Deux décrets, dont un paru ce 16 juillet 2024 au Journal officiel, viennent changer les règles plafonnant les aides pour la rénovation énergétique des logements. Une bonne nouvelle pour les propriétaires souhaitant effectuer des travaux.

Une bonne surprise pour les ménages ayant un projet de rénovation énergétique. Deux décrets visent à améliorer le dispositif MaPrimeRénov' en augmentant les plafonds de prise en charge de travaux de rénovation énergétique.

Le premier décret, paru au Journal officiel du 16 juillet 2024, vient modifier la règle actuelle de l'écrêtement. « MaPrimeRénov' finance les travaux de rénovation énergétique. Mais il y a aussi des aides locales qui peuvent s'appliquer en fonction de l'emplacement de votre bien. Or l'écrêtement, c'est la règle nationale qui vient raboter les aides à la rénovation énergétique de MaPrimeRénov lorsque les aides locales sont perçues », explique Baudouin de la Varende, cofondateur d'Ithaque, spécialiste de la rénovation énergétique.

Aides à la rénovation énergétique : liste des aides, primes et prêts à taux zéro

Dans un communiqué, l'entreprise donne l'exemple d'un ménage aux revenus intermédiaires se lançant dans des travaux d'un montant de 80 000 euros TTC avec quatre sauts de classe de G à C. Si ce ménage est éligible à une aide locale de 15 000 euros, et une aide MaPrimeRénov' de 42 000 euros, il pourrait théoriquement toucher 57 000 euros. Mais aujourd'hui, avec la règle de l'écrêtement, ce ménage ne peut toucher que 60% du montant des travaux éligibles, soit 48 000 euros dans le cas de ce ménage. Ainsi, en plus des 15 000 euros d'aides locales, le ménages ne recevra que 33 000 euros au titre de MaPrimeRénov'.

Des travaux mieux remboursés

Le décret paru le 16 juillet vient aussi modifier, à partir du 1er janvier 2025, les plafonds jusqu'ici en vigueur pour les ménages aux revenus modestes, intermédiaires et supérieurs. Actuellement, les plafonds de financement sont fixés à 100% pour les foyers très modestes, 80% pour les ménages modestes, 60% pour les ménages intermédiaires et 40% pour les ménages les plus aisés. Le nouveau décret rehausse ces plafonds à 80% pour les ménages intermédiaires et 50% pour les ménages aux ressources supérieures. Par ailleurs, selon Les Échos, les ménages considérés comme modestes devraient de leur côté voir le plafond rehaussé à 90%.

« Le problème de l'écrêtement jusqu'ici, c'est qu'il créait un côté déceptif car on était raboté d'une partie des aides. C'est aussi un mécanisme compliqué à expliquer et surtout qui créer un reste à charge élevé. Cependant, ce nouveau décret est une très bonne nouvelle car il augmente pour beaucoup de projets le niveau de financement. Le montant du reste à charge va donc diminuer pour les particuliers bénéficiant d'aides locales, jusqu'à 20% de reste à charge en moins pour tous les revenus », félicite Beaudoin de la Varende. Dans l'exemple ci-dessus, le ménage pourra en effet percevoir 80% du montant des travaux et sera donc éligible à recevoir l'intégralité de ses aides, soit 57 000 euros.

Du nouveau pour le PTZ et MaPrimeRénov'

Un autre décret est attendu d'ici la fin de l'année pour une application également au 1er janvier 2025. Grâce à ce dernier, tous les ménages pourront cumuler un prêt à taux zéro (PTZ) avec les aides de l'Agence nationale de l'habitat (Anah), facilitant ainsi un financement complet pour les travaux de rénovation énergétique. La restriction actuelle empêche en effet les foyers modestes de bénéficier de MaPrimeRénov' après l'octroi d'un prêt à taux zéro.

Pour le cofondateur d'Ithaque, les choses vont donc dans le bon sens pour aider les ménages à rénover leur logement. Pour s'y retrouver, ces derniers doivent cependant, selon lui, ne pas hésiter à « se faire accompagner pour ne pas avoir peur et se perdre dans les méandres de la rénovation. La première étape d'un bon projet de rénovation, c'est l'accompagnement. »

Ma Prime Rénov' : « La rénovation énergétique, c'est un parcours du combattant »