,6€, après avoir perdu près de 50% de sa valeur ces deux derniers mois en raison des ventes décevantes de Star Wars Outlaws. L'éditeur de jeux vidéo, connu pour Assassin's Creed et Far Cry, bénéficie d'un relèvement de recommandation de BMO Capital Markets, qui passe de « performance » à « surperformance », malgré une réduction de l'objectif de cours de 27 à 22 euros. Le courtier estime que la valorisation actuelle, à seulement 2,7 fois l'EBITDA (voir lexique) attendu en 2026, est « trop bon marché pour être ignorée ». Ce regain de confiance des analystes propulse le titre parmi les plus fortes hausses du SBF 120.

Pernod Ricard Secousse inattendue dans le secteur des spiritueux : la démission soudaine de Matteo Fantacchiotti, directeur général de Campari (le groupe de spiritueux italien) depuis seulement cinq mois, pèse sur l'action Pernod Ricard, qui recule de 1,62% ce soir à 124,5€. Cette instabilité managériale chez le concurrent italien, sur fond de défis pour l'industrie comme la faiblesse de la demande en Chine et les stocks élevés aux États-Unis, ébranle la confiance des investisseurs. Bien que Campari ait résisté grâce au succès de marques comme Aperol et sa tequila Espolon, l'incertitude actuelle affecte l'ensemble du secteur, impactant également des acteurs majeurs comme Pernod Ricard, qui cède maintenant près de 22% en 2024.

Carmat Le concepteur du cœur artificiel Aeson chute de 14,22% à 1,75€ après avoir annoncé une nouvelle augmentation de capital de 10,3 millions d'euros pour prolonger sa survie financière jusqu'à la fin de l'année; cette opération dilutive pour les actionnaires, réalisée sans droit préférentiel de souscription, suscite des inquiétudes quant à la viabilité à long terme de l'entreprise qui a également revu à la baisse ses objectifs de chiffre d'affaires pour 2024 et doit encore lever entre 36 et 38 millions d'euros pour financer ses activités sur les douze prochains mois, laissant les analystes sceptiques sur sa capacité à surmonter ces défis financiers et commerciaux majeurs. Depuis le début de l'année, le titre recule de 75%.

L'évènement du mercredi : 25 ou 50 points ?

Ce soir à 20h, tous les yeux seront rivés sur la Réserve fédérale américaine pour l'annonce de sa décision de politique monétaire. Jamais une réunion n'aura suscité autant de suspense depuis des années : le marché est partagé entre une réduction de 25 ou 50 points de base, et les investisseurs, fébriles, oscillent entre espoir et crainte. Cette incertitude est la plus grande depuis 2015, voire depuis la crise financière de 2008. La moindre erreur de communication de Jerome Powell pourrait déclencher une onde de choc sur les marchés. Les attentes sont élevées, mais la déception guette. Alors que certains pessimistes envisagent une baisse plus marquée pour contrer les risques de récession, d'autres, estiment que l'économie américaine reste solide. L'enjeu de cette réunion dépasse la simple baisse de taux : une mauvaise communication pourrait intensifier la volatilité des marchés, même en cas de décision favorable. Barclays, quant à elle, anticipe une déception, pariant sur une baisse limitée à 25 points de base. Le verdict est imminent, et les marchés retiennent leur souffle.

Demain à la Une : Discours et perspectives !

Demain, les marchés seront focalisés sur la réunion de la Banque d'Angleterre concernant la politique monétaire du pays, bien qu'aucun changement ne soit attendu. Le compte-rendu de la réunion sera scruté de près pour obtenir des indices sur les perspectives économiques mondiales et les politiques futures des banques centrales. En parallèle, le discours d'Isabel Schnabel, membre de la BCE, attirera l'attention, avec des attentes autour de ses remarques sur l'orientation monétaire en Europe.

Le monde d'après : La cash machine ! Microsoft passe à l'offensive en boostant la rémunération de ses actionnaires. En augmentant de 10 % son dividende trimestriel, le portant à 83 cents par action, et en lançant un programme de rachat d'actions de 60 milliards de dollars, le géant de la tech envoie un signal fort, reflétant sa confiance dans ses perspectives de croissance. Ces mesures démontrent l'équilibre que Microsoft cherche à maintenir entre un retour généreux à l'actionnaire et des investissements stratégiques massifs dans l'intelligence artificielle et le cloud. Cette stratégie n'est pas propre à Microsoft : d'autres géants technologiques comme Meta, Alphabet, et Nvidia ont eux aussi initié des programmes de dividendes et de rachats d'actions, reflétant une maturation financière de ces entreprises. Traditionnellement axées sur le réinvestissement de leurs revenus pour soutenir la croissance, elles atteignent aujourd'hui un point où elles peuvent redistribuer davantage de liquidités à leurs actionnaires, tout en maintenant leurs efforts d'innovation. Cette politique de retour de capital, bien perçue par le marché, pourrait inciter d'autres entreprises à suivre cet exemple. Affaire à suivre !

EBITDA

On vous parle souvent d'EBITDA dans notre rubrique “les valeurs”, mais de quoi s'agit-il exactement ? L'EBITDA est une mesure de la performance financière d'une entreprise qui désigne son bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement. En anglais, c'est l'acronyme de “Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization”. Cet indicateur se concentre sur la rentabilité opérationnelle en ne tenant compte que des revenus et dépenses liés à la production de biens et de services. L'EBITDA est très utile pour comparer la performance des entreprises d'un même secteur, mais ne prend pas en compte les dépenses en capital ni certaines transactions comptables. Il doit donc être utilisé en complément d'autres indicateurs financiers pour avoir une vue plus complète de la santé financière d'une entreprise.