Une femme retraitée de 69 ans a assigné en justice pour harcèlement moral une société de recouvrement de créance dont elle dénonce les méthodes abusives.

En 2002, la dame avait contracté avec son mari un crédit revolving d'un montant de 5.000 euros auprès du Crédit lyonnais. « A la mort de son époux en 2005, elle a eu des difficultés pour rembourser ce crédit revolving, qui compte tenu des taux d'intérêts importants, s'avère être un puits sans fond », a expliqué à l'AFP Emmanuel Ludot son avocat.

« Fin 2009, la société Credirec, qui rachète les créances douteuses des banques, a commencé à harceler plusieurs fois par jour ma cliente avec des menaces de saisies sur elle comme sur ses enfants pour lui faire rembourser des sommes de plus en plus importantes », a précisé Me Ludot.

« Ces sociétés, qui rachètent les créances douteuses et les actifs pourris des banques, agissent comme des Thénardier de la finance », a dénoncé l'avocat. Selon lui, sa cliente présente des syndromes dépressifs graves qui ont été diagnostiqués par un expert psychiatre.

La plaignante réclame 10.000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral. L'affaire sera examinée par le tribunal d'instance de Reims le 28 septembre prochain.

La société Credirec a indiqué dans un communiqué que « les premières investigations » menées par ses soins « démontrent un traitement de ce dossier strictement respectueux des réglementations en vigueur et des chartes déontologiques qui s'appliquent à l'ensemble des entreprises du secteur ».

Elle ajoute qu'elle « respecte les réglementations qui régissent le secteur et va même au-delà en disposant de codes déontologiques très exigeants ». La société de recouvrement souligne que ses conseillers exercent « une activité difficile et méconnue » et affirme qu'ils « s'engagent à être à l'écoute et à la recherche de solutions partagées ».