La journée de solidarité, créée en 2004 pour financer une meilleure prise en charge des personnes âgées ou handicapées, devrait rapporter 2,948 milliards d'euros en 2020, a indiqué jeudi la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie.

Instaurée l'année suivant la canicule meurtrière de 2003, cette « journée » est en fait un prélèvement correspondant à 0,3% de la masse salariale annuelle, la contribution solidarité autonomie (CSA). Au départ, cette mesure était compensée par un jour travaillé non payé - le lundi de Pentecôte - mais depuis 2008 cette contrepartie est laissée à l'appréciation des employeurs, qui peuvent supprimer un jour de congé ou offrir cette journée à leurs salariés. La taxe a été étendue en 2013 aux retraités imposables, dont les pensions sont également ponctionnées de 0,3% au titre de la contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie (Casa).

Cette année, la collecte devrait approcher 2,1319 milliards d'euros chez les actifs et 816,5 millions chez les retraités, détaille la CNSA dans un communiqué. Cela représente près de 11% des recettes du budget de la Caisse. Depuis leurs créations, la CSA a rapporté 37 milliards d'euros et la Casa 5,7 milliards.

Ces recettes annuelles ne couvrent toutefois que 4 à 5% des dépenses liées à la compensation de la perte d'autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées, estimée à plus de 65 milliards d'euros par an en finances publiques (État et départements). La crise liée au coronavirus, qui a particulièrement affecté les personnes âgées, a remis en lumière les difficultés du secteur de la perte d'autonomie et les besoins des professionnels des maisons de retraite et de l'aide à domicile.

Vers une « cinquième branche » de la sécurité sociale ?

Dans un récent projet de loi relatif à la « dette sociale », le gouvernement a ouvert la voie à la création d'une « cinquième branche » de la sécurité sociale pour couvrir les risques de la vie liés à la perte d'autonomie et au handicap. Il promet en outre une augmentation, à partir de 2024, du financement de la dépendance en réorientant 2,3 milliards d'euros de CSG depuis la Caisse d'amortissement de la dette sociale (Cades) vers la CNSA.