Assouplissement des conditions pour les logements classés F et G, retour des travaux mono-gestes ... Découvrez ce qui change dès ce mercredi pour vos travaux de rénovation énergétique.

L'information intéressera les propriétaires qui veulent se lancer dans des travaux de rénovation énergétique et notamment ceux qui ont un logement classé F ou G : les conditions pour obtenir MaPrimeRénov' s'assouplissent à partir du 15 mai et jusqu'au 1er janvier 2025.

Pour rappel, depuis le 1er janvier 2024, les règles d'éligibilité à MaPrimeRénov' sont devenues plus strictes. Le but, favoriser davantage les rénovations « d'ampleur », plus lourdes et plus performantes, au détriment des « mono-gestes » (changement de chaudière ou de fenêtres, isolation du seul toit...).

Sauf que la mesure n'a pas eu l'effet escompté, au contraire : sur le premier trimestre 2024, 78 043 logements ont été rénovés en passant par le dispositif. Un chiffre en baisse de 43% par rapport au premier trimestre 2023. Dans le détail, ce sont 72 459 rénovations par gestes qui ont été effectuées, contre 5 584 rénovations d'ampleur.

Le retour des mono-gestes

Face à ce constat, le gouvernement a donc décidé de faire machine arrière. Ainsi, à partir du 15 mai prochain, le dispositif d'aide de l'État se simplifie afin de permettre à un plus grand nombre de personnes d'entreprendre des travaux de rénovation énergétique. A partir de cette date, le parcours par geste ne sera plus soumis à l'obligation de changer le système de chauffage, et les passoires thermiques pourront s'y inscrire. Le retour des mono-gestes donc, pour tous les propriétaires.

Autre point important à partir du 15 mai, les ménages qui sont en train d'acheter un logement et qui voudraient anticiper la demande d'aide pourront fournir un compromis de vente lors du dépôt de leur dossier MaPrimeRénov'. Ils devront quand même fournir un titre de propriété pour finalement obtenir l'aide.

Le gouvernement a-t-il décidé de retourner définitivement sa veste ? Pour Vincent Legrand, président de l'ESS Dorémi, spécialiste de la rénovation performante, « cette réouverture ne semble pas remettre en cause la volonté d'aider les ménages à rénover performant, en abandonnant les mono-gestes reconnus comme inefficaces pour les intégrer dans un parcours de rénovation coordonné aboutissant à la performance. »

Toutefois, « le retour des mono-gestes, que le gouvernement avait décidé l'an passé de limiter au profit des rénovations dites d'ampleur, est aujourd'hui affiché par l'Etat comme une parenthèse pour laisser le temps à la filière du bâtiment de sortir de la crise en cours (baisse des constructions neuves, baisse des prêts à cause de la hausse des taux d'intérêt et donc de la demande de travaux...) et de se réorganiser », assure le dirigeant de Dorémi.

« Ça décoince 90% des chantiers », confirmait il y a quelques jours auprès de l'AFP le président de la Fédération française du bâtiment, Olivier Salleron, après avoir rencontré Christophe Béchu et le ministre délégué au Logement Guillaume Kasbarian. « Ça va permettre de décoincer les entreprises, de valider les devis, de se remettre au boulot. »

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