L'analyse de la séance boursière du mardi 9 juillet avec les experts de Meilleurtaux Placement

Hier soir, on se demandait si le soulagement post-électoral était temporaire... La réponse est oui, le CAC 40 perd 1,56% ce soir, à 7 509 points. En revenant autour du seuil symbolique des 7 500, le CAC efface une nouvelle fois ses gains fragiles de 2024 (-0,46%) et revient sur ses plus bas niveaux de l'année. Pratiquement toutes les composantes de l'indice français clôturent dans le rouge ce soir, en dehors d'Orange (+0,51%) et Stellantis (+0,30%). Des avertissements sur résultats de Dassault Systèmes et Verallia ont provoqué la chute de leurs actions, entraînant dans leur sillage le CAC et le SBF. Dassault Systèmes a abaissé ses objectifs annuels en raison de décalages de contrats, tandis que Verallia a fait état d'une reprise plus lente que prévu pour 2024. En parallèle, l'écart de taux entre les obligations à 10 ans de la France et l'Allemagne se creuse à nouveau, à 65 points de base (contre 62 hier), signe du stress du marché sur la dette française, alors que les tractations pour la nomination d'un Premier ministre battent leur plein. D'ailleurs, les agences américaines de notation S&P et Moody's viennent de mettre en garde la France. L'abrogation de la réforme des retraites et l'absence de réduction des déficits seraient perçues comme des signaux négatifs pour notre note... La sanction est proche. Comme ces derniers jours, Wall Street continue d'enchaîner les records et suit attentivement l'audition de Powell devant le Congrès américain. Les marchés espèrent des éclaircissements sur les futures baisses de taux de la Fed, alors que les derniers chiffres de l'inflation américaine seront publiés jeudi après-midi.

Les valeurs : Dassault Systèmes, Verallia et Carmat

Dassault Systèmes Le spécialiste des logiciels de conception et fabrication assistées par ordinateur, a abaissé ses perspectives pour 2024, entraînant une baisse de son action de 5,15%, à 33,69€, à la Bourse de Paris. La société anticipe des résultats inférieurs à ses attentes en raison de reports de contrats importants, notamment avec le géant américain Lockheed Martin, et d'une prudence accrue de ses clients dans un contexte géopolitique complexe. Le chiffre d'affaires du deuxième trimestre est estimé à 1,5 milliard d'euros, inférieur aux prévisions initiales de 1,525 à 1,555 milliard d'euros. Cette révision est due à un décalage des prises de décision de ses clients, affectant environ 30 millions d'euros de revenus. En conséquence, Dassault Systèmes prévoit désormais une croissance des revenus de 6% à 8% pour 2024, contre 8% à 10% précédemment, et une progression du bénéfice net par action de 8% à 11%, contre 10% à 12%. Depuis le début de l'année, Dassault Systèmes perd désormais 24%.

Verallia Lourde chute du spécialiste des emballages en verre : -18,41% à 28€ (-17% en 2024). Comme Airbus et Dassault Systèmes, Verallia abaisse ses objectifs et plonge en Bourse, après une année 2023 déjà difficile avec une baisse de la demande en Europe due à une réduction de la consommation et à des déstockages. Cette tendance s'est poursuivie au premier trimestre 2024, avec des revenus en baisse de 12,7%. Verallia anticipait jusqu'à présent un rebond progressif de son activité, mais la reprise s'est avérée plus lente que prévu. La demande s'est certes améliorée au deuxième trimestre, mais à un rythme inférieur aux attentes initiales. Les marchés de la bière et des spiritueux, représentant respectivement 12% et 16% du chiffre d'affaires, restent peu dynamiques. De plus, Verallia doit faire face à des pressions sur les prix de vente et à des coûts élevés du calcin, une matière première essentielle. En conséquence, le groupe a abaissé son objectif de résultat brut d'exploitation pour 2024, prévoyant désormais un chiffre proche de celui de 2022, à 866 millions d'euros, contre environ 1 milliard d'euros précédemment.

Carmat L'expert des cœurs artificiels gagne 5,34% ce soir, à 2,66€. Son titre est éligible au PEA- PME. Le concepteur du cœur artificiel Aeson, a implanté 20 cœurs au premier semestre 2024, contre seulement 3 sur la même période en 2023, générant un chiffre d'affaires de 3,2 millions d'euros. La société a confirmé son objectif de chiffre d'affaires de 14 millions d'euros pour cette année. Toutefois, Oddo BHF considère cette cible ambitieuse et prévoit plutôt 12 millions d'euros. Carmat doit aussi résoudre des défis financiers à court terme, avec une ligne de financement mise en place pour sécuriser des ressources supplémentaires.

Demain à la Une : Séance de transition

Au programme de ce mercredi... pas grand-chose ! Plusieurs chiffres importants sur l'inflation sont attendus en fin de semaine, en plus de la publication des résultats du deuxième trimestre par les grands groupes. En attendant, la séance de demain sera surtout animée par les actualités des entreprises, comme aujourd'hui, la poursuite de l'audition de Jerome Powell au Congrès américain et le rapport mensuel de l'OPEP (voir lexique).

Le monde d'après : Connaissez-vous le Quishing ?

Vous comptez assister aux JO ? Faites attention au “quishing”, une nouvelle pratique de cybermalveillance. Les Jeux olympiques de Paris, le plus grand évènement sportif au monde, seront également une cible privilégiée pour les cybercriminels. Cybermalveillance.gouv et UNCyber ont émis une mise en garde concernant une augmentation des arnaques au QR code, appelées « quishing ». Le quishing combine QR code et phishing. Les escrocs placent de faux QR codes dans des lieux publics. En les scannant, les utilisateurs sont dirigés vers des sites frauduleux où leurs données personnelles et bancaires peuvent être volées. Les QR codes seront omniprésents pendant les JO : billets, accès aux zones sécurisées, connexion au Wi-Fi, etc. Cette profusion offre de nombreuses opportunités aux arnaqueurs pour coller leurs faux codes sur les vrais. Les experts signalent déjà une hausse significative de ces arnaques, avec plus de 800 procédures en cours. La cybersécurité des JO est un défi majeur. Le volume des cyberattaques pourrait être huit à dix fois supérieur à celui des JO de Tokyo. Outre le quishing, des menaces comme le cyberespionnage et le hacktivisme sont également redoutées. Pour se protéger, il est conseillé de se méfier des QR codes non officiels, de vérifier les URL avant de saisir des données, d'installer des applications uniquement via les stores officiels, et d'éviter les réseaux Wi-Fi publics non sécurisés.

Le lexique : OPEP et OPEP+

L'OPEP désigne l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, une organisation intergouvernementale regroupant 13 pays dont l'objectif principal est de coordonner et de réguler la production mondiale de pétrole afin d'en stabiliser les prix. L'OPEP+, apparue en 2016, regroupe les pays membres de l'OPEP et 10 autres pays producteurs de pétrole non-membres de l'Organisation, dont la Russie, le Kazakhstan et le Mexique. Son objectif est similaire à celui de l'OPEP, mais son champ d'action est plus large, permettant une meilleure influence sur le marché pétrolier mondial.