Le collège de la médecine générale a lancé une campagne, en septembre, pour tenter de réduire le nombre de certificats médicaux jugés « inutiles ». Et faire des millions d'euros d'économies pour la Sécurité sociale.

« On est venu me demander des certificats de non contre-indication à la pratique du cirque. Pour de la pétanque aussi, tous les ans. Ça m'énerve, mais je le fais quand même parce que je ne veux pas mettre la personne en porte-à-faux. »

Comme le docteur Vincent Rozier, médecin généraliste à Metz (Moselle) interrogé par TF1, de nombreux professionnels estiment perdre du temps en rédigeant des certificats médicaux « inutiles ».

Une économie de près d'un million d'euros par jour

Face à ce phénomène, le collège de la médecine générale (CMG) a lancé « Septembre Violet », pour « réduire la surcharge administrative des médecins généralistes en éliminant les demandes de certificats médicaux injustifiés ».

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Selon l'association, supprimer une consultation absurde par jour auprès de 60 000 médecins généralistes, représente une économie de près d'un million d'euros par jour pour l'Assurance maladie. Un calcul qui prend en compte 15,50 euros remboursés par la Sécu pour une consultation.

D'autant plus que depuis la parution d'un décret, fin août 2023, la liste des disciplines exigeant un certificat médical s'est drastiquement réduite.

Seules cinq d'entre elles sont concernées contre neuf auparavant : la plongée subaquatique y compris souterraine ; les disciplines sportives, pratiquées en compétition, pour lesquelles la mise hors combat est autorisée ou nécessitant l'utilisation de véhicules terrestre à moteur (à l'exception du karting et du modélisme automobile) ; celles comportant l'utilisation d'armes à feu ou à air comprimé ; mais aussi les disciplines motonautiques.

Un certificat pour attester « qu'une personne était bien en vie »

Pourtant, ces certificats médicaux « absurdes » continuent d'être demandés, et pas uniquement par les clubs sportifs. « La problématique principale, ce sont les écoles, les crèches, les cantines... Des choses farfelues ! Tout le monde a peur, donc on reporte la responsabilité sur le médecin ! », s'insurge le docteur Jacques Birgé, généraliste à Boulay-Moselle.

Le site Certificats-absurdes recense les nombreuses demandes « farfelues » : certificat de non contre-indication du chant en chorale, pour un cours de cuisine, d'aptitude à dormir en dortoir ou encore d'autorisation à aller aux toilettes en dehors des horaires prévus au travail...

De son côté, le Dr Paul Frappé, généraliste à Saint-Etienne (Loire) et président du CMG raconte, auprès de Que Choisir, avoir dû certifier « qu'une personne était bien en vie... pour qu'elle puisse toucher sa retraite ».