Les députés sont revenus dans la nuit de mardi à mercredi sur la revalorisation supplémentaire de 500 millions d'euros pour les pensions de retraite approuvée quelques heures plus tôt, lors d'une seconde délibération houleuse demandée par le gouvernement.

L'amendement, voté par 224 voix contre 121 en fin d'examen du projet de budget rectifié pour 2022, a annulé le précédent adopté contre la volonté du gouvernement, donnant lieu à de virulents échanges entre le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et les députés de la Nupes et du RN, les élus LR l'ayant soutenu.

« Le temps est venu d'admettre les votes de cette Assemblée », s'est emportée l'insoumise Caroline Fiat, tandis que le socialiste Jérôme Guedj traitait le gouvernement de « mauvais perdant ».

Du côté du RN, c'est le soutien annoncé par la députée LR Véronique Louvagie à la nouvelle mouture gouvernementale qui a suscité la réaction la plus virulente : « C'est la mort des Républicains comme parti d'opposition », s'est emporté Sébastien Chenu.

Une seconde délibération

Auparavant, M. Le Maire avait justifié cette demande de seconde délibération, car la revalorisation était « financée en prélevant les sommes sur les pensions de retraites civiles et militaires de l'Etat ».

« Cela ne me paraît pas juste dans son financement et inutile étant donné la revalorisation de 2023 », a-t-il assuré.

L'Assemblée nationale avait d'abord voté à l'unanimité moins deux voix la revalorisation des prestations sociales et des pensions de retraite de 4%.

Etaient notamment concernées, en plus des retraites, les allocations familiales et minima sociaux, comme le RSA, l'Allocation adulte handicapé (AAH) et les bourses étudiantes sur critères sociaux.

Cette revalorisation aurait pris effet dès le 1er juillet 2022, de façon rétroactive, sans attendre la date de revalorisation automatique annuelle.

Dans le détail, étaient notamment concernées par cette mesure les pensions de retraite et d'invalidité des régimes de base, déjà revalorisées automatiquement de 1,1% en janvier.

Egalement touchées par cette mesure, les allocations familiales et minima sociaux, à savoir le revenu de solidarité active (RSA), l'allocation aux adultes handicapés (AAH), l'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) et les bourses sur critères sociaux pour les étudiants. Certaines de ces prestations sociales avaient déjà augmenté de 1,8% en avril.

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