Quel avenir pour les emprunteurs français ? En cette fin d'année 2024, jetons d'abord un coup d'œil dans le rétroviseur avant de se projeter vers 2025. Car l'année écoulée a sans doute redonner du baume au cœur des aspirants au crédit immobilier. En effet, les taux se négociaient à 4,20% en janvier 2024, après avoir atteint 4,5% en décembre 2023. Un an plus tard donc, en décembre 2024, la baisse continue enregistrée tout au long de l'année permet de négocier un crédit immobilier à un taux de 3,23% sur 20 ans en moyenne, selon le courtier Meilleurtaux.
Un véritable souffle pour les emprunteurs. « En un an, par rapport à décembre 2023, les taux de crédit ont baissé de près d'un point, permettant un gain de capacité d'emprunt de plus de 20 000 euros, pour une mensualité de crédit de 1 500 euros sur 20 ans, soit une hausse de près de 10%, note le courtier Vousfinancer. Sur 25 ans, le gain est même de 30 000 euros en 12 mois. »
Plusieurs facteurs positifs pour le crédit immo
Une baisse qui s'explique par plusieurs facteurs. Pour commencer, les banques ont plus que jamais la volonté de capter de nouveaux clients grâce au crédit immobilier. Ainsi, de nombreuses enseignes proposent des offres encore plus avantageuses pour les dossiers qu'elles jugent intéressants, à l'image des primo-accédants.
La BCE baisse ses taux : bonne ou mauvaise nouvelle pour votre argent ?
La bonne volonté des banques est de plus confortée par la politique de la Banque centrale européenne (BCE). Cette dernière a en effet décidé de baisser ses taux début décembre, alors que l'inflation annuelle en Europe se maintient à 2,3% ; l'objectif de l'institution reste d'atteindre les 2%. Néanmoins, certains observateurs estiment que la BCE pourrait continuer à baisser ses taux en 2025, afin de soutenir la croissance. Enfin, comme le note le courtier Cafpi dans un communiqué, « l'OAT 10 ans (le taux auquel l'État emprunte) connaît certaines variations notamment à cause de l'instabilité politique, mais il se situe aujourd'hui à 2,9% contre 3,54% en juillet dernier. »
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Cette simulation ne prend pas en compte le coût de l'assurance emprunteur.
Toutes ces conditions permettent donc aux banques de retrouver des marges de manœuvre sur les conditions de crédits qu'elles proposent, alors que la concurrence continue entre les établissements bancaires pour attirer à la clientèle.
Encore des baisses de taux en 2025 ?
En 2025, la tendance baissière pourrait continuer. « Les banques devraient conserver des politiques commerciales attractives pour inciter les emprunteurs à passer à l'acte, capter ainsi de nouveaux clients et atteindre leurs objectifs. La baisse des taux de la BCE va leur permettre de conserver des marges convenables et leur donner ainsi la latitude de prêter davantage et de baisser encore progressivement leurs taux dans les prochaines semaines... », confirme Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer, dans un communiqué.
Pour Vousfinancer, les taux de crédit immobilier pourraient ainsi descendre à 3% en moyenne sur 20 ans dans le courant du 1er trimestre 2025. Un avis partagé par Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux : « Le message des banques concernant 2025 est unanime, elles souhaitent faire du crédit immobilier et aller chercher de la production, elles veulent avoir des dossiers à financer donc on peut penser qu'elles feront encore des efforts dans les prochains mois pour les dossiers qui les intéressent. Au premier trimestre, on peut voir des dossiers qui repassent sous les 3%. En effet, aujourd'hui, on a des moyennes à 3,30% ou 3,40% sur 20 ans en fonction des banques. Tabler sur une moyenne à 3% en février ou mars paraît raisonnable. »
Mais certains facteurs pourraient stopper l'embellie. Le 17 décembre, l'agence Moody's a dégradé la note des banques françaises à cause du dérapage projeté du déficit budgétaire et de la dette publique de la France au cours des prochaines années. Avec une note de crédit dégradée, les taux d'intérêts exigés par les investisseurs sur les nouvelles obligations émises par les banques françaises vont augmenter. Le coût de refinancement des banques françaises va donc augmenter également, ce qui pourrait se répercuter sur les ménages.
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