Voici ce qu'il faut retenir de l'actualité boursière de ce vendredi 20 septembre, avec l'analyse des experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : la baisse tant attendue

L'enthousiasme des marchés a été de courte durée. Après une belle envolée de 2,3% hier, le CAC 40 recule de 1,51% ce vendredi, clôturant à 7 500 points. Malgré cette baisse, l'indice parisien devrait tout de même enregistrer une deuxième semaine consécutive de gains, avec une progression hebdomadaire de +0,47%.

À Wall Street, l'optimisme engendré par la Fed, qui a commencé son cycle d'assouplissement monétaire avec une baisse des taux d'un demi-point, a également été modéré par la volatilité liée à la journée des trois sorcières, marquée par l'expiration de nombreux contrats à terme.

Toutefois, des inquiétudes persistent en toile de fond. Les marchés restent volatils, en partie en raison de l'incertitude autour des perspectives économiques globales. FedEx en a fait les frais, dévissant de 14,7% après avoir annoncé des résultats en deçà des attentes et abaissé ses prévisions annuelles, notamment en raison d'un ralentissement des livraisons rapides, son activité la plus rentable.

Du côté de la Banque du Japon, aucune surprise : l'institution a maintenu son taux directeur à 0,25%. Le gouverneur, Kazuo Ueda, a réaffirmé que des hausses de taux pourraient être envisagées si les objectifs économiques étaient atteints. Contrairement à la réunion du 1er août, qui avait entraîné un débouclement des positions de Yen carry trade, cette séance s'est déroulée sans heurts.

Les valeurs : Renault, Esker et SQLI

Renault : le constructeur automobile français cède 2,61% ce soir à 38,47€, entraîné par le recul général du secteur automobile européen après l'avertissement sur résultats de Mercedes-Benz. Le groupe allemand a révisé à la baisse ses prévisions de rentabilité pour 2024, pointant du doigt la conjoncture difficile en Chine, qui impacte gravement ses ventes.

Malgré l'absence de présence significative en Chine, Renault subit le contrecoup de cette annonce, les investisseurs réagissant négativement à l'ensemble du compartiment automobile, déjà fragilisé par des avertissements similaires de BMW la semaine précédente.

Valneva : l'action Esker, éligible au PEA-PME, bondit de 12,34% à 264 euros après l'annonce du lancement d'une offre publique d'achat (OPA : voir lexique) par le fonds d'investissement Bridgepoint, associé à General Atlantic et aux dirigeants de la société, au prix de 262 euros par action.

Cette offre représente une prime de 11% par rapport au dernier cours coté et valorise le spécialiste de la dématérialisation des documents de gestion administrative, à environ 1,621 milliard d'euros. Le conseil de surveillance a accueilli favorablement le principe de l'offre, sous réserve de l'avis du comité social et économique et du rapport d'un expert indépendant.

En parallèle, le groupe a publié des résultats semestriels solides avec un chiffre d'affaires en hausse de 13% et un résultat d'exploitation en progression de 30%, mais cette performance a été éclipsée par l'annonce du projet d'acquisition. Le titre est en hausse de plus de 65% depuis le début de l'année.

SQLI : l'actionnaire majoritaire de l'agence digitale internationale SQLI, a annoncé le lancement d'une offre publique d'achat (OPA) au prix de 54 euros par action, offrant une prime de 37% par rapport au cours de clôture de mardi soir. Cette opération vise à retirer SQLI de la cote, la société estimant que la cotation en Bourse présente désormais peu d'intérêt en raison d'un faible volume d'échanges et des contraintes liées au statut de société cotée.

Le conseil d'administration a accueilli favorablement cette offre, et si elle aboutit, cela marquera la fin du parcours boursier de cette entreprise française de services numériques fondée en 1990. La cotation du titre, suspendue depuis mardi, reprendra le 23 septembre 2024. Depuis le début de l'année, l'action est en recul de 9%.

Le monde d'après : direction les 3 000 $ !

Alors que les marchés financiers mondiaux naviguent à travers des eaux troubles, le métal précieux a récemment éclaboussé de son éclat en atteignant un plus haut historique. Vendredi dernier, l'or a franchi pour la première fois la barre des 2 600 $ l'once, suscitant des prévisions optimistes de la part des analystes de Bank of America et Citi, qui envisagent un possible franchissement de la barre des 3 000 $ dans les mois à venir.

Ce rallye remarquable de l'or, qui enregistre une hausse de 26,1% depuis le début de l'année, surpasse tous les indices majeurs et illustre son statut de valeur refuge en période d'incertitude économique. Les analystes attribuent cette performance stellaire à une série de facteurs favorables, notamment les achats substantiels par les banques centrales et une forte demande physique, particulièrement en Chine où les marchés immobiliers et boursiers flanchent. Par ailleurs, dans un monde où les taux d'intérêt sont appelés à baisser, l'or devient une option d'investissement encore plus attrayante.

Le lexique : OPA

Une Offre Publique d'Achat (OPA) est une opération boursière par laquelle une société (l'initiateur ou l'offreur) propose d'acheter les actions d'une autre société (la cible) directement auprès de ses actionnaires. L'objectif est généralement de prendre le contrôle de la société cible ou d'augmenter sa participation au sein de celle-ci.

Lorsqu'une OPA est lancée, l'offreur propose un prix d'achat pour chaque action, généralement supérieur au cours actuel de l'action sur le marché, afin d'inciter les actionnaires de la société cible à vendre leurs titres. L'OPA peut être amicale si elle est approuvée par le conseil d'administration de la société cible, ou hostile si elle est lancée sans l'accord préalable du conseil.

Une fois l'OPA annoncée, les actionnaires de la société cible ont un délai défini pour décider s'ils souhaitent ou non vendre leurs actions au prix proposé. Si l'offreur obtient le contrôle de la majorité des actions à l'issue de cette période, l'OPA est généralement considérée comme réussie. Il convient de noter que les OPA sont soumises à des réglementations strictes et à l'examen des autorités boursières et de la concurrence pour garantir la protection des actionnaires minoritaires et le bon fonctionnement du marché.