Voici ce qu'il faut retenir de l'actualité boursière du 30 septembre, avec l'analyse des experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : deux salles, deux ambiances

On passe d'un extrême à l'autre. De l'euphorie à l'inquiétude. Après un gain de près de 4% la semaine dernière, marquée par les séances fortement haussières de jeudi et vendredi, le CAC 40 dévisse ce lundi ! Il clôture le trimestre par un recul journalier de 2%, à 7 636 points au fixing. L'heure des bilans a sonné : l'indice français est à l'équilibre sur le mois de septembre (+0,06%) et gagne 2,09% sur le troisième trimestre. Depuis le 1er janvier : +1,23%, hors dividendes.

L'optimisme semblait de retour avec le plan de relance massif chinois, le recul de l'inflation et le rebond des poids lourds du CAC. Patatras... Tokyo a perdu près de 5% ce matin, les investisseurs prennent quelques bénéfices avant les discours attendus de Lagarde et Powell en fin de journée. La principale cause de la chute française est toutefois à chercher du côté du secteur automobile. Stellantis perd près de 15% aujourd'hui !

Toutes les composantes du CAC clôturent dans le rouge ce soir. En cause, une révision à la baisse de ses prévisions pour 2024. Dans son sillage, Renault et l'équipementier auto Forvia dévissent également, respectivement de -5,57% et -5,80%. On en reparle dans la suite du Journal. Depuis vendredi soir, ce sont en réalité trois constructeurs auto qui ont annoncé des avertissements sur résultats, révélant toute la faiblesse actuelle du secteur : Volkswagen, Aston Martin et désormais Stellantis.

Les valeurs : Stellantis et Carmat

Stellantis. Le constructeur automobile traverse une période difficile, comme en témoigne la chute de son action de 14,74% à 12,40 euros ce lundi. Bon dernier du CAC et du SBF, le groupe a émis un avertissement sur résultats pour 2024, annonçant une révision à la baisse de sa marge opérationnelle courante, désormais attendue entre 5,5% et 7%, contre un objectif précédent de 10%. Le flux de trésorerie libre devrait également être négatif, compris entre -5 et -10 milliards d'euros, impacté par la baisse des ventes en Amérique du Nord, où Stellantis cherche à écouler ses stocks en forte hausse.

Ces nouvelles prévisions, incluant une baisse des ventes de plus de 200 000 véhicules, vont lourdement peser sur la rentabilité du groupe. Face à cette situation, le bureau d'analyses Oddo BHF a révisé sa recommandation sur le titre, passant de surperformance à neutre avec un objectif de cours réduit à 12 euros. Oddo évoque le choc provoqué par l'ampleur de cet avertissement dans sa dernière note, et remet en question la crédibilité de la direction. La gouvernance de Stellantis et les tensions avec ses partenaires compliquent les perspectives de redressement rapide. Depuis le début de l'année, Stellantis a perdu plus de 40% de sa valeur en Bourse !

Carmat. Le fabricant de cœurs artificiels chute de 25,31% à 1,21 euro ce soir, après l'annonce d'une augmentation de capital de 10,3 millions d'euros. Cette opération, destinée à prolonger la trésorerie de la société jusqu'au début de l'année 2025, ne couvre qu'une partie de ses besoins financiers, estimés à 45 millions d'euros sur les 12 prochains mois. Le groupe se retrouve donc avec un déficit de fonds de roulement d'environ 36 millions d'euros à combler d'ici l'an prochain. En plus de ses difficultés financières, Carmat avait déjà abaissé en septembre sa prévision de chiffre d'affaires pour 2024, entre 8 et 12 millions d'euros, en raison d'une réduction de l'activité chirurgicale cet été en Europe. Malgré ces nouveaux fonds, la société reste sous pression et cède près de 80% depuis le début de l'année.

L'agenda du lundi : une semaine chargée

Un nouveau mois débute ! Et comme toujours, une nouvelle batterie de résultats économiques est attendue de pied ferme. Réunion de l'OPEP (voir lexique) pour fixer les nouveaux quotas de production d'or noir, salve d'indicateurs PMI sur l'activité économique, compte-rendu de la BCE...

Le principal temps fort aura lieu vendredi, avec le traditionnel rapport sur l'emploi américain. Comme chaque premier vendredi du mois, il cristallisera l'attention des investisseurs, tant il est crucial pour la Banque centrale américaine et sa politique monétaire. On en reparle bien sûr dans les prochaines éditions. Par ailleurs, toute la semaine, les marchés chinois seront fermés en raison de la Golden week. Les volumes boursiers devraient donc être légèrement inférieurs à la moyenne.

Demain à la Une : à moitié plein, à moitié vide

Avant ces grands temps forts, la séance de demain sera marquée par les derniers chiffres de l'inflation européenne. Un symbole fort est attendu par le marché, avec le passage de l'inflation sous les 2% sur un an, en septembre, pour la première fois depuis 2021. Le fameux objectif de la BCE, très arbitraire, serait ainsi atteint.

Nous vous en parlions la semaine dernière, la chute des prix de l'énergie et des services agit à la baisse sur l'inflation dans tous les pays européens. Tous prix confondus, l'inflation est attendue à 1,9%, contre 2,2% sur un an en août. Hors prix de l'énergie et de l'alimentation, elle devrait passer de 2,8% à 2,7%. Une bonne nouvelle donc, qui devrait en partie être éclipsée par les mauvais résultats des PMI manufacturiers. Ces indicateurs d'activité devraient à nouveau indiquer une forte contraction de l'activité industrielle en zone euro, particulièrement en Allemagne et en France. Reste à savoir si les investisseurs verront le verre à moitié plein, ou à moitié vide...

Le monde d'après : l'IA, votre futur gérant ?

L'intelligence artificielle se met au service de l'investissement avec le lancement de l'ETF Intelligent Omaha, un fonds inspiré par les stratégies d'investissement de Warren Buffett. Créé par Intelligent Alpha, ce tracker utilise des modèles d'IA pour sélectionner un portefeuille de 20 à 30 grandes capitalisations mondiales, tout en cherchant à reproduire le style légendaire du célèbre « Oracle d'Omaha ».

Grâce à une analyse approfondie des données publiques et des déclarations de Buffett, l'IA construit un portefeuille aligné avec sa philosophie d'investissement, sous l'œil attentif d'analystes humains pour éviter tout risque juridique. Reste à savoir s'il sera pertinent dans les années à venir, en termes de performances... Il n'est pas encore disponible pour le public français mais heureusement, nous avons des solutions qui ont fait leurs preuves ces derniers mois !

Vous songez à investir dans l'intelligence artificielle ?

Bénéficiez de la croissance du secteur avec le fonds Echiquier Artificial Intelligence, en gain de 52,36% en 2023 (+16,94% en 2024, à la clôture de jeudi soir).

Le lexique : OPEP et OPEP+

L'OPEP désigne l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, une organisation intergouvernementale regroupant 13 pays dont l'objectif principal est de coordonner et de réguler la production mondiale de pétrole afin d'en stabiliser les prix.

L'OPEP+, apparue en 2016, regroupe les pays membres de l'OPEP et 10 autres pays producteurs de pétrole non-membres de l'Organisation, dont la Russie, le Kazakhstan et le Mexique. Son objectif est similaire à celui de l'OPEP, mais son champ d'action est plus large, permettant une meilleure influence sur le marché pétrolier mondial. Les leaders des deux organisations sont l'Arabie saoudite et la Russie.