Payer ses achats en ligne avec sa carte bancaire en plastique ? Les jours de cette solution, encore largement majoritaire, sont comptés. Le réseau d'acceptation Mastercard vient d'annoncer son intention d'y mettre fin. Par quoi sera-t-elle remplacée ? On vous explique.

Sortir sa carte bancaire de son portefeuille ; recopier les 16 à 19 chiffres qui composent son numéro unique, celui généralement affiché au recto ; renseigner aussi sa date de validité et son cryptogramme à 3 chiffres ; et enfin, cliquer sur acheter. Voici comment se déroule encore la majorité des paiements sur internet. Selon la Fevad (1) en 2023, 84% des consommateurs utilisent leur carte bancaire pour payer en ligne. Pourtant, la manœuvre est relativement fastidieuse. Surtout, elle n'est pas très sûre : il faut espérer qu'aucun cybercriminel n'intercepte vos identifiants lors de leur envoi, ou sur les serveurs du site marchand... Si c'est le cas, il ne vous reste qu'une solution : faire opposition et commander une nouvelle carte, souvent à vos frais.

Bien sûr, il existe des alternatives. Celle, par exemple, d'utiliser des portefeuilles électroniques (ou wallets), comme PayPal ou Apple Pay. Eux aussi s'appuient sur les « rails » de paiement de la carte. Ils se placent toutefois en intermédiaires, vous évitant ainsi d'exposer directement les identifiants de votre carte bancaire en plastique. Ils captent au passage des commissions, généralement un pourcentage du montant du bien payé.

La montée en puissance de ces intermédiaires, plus pratiques et plus sûrs, ne sont évidemment pas du goût des réseaux d'acceptation, dont les 2 principaux Visa et Mastercard. Ces derniers travaillent donc de longue date à trouver des moyens de faciliter la vie de leurs usagers et de mieux protéger leurs paiements.

Un jeton numérique à la place de la carte plastique

Une de ces solutions se nomme tokenisation. Le terme est barbare, sa mise en place technique est complexe, mais le principe est assez simple : il s'agit de fournir au consommateur un numéro de carte alternatif (en fait un jeton numérique sécurisé, ou token) à usage unique ou limité en montant et dans le temps, qui permet d'effectuer le paiement sans exposer son véritable numéro de carte.

Le service existe déjà dans certaines banques, sous le nom de « carte virtuelle » ou de « carte à usage unique ». Il est toutefois en passe d'être généralisé. Dans un communiqué, le réseau d'acceptation états-unien Mastercard vient en effet d'annoncer son intention de « parvenir à une tokenisation complète du secteur du e-commerce en Europe d'ici à la fin de la décennie ». En clair, d'ici à 2030, les numéros des cartes en plastique Mastercard ne seront plus utilisés pour payer en ligne. Un mouvement de fond, également suivi par les autres réseaux d'acceptation.

En couple avec Click to Pay

La tokenisation, toutefois, règle uniquement l'aspect sécurité du problème. L'amélioration de l'expérience utilisateur, pour les réseaux de carte, passe par le déploiement, en cours en France, d'un nouveau standard baptisé Click to Pay, ou « Cliquer, c'est payé » en bon français. Développé par EMVco, la société chargée de concevoir des technologies standards pour les paiements par carte à travers le monde, il fonctionne comme un wallet. Un clic suffit pour l'ouvrir depuis la page de paiement du site marchand. Après authentification forte, il permet de choisir la carte que l'on souhaite utiliser pour le paiement et de générer automatiquement le fameux jeton numérique.

Carte bancaire : voici l'innovation qui va vous simplifier la vie pour les achats en ligne

(1) Fédération du e-commerce et de la vente à distance