25 ans après avoir chamboulé le marché auto et habitation, Direct Assurance se lance dans l’assurance emprunteur. Or, c’est loin d’être un petit poucet. La filiale du groupe Axa, ciblant les « clients malins » (autonomes dans leurs recherches), est le leader de l’assurance à distance, avec « plus d’un million de clients ».

Le défi est grand : même si la législation permet de changer d’assureur, la pratique reste marginale pour l’assurance emprunteur. « Elle est généralement distribuée en BtoB », glisse Catherine Khounlivong, responsable du produit chez Direct Assurance. « L’assureur est partenaire d’un intermédiaire bancaire, qui propose une offre packagée avec le prêt. En général, le client n’a pas tellement le choix. » Direct Assurance imagine « restituer au client sa liberté de choix ». En clair : créer un marché direct.

Milliers d’euros d’économies

Or, si les autorités de régulation poussent à plus de concurrence, le marché manque de flexibilité. « Le système est assez figé, car la réglementation reste floue en termes de résiliation. » L’entreprise va donc lancer l’artillerie lourde. « Nous voulons vulgariser ce produit et la législation. Notre visibilité nous permet de bénéficier d’une grande force de frappe. » Déjà proposée sur son site web, l’offre va faire l’objet d’une grosse campagne marketing d’ici la fin de l’année.

Avec une promesse explosive : jusqu’à 60% d’économies ! « Un prêt dure en moyenne 18 ans, et le coût de l’assurance peut représenter jusqu’à 20% des intérêts remboursés », détaille Catherine Khounlivong. « On parle de milliers d’euros d’économies ! Nos offres contribuent à redonner du pouvoir d’achat aux Français. »

Trois niveaux de garantie

Second argument commercial : la transparence. « Le plus souvent, le client signe sans connaître son contrat », regrette Catherine Khounlivong. « Sur notre site web, nous détaillons l’offre et les garanties avec clarté. En moins de 2 minutes, on obtient un devis personnalisé. » L’offre se décline selon trois formules, avec trois niveaux de garanties. « Cette personnalisation permet à chacun de choisir son offre, et son tarif. »

Bousculer un marché ne se fait pas du jour au lendemain. L’assurance accompagne les clients dans le processus de résiliation, mais les banques traînent un peu les pieds pour répondre. « Il faut que l’on se montre proactif pour résoudre les dossiers. » L’entreprise préfère donc rester discrète sur ses ambitions, dans un marché représentant 9 milliards d’euros. « Quelques dixièmes de point de marché, ce serait déjà beaucoup pour un début. » Dans l’auto, l’entreprise représente près de 3% des assurés…

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