Retrouvez l'analyse de la séance boursière du mercredi 7 août avec les experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : Rebond des actions !

Après plusieurs séances de baisse, le rebond est-il enclenché ? C'est ce que les investisseurs espèrent, avec des hausses notables sur tous les indices mondiaux aujourd'hui. Tokyo, Wall Street et les places européennes signent des rebonds d'1 à 3% en moyenne. Le CAC 40 clôture ce soir à 7 266 points (+1,91%) et efface ses pertes de la semaine, en léger gain de 0,20% depuis lundi matin.

La hausse est en grande partie portée par les déclarations d'un gouverneur de la Banque du Japon : il n'y aura pas de nouvelle hausse des taux dans le contexte actuel. Cette annonce a affaibli le yen, bénéficiant aux entreprises exportatrices japonaises et stimulant l'indice Nikkei, qui a repris 1,2% cette nuit après un rebond de plus de 10% hier.

On vous en parlait ces derniers jours, cette annonce soulage les craintes autour du “carry trade”. Les investisseurs utilisent les taux bas, voire négatifs ces dernières années au Japon, pour emprunter massivement et investir sur des actifs à risque, comme les actions américaines. Les gains peuvent être élevés, sauf... si les taux sont rehaussés. C'est ce qu'a fait à deux reprises la Banque du Japon ces dernières semaines, à la surprise des investisseurs nippons.

En plus des craintes de récession américaine et des prises de bénéfice sur les techs, lundi de nombreux carry trades ont été liquidés pour rembourser les prêts en urgence et revendre des actions qui étaient adossées à ces opérations spéculatives. De quoi lourdement amplifier la chute de Tokyo (-12,4%). Société Générale a cité l'évènement comme “la plus grande liquidation de carry trade” de l'histoire.

Côté américain, plusieurs responsables de la Fed ont également calmé le jeu en minimisant les risques de récession. Bref ! L'appétit pour le risque est de retour aujourd'hui et les investisseurs semblent enclins à racheter à bon prix des titres de grande qualité. Ce rebond est encore fragile et doit maintenant être confirmé dans les prochaines séances...

Les valeurs : Novo Nordisk, ArcelorMittal et Median Technologies

Novo Nordisk - Le géant pharmaceutique danois traverse une période difficile et cède ce soir 6,7% à 828 couronnes danoises, soit environ 111€. Malgré une hausse de 25% de ses ventes globales, les performances de ses traitements phares contre le diabète et l'obésité, Ozempic et Wegovy, ressortent inférieures aux prévisions du marché. Cette déception, couplée à une baisse des perspectives de résultat opérationnel (voir lexique) pour 2024, refroidit les investisseurs. En cause, l'impact des rabais élevés sur les prix aux distributeurs pharmaceutiques, et des dépréciations liées à des échecs d'essais cliniques, marquant un rare faux pas pour l'entreprise habituée à dominer le secteur. Malgré cela, Novo Nordisk reste optimiste, révisant à la hausse ses prévisions de chiffre d'affaires pour l'année et anticipant une forte reprise au second semestre. Pour l'heure, le titre gagne près de 20% depuis le 1er janvier.

ArcelorMittal - Ce soir, le sidérurgiste Arcelormittal gagne 2,48% à 20,03€, grâce à l'analyse optimiste d'Oddo BHF qui, malgré une révision à la baisse de son objectif de cours de 32 à 30 euros, maintient sa recommandation de surperformance sur le titre. Le bureau d'analyse souligne qu'Arcelor reste son choix de prédilection dans le secteur sidérurgique et que le groupe devrait tirer profit de perspectives de croissance favorables dès 2025, malgré un contexte de reprise économique timide. De plus, une valorisation actuellement basse associée à des perspectives de rachat d'actions contribue à limiter le risque d'une nouvelle baisse sur l'action selon Oddo. Le titre cède toutefois près de 22% depuis le début de l'année.

Median Technologies - Le spécialiste des solutions et des services d'imagerie innovants, éligible au PEA-PME, s'envole de 14,43% à 4,6€ à la clôture. Cette envolée fait suite à la signature d'un accord préliminaire avec un géant pharmaceutique figurant parmi les dix leaders mondiaux en cancérologie. On ne connaît pas encore son nom. Cet accord, qui ouvre la porte à une collaboration potentielle plus étendue, est axé sur l'exploitation de l'intelligence artificielle pour découvrir plus efficacement les pathologies. Grâce à cette annonce, le titre efface une bonne partie de ses pertes annuelles et ne perd plus que 5% depuis le 1er janvier.

L'événement du mercredi : Direction les 80$ ?

Ces derniers jours, le prix du pétrole a baissé dans le sillage des actions, à cause des craintes de récession aux États-Unis. Jusqu'à -3% vendredi dernier. On assiste aujourd'hui à un rebond intéressant des cours de l'or noir, sur fond de tensions géopolitiques au Moyen-Orient et de perturbations de l'approvisionnement libyen. Le baril de Brent, la référence au niveau mondial, gagne plus de 3% et revient au-dessus des 78$. La Compagnie nationale de pétrole en Libye a annoncé la réduction partielle de la production du gisement d'al-Sharara, suite à des manifestations locales. Ce champ, crucial pour la production nationale, produit normalement 315 000 barils par jour. Parallèlement, la situation tendue au Moyen-Orient, exacerbée par les menaces iraniennes de représailles contre Israël, contribue à maintenir les prix du pétrole à un niveau relativement élevé. Dans les prochains jours, les investisseurs scruteront avec attention la nature et l'ampleur de l'offensive iranienne, craignant un embrasement régional.

Demain à la Une : Les niveaux à surveiller

Cette fin de semaine promet d'être calme en termes de publications économiques et de résultats d'entreprises. Pour demain, on attend aucun nouvel élément majeur. Tout au plus, les inscriptions hebdomadaires au chômage américain. La volatilité devrait toutefois rester élevée en Bourse. Quels niveaux surveiller sur le CAC dans les prochaines séances ? Les supports des 7 250 et 7 170 points par extension, en cas de nouvelle baisse. Et les résistances des 7 320 et 7 465 en cas de poursuite du rebond. Affaire à suivre !

Le monde d'après : Un modèle (enfin) rentable !

Uber a enfin trouvé un business model rentable. Ce soir, son action gagne plus de 5% après l'annonce de ses résultats financiers du deuxième trimestre. Des résultats qui ont dépassé toutes les attentes, dont un chiffre d'affaires en hausse de 16% sur un an, à 10,70 milliards de dollars. Uber a su tirer parti de la hausse significative des réservations de VTC, surtout en Amérique latine et en Asie-Pacifique. Ce succès dépasse les prévisions des analystes et montre une reprise vigoureuse de l'activité malgré un contexte économique difficile. Le groupe a non seulement boosté sa division mobilité, qui a vu son chiffre d'affaires bondir de 25%, mais a également innové avec de nouvelles alliances stratégiques. Notamment avec l'américain Waymo pour des robotaxis, et avec le constructeur chinois BYD pour élargir sa flotte de véhicules. Par ailleurs, Uber Eats continue de surpasser les attentes avec un chiffre d'affaires de 3,30 milliards de dollars sur le trimestre. Ses profits ont triplé sur la période et le bénéfice opérationnel ressort en hausse de 71% à 1,57 milliard de dollars. Après des années de lourdes pertes, Uber a enfin trouvé son modèle rentable et affiche un bénéfice global d'environ 1 milliard de dollars. Depuis le début de l'année, son titre gagne 10% en Bourse (+57% sur 3 ans).

Le lexique : Résultat opérationnel

Le résultat opérationnel d'une entreprise, aussi appelé “résultat d'exploitation”, mesure la performance économique de ses principales activités avant l'intégration des éléments financiers et exceptionnels. Il se calcule en soustrayant les charges opérationnelles (coûts de production, salaires, frais généraux, amortissements) des produits opérationnels (revenus des ventes et autres revenus courants). Il présente ainsi la rentabilité des activités principales de l'entreprise, indépendamment de sa structure financière et des événements non récurrents. Le résultat opérationnel se distingue donc du résultat net, qui inclut les éléments financiers (comme les charges et produits financiers) et les éléments exceptionnels (comme les gains ou pertes exceptionnels).