Depuis une dizaine d'années, de nouveaux acteurs viennent concurrencer les établissements bancaires traditionnels sur certains de leurs métiers (la tenue de compte, les paiements, les placements, etc.). Ces « néobanques » sont-elles, pour autant, de vraies banques ?

N26, Revolut, Sumeria (ex Lydia Comptes), bunq... Depuis le début des années 2010, de nouvelles marques apparaissent, se proposant de tenir vos comptes, de vous fournir des moyens de paiement, parfois de vous aider à placer votre argent... Certains sont des établissements de crédit, d'autres des établissements de paiement, voire des agents prestataires de service. Pourtant, tous sont désignés sous la même appellation de « néobanque ». Un terme générique qui peut aussi être trompeur.

Comme l'a rappelé le régulateur du secteur, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), dans une publication du 8 avril 2021, seuls les établissements de crédit, c'est-à-dire les établissements autorisés à détenir les dépôts de leurs clients et à les utiliser pour financer des prêts, sont autorisés à employer ce terme de « néobanque ». En clair, pour être considéré comme une vraie banque, une néobanque doit avoir obtenu une licence bancaire de la part d'un régulateur situé dans un pays de l'Union européenne.

S'assurer qu'une néobanque est une vraie banque

Pour savoir si vos comptes sont détenus au sein d'un établissement considéré comme une « vraie » banque, il faut donc vous renseigner sur l'agrément obtenu par ce dernier. Pour cela, vous pouvez vous rendre sur le registre des établissements financiers (Regafi) et effectuer une recherche simple en ligne.

Aujourd'hui par exemple, certains acteurs étrangers comme bunq, N26, Revolut ou Trade Republic, agréés ailleurs en Europe mais opérant en France, sont habilités à exercer en tant que banques. En revanche, Nickel ou Lydia détiennent un simple agrément d'établissement de paiement pour le premier et d'établissement de monnaie électronique pour le second, et ne sont donc pas des banques à proprement parler.

Liste des agréments par enseigne
BanqueAgrément
BoursoBankÉtablissement de crédit
FortuneoÉtablissement de crédit
BforBankÉtablissement de crédit
Hello bank !Établissement de crédit
MonabanqÉtablissement de crédit
Ma French BankÉtablissement de crédit
N26Établissement de crédit
bunqÉtablissement de crédit
RevolutÉtablissement de crédit
Trade RepublicEtablissement de crédit
NickelÉtablissement de paiement
SumeriaÉtablissement de monnaie électronique
VividEtablissement de monnaie électronique
KardAgent prestataire de services de paiement
PixpayAgent prestataire de services de paiement
HeliosAgent prestataire de services de paiement
OnlyOneAgent prestataire de services de paiement
GreenGotAgent prestataire de services de paiement

Le comparatif des meilleures néobanques

Établissement de paiement, établissement de monnaie électronique, établissement de crédit...

Pour rappel, l'agrément d'établissement de crédit est délivré par la Banque centrale européenne (BCE), sur la base d'un projet de décision transmis par les régulateurs locaux, l'ACPR en France. Une fois obtenu, la banque peut proposer une large variété de produits et services financiers : des comptes courants, des livrets d'épargne, des prêts, des produits d'assurance, des services de gestion de trésorerie et des services de gestion d'actifs, ou encore des services de change de devises.

L'établissement de paiement est une entité juridique supervisée par l'ACPR. Les services que peut proposer un établissement de paiement sont en revanche plus limités. S'il peut distribuer des produits et des services bancaires tels que des cartes de paiement, il ne peut pas délivrer de chéquier ou de crédits.

Enfin, selon les articles L526-1 à L526-40 du code monétaire et financier, les établissements de monnaie électronique peuvent pour leur part émettre, mettre à disposition de leur clientèle de la monnaie électronique, et fournir des services de paiement et des services connexes opérationnels tels que des services de change.

Bon à savoir

Grâce au Fonds de garantie des dépôts et de résolution (FGDR), vos dépôts dans une néobanque sont protégés et indemnisés à hauteur de 100 000 euros en cas de faillite, au même titre que dans une banque traditionnelle.

Même chose en ce qui concerne les établissements de monnaie électronique/de paiement. Pour pouvoir exercer leur activité, ces derniers sont tenus de séparer les fonds de leurs clients et leurs fonds propres, en ouvrant un compte de cantonnement auprès d'une « vraie banque » par exemple.