L'encours de l'épargne solidaire a franchi le seuil des 30 milliards d'euros 2023, portée par une croissance annuelle de 15% après un ralentissement en 2022, indique une étude publiée ce mercredi 19 juin par le journal La Croix et l'association Fair.

L'encours global est passé de 26,3 milliards d'euros fin 2022 au montant record de 30,2 milliards d'euros l'an dernier, « l'une des meilleures années de progression de l'épargne solidaire en valeur absolue », commente la 22ème édition de ce baromètre annuel.

L'épargne solidaire, qui consiste à placer de l'argent dans des projets à caractère social ou environnemental, ne représente cependant que 0,5% de l'épargne financière des Français.

L'épargne solidaire : où placer son argent à bon escient ?

Une forte progression pour l'épargne salariale

« Ça reste très modeste, mais on a un rythme de croissance qui ne se dément pas depuis plusieurs années », notamment grâce à « la bonne tenue des marchés financiers », se satisfait Patrick Sapy, directeur général de Fair (ex-Finansol).

Sur ce segment, l'épargne salariale, qui canalise 18 milliards d'euros d'encours, continue sa forte progression (+17,6%) grâce aux « excellents résultats de beaucoup d'entreprises », analyse le directeur du collectif des acteurs de la finance solidaire.

Celles-ci ont pu distribuer davantage d'intéressement aux salariés bénéficiant d'un plan d'épargne entreprise (PEE).

Vient ensuite l'épargne bancaire avec 10 milliards d'euros (+11%), portée par la réussite des fonds solidaires (+25% à 4,4 milliards d'euros).

Les encours sur livrets bancaires ont en revanche diminué de 3 à 2,8 milliards d'euros, notamment en raison d'une « décollecte », les épargnants ayant transféré leurs fonds vers des produits plus rémunérateurs.

Enfin, l'épargne collectée directement par les entreprises solidaires a augmenté de 10,8% pour atteindre 1,1 milliard d'euros.

Malgré une nette hausse de l'encours global, les nouveaux investissements solidaires ont chuté de 21% en 2023 par rapport à 2022, une « année atypique car les gestionnaires d'actifs (s'étaient) lâchés et (avaient) investi massivement » après le Covid, explique Patrick Sapy.

Près de 680 millions d'euros d'épargne nouvelle ont permis de financer 1.470 projets l'an passé, 120 de moins qu'en 2022.

Ces investissements se font en priorité dans le secteur social, pour soutenir l'accès au logement ou à l'emploi, mais aussi dans le développement d'énergies renouvelables ou de filières d'agriculture biologique.