L'objectif d'atteindre le plein emploi est « louable », mais il faut y associer « celui de réduire la précarité », a plaidé l'association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) dans son rapport annuel publié ce jeudi.

« Se donner comme objectif prioritaire le plein emploi est tout à fait louable. (...) Mais ce ne peut pas être n'importe quel travail », affirme en préambule du rapport Nathalie Hanet, la présidente de l'association, qui accompagne des demandeurs d'emploi.

Le plein emploi, que le chef de l'Etat Emmanuel Macron s'est donné pour objectif d'atteindre en 2027, se définit par un taux de chômage « frictionnel », ne concernant que les personnes entre deux emplois ou arrivant sur le marché du travail, évalué autour de 5% (contre 7,3% actuellement).

Tout en jugeant l'objectif « assez improbable à l'horizon 2027 », cette association créée en 1985 se demande s'il ne fait pas « courir le risque d'un développement de la précarité et donc d'une stratégie de réduction du chômage par le bas ».

Plutôt que le taux de chômage, SNC préconise d'adopter « le taux d'emploi stable » comme outil de mesure du plein emploi, en excluant les contrats à durée déterminée (CDD) et les contrats d'intérim de moins de six mois, les auto-entrepreneurs et indépendants ayant un revenu moyen sous le Smic ainsi que les travailleurs à temps partiel subi.

Parmi ses recommandations figure aussi le fait de prévoir des dispositions pour favoriser le maintien dans l'emploi et le recrutement des seniors, thématique sur laquelle les partenaires sociaux n'excluent pas de relancer une négociation.

Alors que l'incertitude règne sur les règles de l'assurance chômage, prolongées seulement jusqu'à fin octobre, SNC souligne qu'un affaiblissement de la protection et une « flexibilisation toujours plus importante du marché du travail » ont « pour conséquence un accroissement de la pauvreté ».

L'association souligne qu'elle accompagne « de plus en plus des personnes placées dans une situation financière très critique ».