Les valeurs de Airbus, Scor et Stif, l'attente d'une nouvelle saison de résultat, un zoom sur la récession allemande... Voici ce qu'il faut retenir de l'actualité boursière, avec l'analyse des experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : Prudence, prudence...

Les marchés retiennent une nouvelle fois leur souffle ! Les grands indices européens clôturent en légère perte ce soir, dont le CAC 40 (-0,24% à 7 542 points). Même son de cloche à Wall Street dans les premières heures d'échange avec un S&P 500 et un Nasdaq en repli de 0,20% environ. Il faut dire que le contexte général appelle à la prudence...

Les chiffres de l'inflation américaine ont été décevants cet après-midi. Les économistes tablaient sur un ralentissement plus important qu'annoncé. L'inflation ressort à 2,4% sur un an en septembre, contre 2,5% en août. Surtout, hors prix de l'énergie et de l'alimentation, elle progresse à 3,3% (vs 3,2%). De quoi relancer une énième fois les spéculations autour de la prochaine baisse des taux américains.

En parallèle, l'ouragan Milton frappe la Floride, où plus de trois millions de foyers sont sans électricité. Les images sont impressionnantes et laissent craindre des dégâts majeurs. Sans oublier les craintes géopolitiques avec des frappes potentiellement imminentes d'Israël sur l'Iran. Enfin, les grandes entreprises vont publier dans les prochains jours leurs résultats du troisième trimestre. Wall Street s'attend à des rapports en demi-teinte, on en reparle dans la suite de cette édition. Une édition en grande partie consacrée à la situation économique allemande.

Les valeurs : Airbus, Scor et Stif

Airbus L'avionneur se retrouve de nouveau sous pression après la livraison de 50 appareils en septembre, bien en deçà de la cadence nécessaire pour atteindre son objectif de 770 livraisons en 2024. Le groupe aéronautique devra redoubler d'efforts au dernier trimestre, avec environ 91 avions à livrer chaque mois, ce qui fait craindre aux analystes une révision à la baisse de ses prévisions.

Bien que Guillaume Faury, le PDG du groupe, ait confirmé les objectifs pour l'année lors d'une conférence en Inde, les investisseurs restent prudents. La chaîne d'approvisionnement, déjà fragilisée, pourrait compliquer la donne. UBS anticipe déjà un abaissement de l'objectif à 750 appareils, tandis que Jefferies estime qu'atteindre 760 livraisons reste faisable, mais avec difficulté. Ce soir, le titre clôture en gain de 0,36%, à 127,9 euros.

Scor L'action du groupe de réassurance grimpe de 2,80% à 20,54 euros. Il serait en négociations exclusives avec Huyghens de Participations, la maison-mère de l'éditeur Albin Michel, pour vendre sa participation dans Humensis, un groupe d'édition.

Scor, qui s'était diversifié dans l'édition avec Humensis, cherche désormais à se recentrer sur ses activités principales de réassurance. Cette vente permettrait au groupe de se concentrer sur son cœur de métier, ce qui rassure les investisseurs et explique la hausse journalière de l'action. Le titre réduit ses pertes à 22% depuis le début de l'année.

Stif Le spécialiste des équipements de protection contre les explosions en milieu industriel gagne 5,77% à 27,50 euros ce jeudi, porté par des résultats semestriels impressionnants et des perspectives plus que prometteuses. Fondée en 1984, la société angevine est en particulier connue pour ses solutions destinées aux systèmes de stockage d'énergie par batteries, un marché en plein essor. Grâce à des contrats signés avec des géants comme Tesla et BYD, Stif a vu son chiffre d'affaires bondir de 69% au premier semestre, à 27,67 millions d'euros, et sa rentabilité exploser avec une marge de 22,7%. Le groupe confirme ses objectifs pour 2027, avec un chiffre d'affaires estimé à 80 millions d'euros. Le titre éligible au PEA-PME gagne plus de 275% depuis le début de l'année !

La recommandation du jour : Investir sur le rebond allemand

Marc Fiorentino vous parlait de la récession allemande. Berlin vient en effet de revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour 2024 : -0,2% cette année, contre +0,3% initialement attendu. Ce serait la deuxième année de récession pour l'Allemagne, après une décroissance de 0,3% l'an dernier. Le ministère de l'Économie s'attend toutefois à un redressement dans les années à venir, avec un retour à la croissance en 2025 (+1,1%) et en 2026 (+1,6%) selon ses nouvelles prévisions. Officiellement, le plus dur serait donc passé... Clairement, l'Allemagne a les moyens de relancer son économie mais ne le fait pas pour des raisons dogmatiques et de contrôle de son budget.

Après ces deux années de disette, pensez-vous que son économie va rebondir ? On vous pose la question dans le sondage ci-dessous. En Bourse, vous anticipez un rebond des fleurons de la première puissance européenne ? Le fonds Fidelity Funds - Germany Fund permet de les cibler. Il est accessible dès 50 euros dans notre assurance-vie Meilleurtaux Liberté Vie et a généré un rendement de près de 100%* sur dix ans.

Demain à la Une : Ouverture du bal

C'est parti pour une nouvelle saison de résultats ! Wall Street attend de faibles résultats pour le troisième trimestre, alors que les indices boursiers américains atteignent des sommets. Le S&P 500, qui se négocie actuellement bien au-dessus de sa moyenne historique, devra justifier ses niveaux de valorisation par des fondamentaux solides pour soutenir le rallye boursier en cours. Les analystes anticipent une faible croissance des bénéfices des entreprises du S&P (+4,2% en moyenne), la plus basse en un an, offrant toutefois la possibilité aux entreprises de surpasser ces prévisions plus facilement.

Les secteurs technologiques devraient enregistrer les meilleures performances, tandis que l'énergie et les matériaux seraient en retrait. Le contexte économique reste incertain, avec des tensions géopolitiques très fortes et des fluctuations importantes des prix du pétrole. Les investisseurs attendent donc des résultats concrets dans les semaines à venir pour évaluer les valorisations des entreprises cotées. Ils espèrent bien sûr de nouveaux signes d'une économie forte, en particulier après la première baisse des taux d'intérêt de la Fed. Demain, la banque JP Morgan sera la première à publier ses résultats.

Le monde d'après : l'inde carbure à l'hydrogène !

Ashok Leyland s'apprête à frapper un grand coup. En 18 à 24 mois, l'un des plus grands constructeurs de poids lourds en Inde mettra sur le marché ses premiers camions à moteur hydrogène. Alors que les essais sont en cours et qu'une nouvelle usine de production à Lucknow verra le jour en 2025, cette annonce marque une étape décisive dans la course aux véhicules à faibles émissions.

Si le marché en est encore à ses débuts, avec seulement une quarantaine de véhicules attendus en 2024, les choses pourraient bien s'accélérer dès 2025, avec des centaines, puis des milliers de ventes à l'horizon 2030. Cependant, les défis restent nombreux. Le coût élevé de l'hydrogène et le manque d'infrastructures de ravitaillement freinent encore l'adoption à grande échelle.

Des solutions comme l'utilisation de véhicules à proximité des sources d'hydrogène existantes offrent néanmoins des pistes de compétitivité pour ce marché naissant. Comment investir facilement dans l'hydrogène ? Un ETF d'Amundi permet de cibler le secteur au niveau mondial. Il a généré un rendement de plus de 110%* sur dix ans.

Le lexique : la récession allemande

Une récession économique est une période de déclin temporaire de l'activité économique d'un pays ou d'une région, caractérisée par une baisse du produit intérieur brut (PIB), une diminution de la production industrielle, une hausse du chômage et une baisse des investissements. Elle est généralement définie par deux trimestres consécutifs de contraction du PIB.

Les récessions peuvent résulter de divers facteurs comme des chocs externes, une baisse de la demande, ou des politiques monétaires restrictives. L'Allemagne coche ces trois cases avec la guerre en Ukraine, une faible demande mondiale pour ses produits et des taux européens particulièrement élevés après la pandémie de Covid. Elle souffre également de l'absence de plan massif de relance.