En 2022, le Fonds de Garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO) a indemnisé 8 443 victimes blessées et les proches de 157 personnes décédées. Selon le FGAO, les jeunes conducteurs causent proportionnellement plus d'accidents pour des indemnisations pouvant se chiffrer en millions d'euros.

L'assurance auto est une obligation légale en France. En effet, les conducteurs sont tenus de souscrire a minima un contrat au tiers qui prend uniquement en charge l'indemnisation des préjudices causés à autrui. Un rappel salutaire puisque le Fonds de Garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO) souligne ce mercredi dans un baromètre que le défaut d'assurance routière ne faiblit pas, ce qui le contraint à intervenir dans la prise en charge des victimes avant de se retourner contre le conducteur non-assuré pour obtenir le remboursement des sommes versées. Selon la gravité de l'accident, ces montants peuvent atteindre des centaines de milliers, voire des millions d'euros.

En 2022, le Fonds a indemnisé 8 443 victimes blessées et les proches de 157 personnes décédées. Le FGAO observe aussi sur les cinq dernières années une progression de 44% de la part de conducteurs non-assurés impliqués dans des accidents corporels. « La non-assurance est un fléau pour la collectivité qui en assume l'essentiel du coût via la contribution prélevée sur l'ensemble des assurés, qui alimente le Fonds de Garantie des Victimes. En 2022, le Fonds a versé près de 107 millions d'euros aux victimes blessées et proches de victimes décédées, en hausse de 2,1% par rapport à 2019 », écrit notamment l'organisme.

En octobre 2022, 11% des Français se disaient prêts, selon une étude de l'assureur Leocare, à ne plus s'assurer pour faire des économies. Outre les risques en cas d'accident, si vous êtes contrôlé par la police ou la gendarmerie, vous risquez une amende forfaitaire de 3 750 euros.

Baisser le coût de l'assurance pour les jeunes

Les jeunes sont les premiers concernés par la non-assurance, notamment les plus modestes. Selon Assurland, il faudra ainsi débourser en moyenne 630 euros pour assurer son véhicule en 2023. Un budget colossal, notamment pour les plus jeunes dont le montant de la prime est souvent bien plus élevé, autour de 1 000 euros par an. Une situation qui alerte le FGAO. Celui-ci constate que les jeunes conducteurs causent proportionnellement plus d'accidents.

« La lutte contre la non-assurance des jeunes conducteurs implique la mobilisation de tous les acteurs. Il est urgent de faire mieux comprendre le sens et la portée de l'assurance obligatoire et de la rendre plus accessible pour les jeunes tout en renforçant les contrôles », déclare Julien Rencki, le directeur général du Fonds de Garantie des Victimes.

Alors que faire ? Il faut « mieux sensibiliser les jeunes conducteurs en renforçant collectivement leur éducation à l'assurance », estime le Fonds qui envisage également « un marquage spécifique sur tous les véhicules soumis à une obligation d'assurance. » Enfin, le FGAO demande, en concertation avec les assureurs, que le prix de la prime des jeunes baisse, en engageant une réflexion sur le mécanisme de la surprime ou malus.