Il y a quelques jours, l'ACPR mettait en garde contre les arnaques visant les acquéreurs de biens immobiliers ou les emprunteurs souhaitant faire un rachat de crédit. Et les conséquences peuvent être catastrophiques.

Alors que les taux de crédit immobilier semblent continuer à baisser en ce début du mois de septembre, les candidats à l'emprunt pourraient se faire de plus en plus nombreux. Mais pour tous les emprunteurs à venir, attention : l'ACPR, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, a mis en garde le 4 septembre 2024 contre une recrudescence des arnaques visant les emprunteurs. Or, les conditions peuvent être désastreuses.

Concrètement, comment font les arnaqueurs ? Concernant le crédit immobilier, l'ACPR note que « généralement, les victimes transmettent leurs coordonnées en répondant à des publicités sur les réseaux sociaux ou sur de faux sites de comparateurs de crédits. Elles sont ensuite démarchées par téléphone et par courriel par des escrocs qui se présentent comme appartenant au personnel de courtiers autorisés à exercer en France. »

Une usurpation identité qui peut coûter très cher

Comme pour d'autres arnaques, qu'il s'agisse de crypto ou d'arnaques au faux conseiller bancaire, les aigrefins n'hésitent pas utiliser des documents qui reprennent les logos d'établissements autorisés à octroyer des crédits en France, en se faisant passer pour une banque par exemple mais également parfois pour des courtiers en crédit, comme Meilleurtaux.com. « En quatre ans, on a recensé plus de 1 000 victimes d'arnaqueurs qui ont utilisé notre marque », confirme Guillaume Autier, l'ancien président de Meilleurtaux dans un article du Parisien.

De plus, comme l'explique Côme Robet, courtier et président de la Chambre nationale des conseils experts financiers (CNCEF) auprès du Parisien, « ils proposent des prêts à 2% alors que le marché est plus autour de 4%. Forcément, c'est alléchant ».

Après signature de la fausse offre de crédit, les escrocs demandent aux victimes de verser leur apport personnel par virement sur des comptes qui sont parfois ouverts auprès des établissements dont l'identité est usurpée, mais qui appartiennent en réalité aux escrocs. « Les pertes vont de 10 000 à plusieurs centaines de milliers d'euros, étant donné que ce sont des apports. Ce sont souvent les économies d'une vie », alerte Guillaume Autier.

Et ce n'est pas tout. Les emprunteurs ayant déjà un crédit mais souhaitant faire un rachat de crédit sont également visés. « Très souvent les victimes ont réalisé récemment des travaux de rénovation énergétique (panneaux solaires, pompes à chaleur, isolation, etc.). Elles sont démarchées, par téléphone ou par courriel, pour leur proposer un rachat de crédit par des personnes se présentant, là encore, comme appartenant au personnel de courtiers autorisés à exercer en France, voire du ministère de la Transition écologique. Les victimes vont ensuite transmettre tous les éléments nécessaires à la réalisation d'une demande de prêt », explique l'ACPR dans son communiqué.

Lorsque le crédit est octroyé et les fonds débloqués, les victimes sont invitées à faire un virement pour solder le premier crédit. En réalité, le compte désigné est celui de l'escroc et les victimes se retrouvent à devoir rembourser leur ancien crédit mais également le nouveau.

Pour éviter ce genre de situations, qui peuvent être dramatiques pour les particuliers, « il est prudent de vous assurer que votre interlocuteur est bien employé par la société à laquelle il se réfère en effectuant un contre-appel au siège de cette société à partir d'un numéro que vous avez trouvé vous-même. Par ailleurs, les escrocs utilisent de multiples noms de domaine ressemblant à ceux des établissements ou des courtiers autorisés à exercer en France », indique l'ACPR.

Pour cela, l'ACPR publie des listes noires recensant les noms de domaine ayant déjà été identifiés dans le cadre d'offres frauduleuses et recommande de les consulter pour vérifier que le site concerné n'y figure pas.