Sans se prononcer, évidemment, sur le bien-fondé d'un retour en arrière sur la réforme des retraites, en vigueur depuis un an, le directeur général de la Cnav explique que son administration se plierait à la loi... mais que tout changement nécessiterait un semestre de préparation avant mise en œuvre.

Nul ne sait quand un gouvernement sera nommé. Ni si la question d'une abrogation, d'un gel ou d'aménagements de la réforme des retraites sera posée au Parlement. Mais il s'agit sans ambiguïté d'un point central au cœur des tractations actuelles pour la nomination d'un Premier ministre. Si jamais une abrogation était votée à l'Assemblée nationale, l'Assurance retraite serait-elle capable de gérer un retour en arrière ?

« Quelle que soit la décision qui est du ressort politique, l'Assurance retraite appliquera la loi »

« D'abord, force reste à la loi, et quelle que soit la décision qui est du ressort politique, l'Assurance retraite appliquera la loi », répond le directeur général de la Caisse nationale d'assurance vieillesse Renaud Villard dans Le Parisien. « Rien n'est impossible, on s'adaptera à tous les scénarios : tout est question de délai et de moyens à mettre en face ».

Ceci étant dit, Renaud Villard explique « de façon plus pragmatique » au quotidien francilien qu'il faudrait éviter un « calendrier trop brutal » en cas d'évolution ou de retour en arrière. « S'il y avait des changements, il faudrait prévoir pour l'Assurance retraite un délai d'au moins 5 à 6 mois. L'an dernier, avec neuf mois entre l'annonce et l'entrée en vigueur de la réforme, le défi à relever était énorme, et on n'aurait pas pu faire plus vite. »

Pour rappel, le Nouveau Front populaire a intégré à son accord programmatique une abrogation de la réforme des retraites. Et, après plusieurs hésitations concernant ce dossier, le Rassemblement national a lui aussi promis une abrogation. De fait, même si le groupe Ensemble-Renaissance refuse tout retour en arrière, et si le parti Les Républicains évacue toute remise en cause du recul de l'âge de départ, une majorité de députés semble à ce jour favorable à l'abrogation. Le feuilleton continue.

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