La Bourse de Paris se dirige vendredi vers une ouverture sans véritable tendance, avant la très attendue publication du rapport sur l'emploi américain d'août, au terme d'une semaine dominée par les interrogations sur la santé de la première économie mondiale.

Le contrat à terme du CAC 40 restait stable, en légère hausse de 0,04% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance. Jeudi, il avait perdu 0,92% à 7.431,96 points, plombée par une chute de plus de 6% du groupe de luxe Hermès.

A Wall Street, les marchés ont aussi terminé jeudi en ordre dispersé. Le Dow Jones s'est replié de 0,54%, l'indice Nasdaq a gagné 0,25% et l'indice élargi S&P 500 perdu 0,30%.

Les investisseurs ne devraient pas prendre de positions avant la publication vendredi à 12h30 GMT du rapport sur l'emploi américain pour août, qui donnera une image plus claire de la santé de la première économie mondiale, après une semaine dominée par les craintes de récession.

« Le marché surinterprète toutes les statistiques américaines et panique à chaque donnée qui semble indiquer un ralentissement », sur fond de « niveau de liquidité anormalement bas » qui amène une « grande volatilité », résume Christopher Dembik, analyste pour Pictet.

Les analystes cités par la plateforme financière Factset tablent sur un taux de chômage en légère baisse, à 4,2%, contre 4,3% en juillet.

Le rapport mensuel sur les créations d'emplois pour le secteur privé publié par ADP a déjà donné mercredi un avant-goût aux marchés, avec un secteur privé n'ayant créé que 99.000 emplois en août, nettement moins que les 145.000 attendus par les économistes.

A la publication début août de la précédent édition du rapport sur l'emploi, contenant les données du mois de juillet, les marchés s'étaient affolés des chiffres plus mauvais qu'escompté et surveillent depuis tous les signes de ralentissement de l'activité économique américaine.

Les statistiques sur l'emploi donneront aussi aux investisseurs une idée de l'ampleur des baisses de taux directeurs qu'ils doivent attendre lors de la prochaine réunion de la Réserve fédérale (Fed) américaine mi-septembre.

« Les chiffres de l'emploi américain devraient définitivement nous indiquer si la Fed procédera à une réduction de 25 ou de 50 points de base à sa prochaine réunion », résume John Plassard, spécialiste en investissement pour Mirabaud.

Les investisseurs français prendront également connaissance à 9h00 GMT de la troisième estimation du PIB du deuxième trimestre de la Zone euro.

Les marchés se sont en revanche peu intéressés jusque là à la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre en France, 60 jours après le second tour des législatives qui ont débouché sur une Assemblée nationale sans majorité.

Le taux d'intérêt des emprunts de l'Etat français à dix ans a terminé à 2,91% jeudi.

Valeurs à suivre

Airbus : l'Union européenne demande l'inspection en urgence des Airbus A350-1000, les plus gros long-courrier de l'avionneur européen, après l'incendie d'un moteur Rolls-Royce sur l'un des appareils de la compagnie Cathay Pacific. L'Agence de l'UE pour la sécurité aérienne (AESA) a souligné jeudi qu'il s'agissait d'un « incendie d'un moteur en vol, peu après le décollage », lié à des « canalisations de carburant à haute pression » défectueuses.

Secteur du luxe : le géant français du luxe Hermès a perdu jeudi 6,42% à 1.947,50, entraînant tout le secteur, poids lourd de la cote, avec lui, sur fond de perspectives de croissance en berne en Chine et aux Etats-Unis.