Contribuables, retraités, chômeurs... : ils attendent de pied ferme le nouveau gouvernement. Tour d'horizon des dossiers brûlants sur lesquels devront plancher les ministres.

Assurance chômage : « urgence »

Suspendue in extremis au soir du 1er tour des législatives, la réforme de l'Assurance chômage, qui prévoit de durcir les conditions d'accès et les règles d'indemnisation, est en haut de la pile. Les règles actuellement en vigueur ont été prolongées deux fois, mais arrivent à échéance le 31 octobre.

La nouvelle ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, qui s'était prononcée contre la réforme, avait estimé que « l'urgence » n'était pas de « réformer l'assurance chômage » mais de « rendre attractifs les métiers qui ne le sont pas » et de « lever les freins centraux à l'emploi - formation, transport, logement, garde d'enfants ». Va-t-elle garder cette ligne ?

Retraites : abrogation ou aménagement ?

Des milliers de personnes étaient descendues dans la rue contre la réforme des retraites l'année dernière sans empêcher l'entrée en vigueur du texte faisant progressivement passer l'âge légal à 64 ans.

Dimanche soir, Michel Barnier a promis de « prendre le temps d'améliorer » la réforme tout en « préservant le cadre financier » de la loi. Le Premier ministre a ajouté qu'il ferait « confiance aux partenaires sociaux pour améliorer cette loi, pour réformer ».

« Rien ne va dans cette réforme donc on ne peut pas l'aménager », a prévenu un peu plus tôt Sophie Binet, leader de la CGT favorable à son « abrogation ». Un texte d'abrogation présenté par le Rassemblement national (RN) doit être examiné à l'Assemblée le 31 octobre.

Des hausses d'impôts ?

De l'aveu même du Premier ministre, la France est dans une situation budgétaire « très grave »: le Trésor a récemment prévenu d'un risque de dérapage du déficit à 5,6% du PIB en 2024 à politique inchangée, alors que le pays est déjà épinglé par Bruxelles pour déficit excessif.

Le nouveau gouvernement a donc la lourde tâche de préparer dans l'urgence un budget qui devra passer par de fortes baisses des dépenses, et potentiellement des hausses d'impôts, le tout en s'assurant de trouver des soutiens au Parlement.

Des agriculteurs impatients

Confrontés à la pire récolte de blé en 40 ans, à une flambée des épizooties frappant les cheptels ovins et bovins et à des vendanges compliquées dans certains vignobles, les agriculteurs réclament des mesures d'urgence comme le déblocage de prêts bonifiés ou une prise en charge plus importante de la vaccination.

Ils attendent surtout que le gouvernement concrétise plusieurs des promesses faites lors de la crise agricole de cet hiver. Or plusieurs projets, dont celui d'une grande loi d'orientation agricole, ont été suspendus par la dissolution.