Petite retraite : « Je touche 1 287 euros par mois. J'ai le droit à l'augmentation ? »

L'Assurance retraite va très prochainement mettre fin au suspense pour 850 000 retraités, qui vont recevoir à partir du 16 septembre un courrier les informant du montant de la « majoration exceptionnelle » de leur petite retraite, ainsi que le rattrapage des 12 derniers mois. En attendant, les incompréhensions sont nombreuses.

Bonjour Allan et merci pour cette question représentative d'un impressionnant flot de témoignages montrant l'incompréhension et les quiproquos entourant cette majoration exceptionnelle de certaines « petites retraites ». Nous ne pouvons lister toutes ces questions de lectrices et lecteurs, trop nombreuses, mais la vôtre Allan illustre bien les questionnements liés au montant à ne pas dépasser pour avoir droit à la majoration exceptionnelle.

Petite retraite : « Je suis parti avant l'âge du taux plein. Aurai-je droit à l'augmentation ? »

« La retraite de base, et la somme de toutes les retraites, doivent être inférieures à un plafond »

Rappelons en effet les principales conditions pour faire partie des 850 000 retraités bénéficiaires de cette seconde vague de majorations :

• Ne pas avoir profité de la première vague (plus de 500 000 petites retraites ont été majorées dès l'entrée en vigueur de la réforme, à l'automne 2023, elles ne seront pas majorées une seconde fois) ;
• Être parti à la retraite à taux plein, donc sans décote ;
• Avoir cotisé au moins 120 trimestres, « c'est-à-dire avoir travaillé au minimum 30 ans » comme l'explique l'Assurance retraite ;
• « La retraite de base, et la somme de toutes les retraites, doivent être inférieures à un plafond », comme le rappelle l'Assurance retraite dans le communiqué détaillant cette seconde vague.

Pour simplifier, la réforme des retraites a reboosté le minimum contributif, dispositif existant de longue date et censé offrir une pension décente à ceux qui sont partis à la retraite après une carrière aux revenus modestes. Afin de faire profiter de ce coup de pouce à ceux qui sont déjà partis à la retraite, votre Carsat ou Cnav repend le fil des carrières cessées voici de nombreuses années pour trouver qui coche ces différentes cases (qui correspondent aux conditions d'accès au minimum contributif majoré pour les nouveaux retraités).

Retraite : « C'est quoi le minimum contributif ? »

Deux plafonds à retenir : 847,57 euros de pension de base et 1 352,23 euros en tout

Pour savoir si vous avez le droit à la majoration exceptionnelle, deux plafonds doivent être retenus : 847,57 euros de pension de base, celle que vous verse votre Carsat ou Cnav, et 1 352,23 euros en tout, pensions de base et complémentaires incluses. Ces deux montants correspondent au minimum contributif majoré (847,57 euros) et au plafond d'éligibilité pour ceux qui partaient à la retraite fin 2023. Ces montants ont depuis été revalorisés mais comme cette seconde salve de majoration se fait « un an en retard », rattrapant les oubliés de l'automne dernier, alors ce sont les montants de l'an passé qui sont pris en compte.

Pour vous répondre, Allan, non, n'attendez pas de courrier de l'Assurance retraite vous annonçant une majoration exceptionnelle pour septembre. Votre pension de base, celle de l'Assurance retraite, est de 1 287,51 euros et dépasse allègrement le plafond de 847,57 euros. Vous précisez en outre qu'il faut y ajouter la complémentaire, laquelle est (sauf improbable surprise) bien supérieure à 70 euros : votre complémentaire Agirc-Arrco vous fait à coup sûr dépasser le plafond mensuel brut de 1 352,23 euros.

Petite retraite : 5 idées reçues sur la majoration exceptionnelle de septembre 2024

Mise à jour (jeudi 12 septembre, 16h) - Suite à des précisions de la Cnav, la rédaction a supprimé les phrases pointant une majoration exceptionnelle réservée à ceux qui profitent déjà du minimum contributif majoré : ce dispositif n'existant pas au siècle précédent (notamment), certains pensionnés non bénéficiaires profitent tout de même de la majoration exceptionnelle.