ING, Orange Bank, HSBC ou encore Ma French Bank : plusieurs banques ont ces dernières années choisi de fermer leur activité en France, offrant la plupart du temps des passerelles vers d'autres banques à leurs clients particuliers, que ceux-ci ont choisi de prendre... ou pas.

Depuis juin, une première vague de courriers a ainsi prévenu certains des 700 000 clients de Ma French Bank, filiale numérique de La Banque postale, de la prochaine fermeture de leurs comptes après que la maison mère a entériné en avril la fermeture de cette filiale, qui doit être bouclée à l'été 2025. « Ma French Bank n'a pas atteint la rentabilité escomptée et trouvé son modèle économique », explique-t-on à La Banque postale, qui tient à rappeler que « cette cessation des activités de Ma French Bank ne présente aucun risque pour les avoirs et les dépôts des clients ».

L'ensemble des clients de Ma French Bank « a la possibilité de solliciter l'ouverture d'un compte bancaire au sein de La Banque postale », avec une offre de bienvenue incluant une prime. La Banque postale insiste également sur la possibilité pour ces transfuges de garder la gratuité des commissions sur les paiements et retraits à l'étranger hors zone euro, un avantage souvent associé aux banques en ligne.

Orange Bank : un accord avec BNP Paribas

La situation a été plus simple pour BNP Paribas quand la banque a passé un accord avec le groupe télécoms Orange en janvier pour reprendre les clients d'Orange Bank, avec à la clef un transfert possible des clients en France vers sa filiale en ligne Hello Bank.

Ce transfert est terminé et « sur 285 000 clients éligibles » chez Orange Bank, 105 000 ont choisi d'ouvrir un compte chez Hello Bank, soit un taux de transformation de 40%. Grâce notamment à cette croissance externe, Hello Bank a franchi en septembre le million de clients.

Bertrand Cizeau, directeur d'Hello Bank, ne boude pas son plaisir : les clients Orange « qui sont venus chez nous sont de très bons clients », « c'est une opération en valeur et en volume dont on est très satisfait », assure-t-il. « Un peu plus âgés que les clients d'Hello Bank qui ont 39 ans (en moyenne), ils ont 40-45 ans, des revenus moyens un peu plus élevés et sont très actifs à 90%, c'est une très bonne nouvelle. Et puis ils ont souscrit majoritairement à l'offre premium d'Hello Bank », ajoute M. Cizeau.

Des clients « intéressants »

Même satisfaction chez BoursoBank (groupe Société générale), qui en 2022 a accueilli 315.000 clients particuliers d'ING France. « L'idée, c'était de convaincre le client de l'intérêt de venir chez nous », il y a eu des « gestes commerciaux » et « on avait essayé d'améliorer, de simplifier le parcours », mais les clients devaient quand même « refaire une démarche d'ouverture de compte », raconte le directeur général de BoursoBank (ex-Boursorama), Benoit Grisoni.

Au final, 63% des clients éligibles ont basculé d'ING chez Boursorama, des clients « intéressants » parce que « très différents » de ceux acquis par Boursorama en direct. Pour beaucoup, ING était leur banque principale et non pas un compte secondaire, ils étaient « un peu plus âgés » (« 10 ans de plus en moyenne ») que les clients de Boursorama et ces personnes « étaient plutôt actives, avec des encours un peu significatifs », souligne M. Grisoni.

Le cas du britannique HSBC qui a cédé début 2024 son réseau de banque de détail en France à la société My Money Group (MMG), contrôlée par le fonds américain Cerberus, est encore différent car le géant bancaire disposait lui d'un réseau d'agences. Le passage des clients au nouveau réseau, rebaptisé Crédit commercial de France (CCF), ne s'est pas fait sans frictions. Ils ont dû changer de numéros de comptes et se sont plaints abondamment sur les réseaux sociaux de distributeurs de billets hors service, d'un support clients débordé ou encore de remises de chèques compliquées.

Mais c'est pour les salariés de CCF que la facture est le plus difficile à avaler : début octobre, ils ont été prévenus des orientations stratégiques du groupe pour 2025 et 2026, qui prévoient des fermetures d'agences et d'importantes suppressions d'emplois, selon plusieurs sources syndicales.