Au 1er janvier 2024, la France compte 38,2 millions de logements, selon la dernière étude annuelle de l'Insee à ce sujet, publiée ce jeudi. MoneyVox apporte un éclairage sur les chiffres en graphiques.

Le nombre de logements augmente, mais moins rapidement depuis 2018

C'est le premier enseignement de l'étude de l'Insee, publiée ce jeudi 12 septembre. La France (hors Mayotte) compte 38,2 millions de logements au 1er janvier 2024. Depuis quarante ans, ce nombre est en hausse d'1,1% en moyenne tous les ans. Mais ce rythme ralentit légèrement : de 1,2% chaque année, entre 2000 et 2009, le nombre de résidences a augmenté d'1,1% entre 2010 et 2015 et est désormais de 0,9% depuis 2018.

La croissance du parc de logements est plus forte que la croissance de la population, grâce au nombre de résidences principales. De plus, le nombre de personnes par logement diminue, en raison des modes de vie qui changent (mises en couple plus tardives, séparations plus fréquentes, vieillissement de la population, etc.). Ainsi, il faut plus de logements pour loger les Français que par le passé.

Plus de quatre logements sur cinq sont des résidences principales

Sur les 38,2 millions de logements, 82,2% sont des résidences principales (31,4 millions). Les résidences secondaires et occasionnelles représentent 9,8% du parc total de logements (3,7 millions), alors qu'il y a 8% de logements vacants (3,1 millions).

Après s'être stabilisée à un haut niveau au milieu des années 2000 (83,9% de 2005 à 2007), « la part des résidences principales diminue jusqu'en 2018 puis reste quasi stable depuis », analyse l'Insee dans son étude. Même situation pour les résidences secondaires et logements occasionnels depuis 2017. Ils sont, par ailleurs, bien plus nombreux dans les communes les plus éloignées des aires urbaines (16,5%), qu'à Paris (4,4%).

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Plus de logements vacants qu'il y a vingt ans

En revanche, la part des logements vacants a fortement augmenté entre 2005 et 2019, passant de 6,3% à 8,2%. La situation se stabilise depuis cinq ans. Cette proportion varie selon les villes : elle diminue lorsque la taille de l'unité urbaine (1) augmente. Autrement dit, il y a moins de logements vacants à Paris (7,4%) que dans les zones plus rurales (8,4%).

Sur les 3,1 millions de logements vacants, un tiers le sont depuis plus d'un an. Mais ils ne sont pas mobilisables facilement, car situés le plus souvent « dans des territoires peu attractifs où les prix de l'immobilier sont moins élevés, signe que les marchés locaux du logement y sont peu tendus », analyse l'Insee.

Par ailleurs, la vacance de longue durée est plus élevée pour les logements plus anciens, qui nécessitent potentiellement d'importants de travaux de rénovation. Elle est aussi fréquente lorsque les moyens financiers des propriétaires sont limités, lorsqu'ils habitent dans une structure collective (personnes âgées qui rentrent en Ehpad...) ou lors d'une succession ou d'une donation.

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Des contrastes pour les ménages propriétaires

57% des foyers sont propriétaires de leur résidence principale en France, en 2024. Une part qui baisse légèrement en dix ans (-0,8%). Elle avait augmenté de façon continue entre 1997 et 2014, passant de 55% à 57,8%. Cette évolution n'est pas la même en fonction des propriétaires qui ont un emprunt ou non en cours.

34,7% d'entre eux n'ont pas de charge de remboursement (-3,3 points depuis 2014). À l'inverse, la part des propriétaires accédants, qui ont un emprunt en cours, augmente entre 2014 et 2024, passant de 19,8% à 22,3%. « Cela fait suite à une période de baisse entre 1990 et 2006, où la part des propriétaires accédants était passée de 25,3% à 19,5%, puis à une période de stabilité entre 2006 et 2014 », remet en perspective l'Insee.

Forte baisse de l'hébergement gratuit

La part des ménages locataires de leur résidence principale reste stable depuis plus de quarante ans autour des 40% (40,3% en 2024). Les logements détenus par des bailleurs privés représentent 22,9% du parc de résidences principales (+1,2 point depuis 1997), alors que 17,4% des biens sont loués par des bailleurs publics (-0,9 point). Enfin, la proportion des personnes logées gratuitement a fortement baissé depuis 1982, passant de 8,6% à 2,6%.

(1) Selon la définition de l'Insee, une unité urbaine (ou agglomération urbaine) désigne une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 m entre deux constructions) qui compte au moins 2 000 habitants.