Les députés LFI ont dévoilé jeudi les textes qu'ils comptent soumettre à l'Assemblée lors de leur journée annuelle réservée, avec en point d'orgue la promesse d'une nouvelle bataille sur l'âge de départ à la retraite.

Cette « niche parlementaire » du 28 novembre « permettra pour la première fois à l'Assemblée de débattre et de voter les propositions issues du programme du Nouveau Front populaire », s'est félicitée la présidente du groupe Mathilde Panot. Avec une certitude, la priorité sera donnée à la proposition d'abroger les décrets d'application de la dernière réforme des retraites, ayant fait passer l'âge légal de départ à 64 ans.

Avant cette « niche » LFI, c'est le Rassemblement national qui proposera sa propre proposition d'abrogation (le 31 octobre dans l'hémicycle). Les Insoumis la voteront-ils ? La décision n'a pas été actée selon Mme Panot, soulignant que la gauche avait, au contraire du RN, des niches parlementaires au Sénat pour amorcer la navette.

« Reconnaître la pénibilité des métiers féminisés »

Pour le reste de sa journée réservée, LFI a pioché en partie dans le programme du NFP, avec notamment une proposition de loi pour rétablir des critères de pénibilité au travail et « reconnaître la pénibilité des métiers féminisés », « qui sont occupés à plus de 75% par des femmes », a étayé la députée Gabrielle Cathala.

« Il est important pour nous d'à la fois rétablir les critères de pénibilité qui ont été supprimés par Emmanuel Macron en 2017 (...) et d'en créer de nouveaux », a-t-elle fait valoir. Son texte prévoit des facteurs de risques professionnels liés à « des contraintes émotionnelles fortes », notamment dans les métiers du handicap, de l'éducation ou du secteur médico-social.

Autre proposition de loi : instaurer des critères de mixité sociale à respecter pour les établissements privés sous contrat, sous peine de voir leurs dotations publiques diminuées. Alma Dufour défendra elle une proposition d'encadrement des prix de l'électricité et du gaz, en revoyant les tarifs réglementés en sortant surtout d'un mode de calcul européen pour qu'ils reflètent « l'ensemble des coûts du système électrique français ».

Proposition de loi constitutionnelle

Le groupe a également inclus un volet « démocratie » dans sa niche. Avec notamment une proposition de loi constitutionnelle visant à permettre la révocation citoyenne des élus (Président de la République, parlementaires et élus locaux). Un second texte entend automatiser les inscriptions sur les listes électorales, pour lutter contre le manque de participation et inciter les populations qui votent peu à aller aux urnes.

Les insoumis veulent aussi instaurer un moratoire sur les créations d'autoroutes et les aménagements de 2x2 voies, faciliter l'exercice des médecins diplômés à l'étranger (hors UE) pour lutter contre les déserts médicaux, ou encore interdire les écarts de salaires d'un facteur supérieur à 20 entre salariés et patrons.

Ils porteront également une résolution demandant à la France de renouveler son opposition au Mercosur, et de s'opposer à toute division de l'accord qui entrainerait un contournement du vote des parlements nationaux.