Pour éviter d'exposer le numéro de votre carte bancaire physique lors de vos achats en ligne, de plus en plus de banques vous proposent d'utiliser des cartes bancaires virtuelles, dont vous maîtrisez les plafonds et la durée de vie. Une bonne parade au risque de fraude sur internet.

Carte bancaire virtuelle : à quoi ça sert ?

La carte bancaire reste, et de loin, le moyen de paiement le plus populaire sur internet. Début 2024, 84% des acheteurs en ligne l'avaient utilisé au cours des 12 derniers mois (1). Les solutions de paiement électroniques (PayPal, Apple Pay, etc.), pourtant plus adaptées au commerce électronique, arrivent loin derrière (37%).

Pourtant, la carte bancaire plastique utilisée pour payer à distance présente des fragilités en termes de sécurité. Les chiffres le montrent : le taux de fraude sur les paiements en ligne par carte bancaire est plus de 14 fois plus élevé que sur les paiements de proximité, en point de vente physique (2) ! Il peut arriver en effet que vos données de cartes bancaires soient piratées pendant un paiement ou dérobées à un tiers à qui vous les avez confiées, ce qui vous expose ensuite à des achats frauduleux. Seule solution dans ce cas : faire opposition et demander un remplacement de carte bancaire, souvent à vos frais.

Carte bancaire perdue ou volée : Que faire ?

La carte bancaire virtuelle permet d'éviter ce cas de figure. Son principe est le suivant : plutôt que d'exposer le numéro unique de votre carte bancaire physique, au risque de le voir détourné par des cybercriminels, votre banque vous fournit un numéro carte bancaire virtuelle, débitant également votre compte courant. Avantages :

  • vous avez la maîtrise des plafonds et, parfois, de la durée de validité ;
  • vous pouvez la supprimer en un clic, ce qui permet de limiter la casse en cas de détournement ;
  • vous pouvez activer l'option permettant de bloquer les paiements en ligne avec votre carte physique.

Les cartes bancaires virtuelles peuvent également être utilisées pour régler des paiements récurrents, par exemple des abonnements à des services numériques. Avec une carte traditionnelle, il n'y a pas, en effet, de solutions simples pour stopper le règlement d'un abonnement lorsque que le service refuse de vous désabonner ou fait la sourde oreille : votre seul recours est de faire opposition. Certains sites internet en profitent d'ailleurs pour mettre en place de véritables arnaques à l'abonnement.

Arnaque aux abonnements : comment bloquer un paiement récurrent par carte bancaire ?

Comment obtenir une carte bancaire virtuelle ?

La procédure de création de CB virtuelle peut légèrement varier d'une banque à l'autre. Elle reste en général très simple. Voici par exemple comment cela se passe chez Fortuneo, la banque en ligne du Crédit Mutuel Arkea.

Pour générer un numéro de carte virtuelle, vous pouvez vous rendre sur votre espace client web ou sur votre application mobile. Une fois dans l'espace dédié au « paiement sécurisé internet », vous êtes invité à renseigner deux paramètres :

  • le montant maximum pouvant être dépensé avec ce numéro de carte ;
  • une durée de validité, qui peut aller de 1 mois à 24 mois.
Carte bancaire virtuelle

Un clic, et Fortuneo génère la carte virtuelle, disposant d'identifiants différents de votre carte plastique :

  • un numéro à 16 chiffres, comme celui présent au recto de la carte ;
  • une date de validité ;
  • un cryptogramme à 3 chiffres (ou code CVV), à l'image de celui présent au verso de votre carte bancaire.

Grâce à ces identifiants, vous allez pouvoir mener à bien votre achat en ligne, comme vous le feriez avec votre carte plastique. C'est même un des grands avantages de la carte bancaire virtuelle : elle est compatible avec tous les sites marchands, à l'inverse de certains portefeuilles électroniques. Finalement, c'est bien votre compte bancaire qui sera débité.

Le choix du montant et de la durée de la validité dépend du type d'achat que vous effectuez. S'il s'agit d'un achat ponctuel de bien, vous pouvez ajuster le plafond de la carte virtuelle au montant à régler et limiter sa durée de validité à un mois. Dans ce cas, cette carte virtuelle sera à usage unique. S'il s'agit de régler un abonnement (presse, streaming vidéo ou audio, etc.) ou plusieurs achats, vous pouvez paramétrer la carte virtuelle avec plus de marge, pour éviter d'en générer une à chaque fois.

Certaines néobanques (Revolut, Sumeria, etc.) ont simplifié la procédure en proposant deux types de cartes virtuelles :

  • des cartes virtuelles réutilisables, avec une validité de plusieurs années, mais la possibilité de fixer un plafond mensuel de dépenses ;
  • des cartes virtuelles à usage unique, dont les numéros sont renouvelés après chaque paiement.

Quelles banques proposent des cartes bancaires virtuelles ?

Toutes les banques françaises n'ont pas fait le choix de proposer des cartes bancaires virtuelles. Parmi celles qui l'ont fait, on retrouve le Crédit Mutuel Arkéa, qui a développé son propre service, baptisé Virtualis. Il est accessible aux clients des Crédits Mutuels de Bretagne et du Sud-Ouest, mais aussi de Fortuneo (banque en ligne).

Le service existe également dans les banques du Crédit Mutuel Alliance Fédérale, ainsi qu'au CIC, sous le nom de « Payweb Card ».

D'autres marques proposent à leurs clients le service « E-carte bleue » :

  • la Caisse d'Epargne ;
  • la Banque Populaire ;
  • La Banque Postale ;
  • la Société Générale.

La possibilité de créer des cartes virtuelles est une fonctionnalité très répandue dans les néobanques. Elle est proposée, notamment, par Revolut, N26, Sumeria, bunq, etc.

Des cartes virtuelles pour payer aussi en magasin

Les cartes bancaires virtuelles ne servent pas uniquement pour les paiements sur internet. Embarquées sur un smartphone, dans un portefeuille électronique du type d'Apple Pay ou Google Pay, elles permettent également de régler des achats sans contact dans les boutiques physiques.

Grâce à cette version numérique, certaines banques vous permettent de payer dès l'ouverture d'un nouveau compte, sans attendre d'avoir reçu la carte bancaire physique. C'est le cas notamment de BoursoBank, de N26, de Revolut, de Hello bank ! ou encore la banque en ligne Sumeria.

Les cartes bancaires virtuelles sont-elles gratuites ?

Au Crédit Mutuel Arkéa et dans ses filiales (Bretagne, Sud-Ouest, Fortuneo), la création de cartes virtuelles est gratuite : les clients peuvent utiliser le service à leur guise. À noter qu'ils bénéficient, sur les achats effectués avec ces cartes, des mêmes garanties d'assurance et d'assistance qu'avec leur carte plastique.

C'est également le cas dans les néobanques, avec parfois quelques limites :

  • N26 : 1 carte pour les clients standard, jusqu'à 7 cartes en simultané pour les clients premium ;
  • Revolut : 1 carte éphémère, jusqu'à 20 cartes multi-usages en simultané ;
  • Sumeria : 1 carte éphémère, jusqu'à 5 cartes multi-usages pour les clients standard, jusqu'à 10 cartes multi-usages en simultané pour les clients premium ;
  • bunq : 1 carte pour les clients standard, jusqu'à 26 cartes en simultané pour les clients premium.

Dans les autres banques qui proposent le service, il est payant, entre 12 et 18 euros par an selon les enseignes.

Dans quel cas ne pas utiliser de carte bancaire virtuelle ?

L’usage d’une carte bancaire virtuelle peut poser problème pour certains paiements sur internet. C’est le cas lorsque vous achetez un billet de train ou d'avion, ou une nuit à l’hôtel : vous devrez parfois présenter la carte plastique ayant servi à payer pour obtenir votre ticket en gare ou à l'aéroport, ou accéder à votre chambre.

PayPal déconseille également d’ajouter des cartes virtuelles parmi les moyens de paiement associés : « notre système détecte que vous ajoutez et supprimez des cartes fréquemment, ce qui peut compromettre le bon fonctionnement de votre compte PayPal », explique le service sur son site web.

(1) Source : Etude Chiffres-clés du e-commerce 2024, Fevad

(2) Source : Rapport 2023 de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement de la Banque de France, publié en septembre 2024

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Vincent MIGNOT
Vincent MIGNOT

Après une maîtrise d’Histoire puis une maîtrise en Sciences de l’information et de la communication, Vincent MIGNOT devient journaliste en... Lire la suite

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