Ce qu'il faut retenir de l'actualité boursière, avec l'analyse des experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : marchés en tension...

Le CAC 40 fléchit ce lundi et revient sous les 7 500 points, à 7 444 (-0,98%), lesté par des résultats d'entreprise mitigés. La Bourse ne fait pas de cadeaux ! Le néerlandais Heineken, par exemple, subit une chute de près de 10% en raison de résultats inférieurs aux attentes. En France, Emeis (ex-Orpea) dégringole d'environ 20% après avoir revu à la baisse ses prévisions pour l'année.

Stellantis perd 3,3% suite à une révision à la baisse par Deutsche Bank, on vous en dit plus dans cette édition. De l'autre côté de l'Atlantique, New York débute la séance avec une nouvelle légère baisse ce lundi, après le décrochage de 6% du Nasdaq ces deux dernières semaines. Avec l'annonce imminente des résultats de grandes entreprises, nous nous attendons à ce que la volatilité persiste sur les marchés cette semaine.

Au niveau mondial, les investisseurs s'attendent également à une période intense, marquée par la prochaine réunion de la Réserve fédérale américaine. En France, des leaders du CAC 40 comme Schneider Electric, L'Oréal et Airbus sont sur le point de dévoiler leurs résultats. Bref ! La prudence devrait rester de mise dans les prochains temps.

Les valeurs : Stellantis, Emeis et Miliboo

Stellantis Nouvelle baisse pour Stellantis. En cause, Deutsche Bank abaisse son objectif de 35€ à 23€ sur le titre. La banque allemande prévoit des difficultés persistantes pour Stellantis, pendant encore deux ans. La semaine dernière, ses résultats du premier semestre 2024 avaient déçu, avec des bénéfices et des marges en chute libre. Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, a reconnu que les résultats n'étaient pas à la hauteur de ses attentes. Stellantis fait face à des stocks élevés en Amérique du Nord, représentant environ 90 jours de ventes, ce qui pourrait entraîner des baisses de prix substantielles pour les réduire.

En Europe, la concurrence accrue des groupes chinois à bas coûts pourrait également peser sur les résultats. Bien que Stellantis prévoit de lancer 20 nouveaux modèles en 2024, Deutsche Bank reste sceptique quant à la capacité de l'entreprise à atteindre une marge satisfaisante sur l'ensemble de l'année. Ce soir, le titre ferme la marche du CAC 40 : -3,31% à 15,64€ (-26% en 2024).

Emeis Emeis (ex-Orpea) chute de 18,89% ce soir, à 10,99€, et signe la pire performance du SBF 120. L'exploitant de maisons de retraite a abaissé ses prévisions pour 2024, principalement en raison d'un taux d'occupation décevant de 83,1% dans ses EHPAD en France. Son objectif de rentabilité est désormais fixé entre 700 et 730 millions d'euros, en hausse limitée de 0 à 5%. Cette révision intervient malgré une hausse de 9,2% du chiffre d'affaires au premier semestre, à 2,77 milliards d'euros.

Par ailleurs, le groupe a réduit son objectif de cessions immobilières à 670 millions d'euros d'ici fin 2024, en deçà de la prévision initiale de 750 millions d'euros. Pour compenser ces mauvais résultats, Emeis envisage de nouvelles cessions d'actifs pour améliorer sa trésorerie d'ici début 2025. Depuis le début de l'année, le titre perd 35% (-99% sur un an). Depuis le scandale qui l'a frappé il y a deux ans, Emeis ne parvient pas à redresser la barre.

Miliboo Le spécialiste du mobilier design, éligible au PEA-PME, affiche une forte hausse de 12,92% à 2,36€ ce lundi, portée par un exercice record. L'entreprise a clos son année fiscale 2023-24 avec un chiffre d'affaires de 43,3 millions d'euros, en hausse de 2,3%, malgré un contexte de marché difficile. Grâce à une gestion efficace des coûts et une amélioration du panier moyen de ses clients, Miliboo a rattrapé sa perte précédente et affiche désormais un EBITDA de 3,1 millions d'euros (voir lexique), et un bénéfice net de 2,4 millions d'euros. Depuis le début de l'année, le titre gagne 35%.

L'agenda du lundi : une semaine chargée !

Cette semaine, la Fed se réunit. Le marché table sur un statu quo et sur une première baisse des taux américains en septembre, au mieux. La conférence de presse de Jerome Powell, mercredi à partir de 20h30, sera toutefois très suivie par les investisseurs. Au programme également des prochains jours, les révisions des PIB européens du deuxième trimestre, l'inflation de la zone euro, une nouvelle salve d'indicateurs d'activité PMI et le traditionnel rapport mensuel sur l'emploi américain. Du côté des résultats d'entreprises, on attend cette semaine Apple, Microsoft, Meta, Exxon, AMD, Airbus, Schneider Electric, Danone, L'Oréal, Société Générale et Axa.

Demain à la Une : Microsoft, L'Oréal, Airbus...

Côté économique, la séance de demain sera focalisée sur les révisions des PIB européens du deuxième trimestre. La croissance française devrait rester identique à celle du premier trimestre selon le consensus de marché, à +0,2%. Pour l'Allemagne, un nouveau ralentissement est attendu à +0,1% (contre +0,2% au T1). L'inflation allemande sera également publiée à 14h, attendue stable à 2,2% sur un an en juillet. Nous vous en parlions vendredi soir, le Conference Board dévoilera également son indicateur de confiance des consommateurs américains. Sur le gril des résultats, on attend Microsoft, AMD, L'Oréal, Airbus, Teleperformance et Bolloré.

Le monde d'après : Le S&P500, trop imprévisible ?

Wall Street face à un casse-tête : prédire l'évolution du S&P 500 devient trop complexe pour certains bureaux d'analyse. La banque d'investissement Piper Sandler a décidé de jeter l'éponge. Cette banque d'investissement historique renonce en effet à donner de nouveaux objectifs de cours sur l'indice phare américain.

Dans le monde financier, la boule de cristal semble de plus en plus floue face à des niveaux de valorisation titanesques... Le S&P 500, le baromètre clé de la santé boursière des États-Unis, est désormais jugé par plusieurs analystes moins pertinent pour les stratégies d'investissement individualisées.

Le stratège de Piper Sandler, Michael Kantrowitz, met en avant le manque de valeur ajoutée de telles anticipations pour ses clients institutionnels. Il préfère privilégier les investissements sur des actions spécifiques plutôt que sur des mouvements de marché plus larges. En cause, l'ultra-concentration de la performance entre quelques grands noms dans l'indice, où une poignée de géants technologiques comme Nvidia, Meta, Alphabet et Amazon dominent et distordent le marché dans son ensemble.

Le lexique : EBITDA

On vous parle souvent d'EBITDA dans notre rubrique “les valeurs”, mais de quoi s'agit-il exactement ? L'EBITDA est une mesure de la performance financière d'une entreprise qui désigne son bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement. En anglais, c'est l'acronyme d'Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization”.

Cet indicateur se concentre sur la rentabilité opérationnelle en ne tenant compte que des revenus et dépenses liés à la production de biens et de services. L'EBITDA est très utile pour comparer la performance des entreprises d'un même secteur, mais ne prend pas en compte les dépenses en capital ni certaines transactions comptables. Il doit donc être utilisé en complément d'autres indicateurs financiers pour avoir une vue plus complète de la santé financière d'une entreprise.