Selon une étude de Virgil, les primo-accédants voulant acheter à Paris ou en première couronne parisienne perdent en moyenne 38% de surface habitable par rapport à un bien en location.

Combien de mètres carrés êtes-vous prêt à sacrifier pour devenir propriétaire ? À Paris et en première couronne, si vous êtes primo-accédants, le sacrifice moyen représente 38% de surface habitable, soit une pièce de 11m2. C'est ce que dévoile Virgil, société qui aide les jeunes actifs à accéder à la propriété, dans une étude (1) publiée ce vendredi 17 février. Cette dernière constate une perte toujours plus forte pour les jeunes acheteurs parisiens. Alors qu'en 2022, la perte de superficie entre un bien en location et à l'achat était de 26%, soit 7m2, l'écart se creuse en 2023 : -28% de superficie, soit 11m2 en moins, l'équivalent d'une pièce.

« On entend que les jeunes ne veulent pas être propriétaires, mais en fait, c'est un choix fort car les jeunes doivent sacrifier des mètres carrés pour accéder à la propriété, détaille Saskia Fiszel, co-fondatrice de Virgil. En 2022, les candidats à l'achat perdaient déjà 26% de surface habitable, soit un quart, ce qui est déjà beaucoup. Cette année, on est à 38%, soit 11m2, c'est une belle pièce en moins. »

Jusqu'à 47% de perte de surface habitable dans le centre de Paris

Prenons un exemple. Un jeune actif, disposant d'un revenu brut annuel de 40 000 euros, soit environ 2 550 euros nets, peut louer un appartement de 31m2 dans le 19e arrondissement parisien. S'il cherche à acheter, et donc à transformer son loyer en mensualités, il ne pourra, au vu des prix et des taux de crédit actuels, prétendre qu'à un bien de 19m2 en 2023, contre 24m2 en 2022. « En cause, note Virgil, la hausse des taux d'emprunt, passé de 1,5% à 3,04% en février 2023, dégradant le budget primo-accédants et leur chance d'obtenir un prêt. »

Logiquement, la perte de superficie à l'achat est encore plus prononcé dans les arrondissements les plus centraux de la capitale. Ainsi, un acheteur perdra jusqu'à 47% de surface habitable par rapport à un locataire dans le 1er arrondissement, 46% dans le 7e arrondissement et 44% dans le 6e arrondissement. À l'inverse, les communes d'Aubervilliers (-13%), de Bagnolet (-14%) et d'Ivry-sur-Seine (-19%) sont celles où la différence est la moins importante.

« La hausse des taux fait que le crédit devient de plus en plus compliqué pour les primo-accédants, avec des conditions d'emprunt qui sont restrictives, alors que les jeunes veulent devenir propriétaires, assure Saskia Fiszel. On voit que la hausse des taux rend l'achat de plus en plus difficile, ça signifie sacrifier de plus en plus de choses. Pour autant, il faut le faire car on sait que les taux montent, mais on ne sait pas jusqu'à où, ni si les prix vont baisser et de combien. »

(1) Pour calculer cet indice, Virgil a utilisé les prix de location au m2 de la base seloger et les prix au m2 à l'achat dans l'ancien de la base des Notaires de Paris. sur la base d'un salaire à 40 000 euros brut annuel. Également pris en compte, la hausse du loyer estimée à 3,5% et le taux d'intérêt moyen de 3,04% sur les prêts immobiliers à 25 ans.