En marge de sa visite dans l'entreprise Supratec de Bondoufle (Essonne), le président François Hollande a indiqué que le contrat de génération jeunes-seniors ne s'appliquerait pas « mécaniquement à toutes les entreprises ».

François Hollande a souligné être venu « constater in situ ce que pourrait être le contrat de génération », dans cette entreprise de distribution de produits industriels de haute technologique (cartes à puces, étiquettes intelligentes) qui a expérimenté ce système « de transmission d'expérience » des plus âgés aux plus jeunes.

« Je voulais démontrer d'abord que le contrat de génération ne pouvait pas être une formule qui s'appliquait mécaniquement à toutes les entreprises, mais qu'elle devait être adaptée à chacune des situations », a déclaré le chef de l'Etat, qui était accompagné du ministre du Travail et de l'Emploi Michel Sapin. « D'où la négociation qui va s'ouvrir dans le cadre de la conférence sociale (prévue avant mi-juillet), qui permettra de trouver les meilleures incitations pour cette alliance des âges ». « Le cadre législatif devra avoir la souplesse nécessaire pour permettre son adaptation dans toutes les entreprises de France », a-t-il insisté.

Pas des « tuteurs à plein temps »

Projet phare du président de la République, le « contrat de génération » a pour objectif de favoriser l'emploi des jeunes et le maintien en activité des seniors. L'idée est qu'une entreprise embauchant en CDI un jeune de moins de 30 ans placé sous le tutorat d'un senior de plus de 55 ans bénéficierait pendant cinq années maximum d'exonérations de charges sur les deux salaires (totale pour celui du jeune, partielle pour le senior).

Le chef de l'Etat a par ailleurs estimé qu'il sera « nécessaire de valider l'expérience qui peut être donnée » aux jeunes dans le cadre de ce système. Cette « validation d'un certain nombre d'acquis ne peut pas venir de l'entreprise elle-même mais d'un organisme qui viendrait gratifier le jeune non seulement d'un temps de formation qui serait reconnu mais d'un diplôme qui pourrait également être reconnu ». Il a aussi jugé qu'il ne faudrait pas transformer des salariés « en tuteur à plein temps » car « il n'est pas bon qu'un salarié (...) ne soit reconnu que pour transmettre son expérience. Il doit continuer à être pleinement utile dans la fonction qui était jusque-là » la sienne.

Au sommaire de la conférence sociale

Michel Sapin, le ministre du travail, a précisé de son côté à la presse que le contrat de génération serait « à l'ordre du jour de la conférence sociale début juillet ». « Ensuite, a-t-il dit, le gouvernement (...) proposera un cadre général qui sera soumis aux partenaires au niveau national ». Enfin, « d'ici la fin de l'année, le cadre général sera soumis à la discussion des parlementaires »

Le ministre a aussi indiqué que « l'ordre de grandeur » des âges serait « de moins de 25 ans » pour les jeunes et « de plus de 55 ans » pour les seniors. C'est à partir de là que « nous discuterons », a-t-il dit mettant en garde « les effets de seuil trop brutaux ». « L'enveloppe du projet sera respectée, entre 2 et 3 milliards annuellement, qui seront pris sur les allègements de cotisation », a aussi précisé le ministre. L'institut de l'entreprise a chiffré entre 1,9 et 2,6 milliards par an le coût de cette mesure qui pourrait selon ses promoteurs créer 500.000 emplois sur le quinquennat.