Petits prix, promotions... L'inflation s'est calmée depuis plusieurs mois mais les prix à la consommation restent beaucoup plus élevés qu'avant 2019, continuant en cette rentrée de pousser les Français vers les bonnes affaires et les enseignes jugées mieux disantes.

De manière générale, l'inflation des coûts (matières premières, transports, électricité...) s'est assagie et les professionnels l'assurent : les prix en magasins ont tendance à baisser, même si cette baisse est loin d'annuler les hausses précédemment enregistrées. Certains groupes, comme Carrefour, ont multiplié les baisses de prix ces derniers mois pour conserver ou rallier des clients.

En outre, des magasins ont changé d'enseigne, par exemple plusieurs centaines de magasins Casino sont devenus des Auchan ou Intermarché. Un mouvement qui s'est accompagné de promesses de prix plus attractifs, un grand classique quand un nouveau commerce s'ouvre.

Enfin, les consommateurs restent très attentifs aux étiquettes et n'hésitent pas à se priver de ce qu'ils jugent moins essentiel. Constatant des reculs de leurs ventes, les commerçants peuvent être tentés de baisser les prix pour pousser à l'achat.

« Les prix ne reviendront pas au niveau d'avant-Covid »

Le leader des magasins spécialisés Biocoop a par exemple annoncé en début de semaine revoir en baisse les tarifs de 160 produits, espérant démontrer qu'il est « possible de conjuguer défense de l'environnement, qualité des produits, respect des paysans et prix accessibles à tous ». « Quand on le peut, on joue sur les leviers » pour baisser les prix, explique à l'AFP le nouveau directeur général de l'enseigne, Franck Poncet. « C'est un effort sur la marge de Biocoop » même si un travail a été fait « sur l'ensemble de la chaîne de valeur, avec producteurs et fournisseurs, pour proposer les prix les plus accessibles ».

La hausse des prix à la consommation est repassée en août sous la barre symbolique des 2%, et celle de l'alimentaire à un petit 0,5%, mais ces évolutions interviennent après deux années de fortes hausses. Les prix alimentaires restent plus de 20% supérieurs à ceux de 2019.

« Les prix vont continuer de baisser, mais ils ne reviendront pas au niveau d'avant-Covid parce qu'entretemps, il y a eu différentes décisions dans les entreprises et notamment, on a fait progresser les salaires - tous les producteurs mais nous aussi », disait fin août le patron de Coopérative U Dominique Schelcher, sur RMC/BFM TV.

Des consommateurs très prudents dans leurs achats

Dans ce contexte, les consommateurs restent très prudents dans leurs achats et ont revu leurs priorités. Ils mettent dans leurs chariots et cabas « moins de produits frais, de poissons, de fromages à la coupe », énumérait Dominique Schelcher, patron du 4e distributeur français.

David Leconte, directeur des études consommateurs pour le cabinet d'études NielsenIQ, évoque deux grandes explications à cette prudence persistante. D'abord, « beaucoup de Français se sont serré la ceinture pendant deux ans et demi », notamment les familles et les plus jeunes. « Il n'y a pas forcément eu de détente sur ce point, dans un contexte qui reste inflationniste par ailleurs », observe-t-il, citant la hausse du prix du gaz en septembre.

Il peut aussi y avoir « une accoutumance aux arbitrages déjà faits » : un client qui a abandonné un produit de grande marque pour une marque distributeur, généralement moins chère, peut y demeurer fidèle. Il a aussi pu se déshabituer de certains achats, finalement pas si essentiels, consentis avant que les prix n'augmentent. Dans un foyer, les dépenses pour se nourrir restent globalement préservées : il faut bien manger. Mais les Français sont moins dépensiers en matière de textile ou d'aménagement de la maison par exemple ces derniers mois.

Pour David Leconte chez NielsenIQ, il sera « intéressant de mesurer ce qui va se passer sur le second semestre ». Pour le moment, « il est difficile de se prononcer sur la réaction des Français. On est un peu entre deux périodes » et la particularité du contexte Jeux olympiques n'aide pas à l'analyse, conclut-il.