Ce qu'il faut retenir de l'actualité boursière du lundi 16 septembre 2024, avec l'analyse des experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : le calme avant la tempête ?

La Bourse de Paris débute la semaine dans le rouge, en baisse de 0,21%, à 7 449 points, après une journée marquée par l'hésitation des investisseurs. Les derniers indicateurs chinois ont déçu, avec une progression moins importante que prévu de la production industrielle à 4,5% en août, ainsi qu'un investissement et une consommation en berne.

Ce climat de défiance continue de peser sur les marchés, d'autant plus que les investisseurs sont en attente de la réunion de la Réserve fédérale américaine, prévue mardi et mercredi. La Fed devrait amorcer un cycle de baisse des taux directeurs, avec une probabilité oscillant entre une réduction de 25 et 50 points de base.

Sur le plan des valeurs, les groupes technologiques du CAC 40 ont particulièrement souffert. STMicroelectronics (-3,36%), Dassault Systèmes (-1,83%) et Capgemini (-1,55%) ont tous terminé en repli. La situation est encore plus difficile pour Worldline, qui a chuté de 15% après avoir déjà perdu 14,4% vendredi, suite à un avertissement sur résultats et à l'annonce du départ de son directeur général. Hors CAC 40, Rexel a créé la surprise en bondissant de 9,03%, après avoir rejeté une offre de rachat du groupe américain QXO. On en reparle dans la suite du Journal !

Les valeurs : Rexel, Ipsen et Virbac

Rexel. Rexel s'envole ce soir de 9,06% à 25,05e euros après avoir rejeté une offre de rachat non sollicitée de la société américaine QXO, dirigée par le milliardaire Brad Jacobs. QXO proposait un prix allant de 28 à 28,4 euros par action, offrant une prime de 21,9% à 23,6% par rapport au dernier cours de Rexel. Cependant, le conseil d'administration a jugé cette offre insuffisante, estimant qu'elle ne reflétait pas le potentiel de création de valeur du groupe, notamment en lien avec son plan stratégique. La direction en profite pour mettre en avant ses solides perspectives de croissance, en particulier dans les secteurs liés à la transition énergétique, comme les véhicules électriques et le photovoltaïque. Les investisseurs saluent cette résistance, soulignant la sous-valorisation de Rexel en Bourse.

Ipsen. L'action Ipsen progresse de 3,78% à 109,7 euros après l'annonce de résultats positifs pour son dernier médicament qui a montré une réduction significative du risque de progression des tumeurs hormonales, notamment dans le traitement du cancer du pancréas. Le laboratoire biopharmaceutique français spécialisé dans les traitements contre le cancer et les maladies rares, a également soumis une demande d'autorisation pour élargir l'utilisation de ce médicament en Europe. Les analystes, comme RBC, ont salué cette nouvelle, rehaussant leur recommandation sur le titre, tandis que JPMorgan voit de nouvelles opportunités pour Ipsen avec le retrait potentiel d'un médicament concurrent aux États-Unis.

Virbac. Cette action éligible au PEA-PME, bondit de 7,99% à 392 euros après la publication de résultats semestriels solides et la confirmation de ses objectifs pour 2024. Le laboratoire vétérinaire a enregistré une hausse de 15,1% de ses ventes au premier semestre, atteignant 703 millions d'euros, grâce à l'intégration de nouvelles acquisitions en Inde et au Japon. Le résultat opérationnel (voir lexique) a bondi de 36,9%, avec une marge record de 21,4%, soutenant les ambitions de la société à horizon 2030. La direction a confirmé ses perspectives de croissance, prévoyant une progression du chiffre d'affaires entre 7% et 9% pour 2024. Ce rebond est également favorisé par la contre-performance de son concurrent Vetoquinol, qui a récemment publié des résultats décevants. Depuis le début de l'année, Virbac gagne près de 9%.

L'agenda du lundi : les banques centrales en action !

Cette semaine s'annonce intense sur le plan économique avec une série de publications et de décisions clés. Dès mercredi, l'attention se tourne vers l'inflation avec l'IPC core aux États-Unis, suivi de la décision très attendue de la Fed sur les taux d'intérêt. Cette annonce sera accompagnée de la traditionnelle conférence de presse, offrant des éclaircissements sur les perspectives futures de la politique monétaire. À l'international, d'autres banques centrales, dont celles du Royaume-Uni, du Brésil, de Norvège, de Turquie et d'Afrique du Sud, annonceront également leurs décisions monétaires. En Asie, les annonces de la BoJ et de la Chine seront scrutées de près par les investisseurs. Une semaine sous haute tension pour les marchés mondiaux.

Demain à la Une : zoom sur l'économie transatlantique !

Demain, des indicateurs économiques clés attireront l'attention des marchés depuis l'Allemagne et les États-Unis. L'indice ZEW du sentiment économique en Allemagne, révélateur des perspectives des analystes et investisseurs, promet d'impacter les marchés européens. Simultanément, les États-Unis publieront les données sur les ventes au détail et la production industrielle, offrant un aperçu de la consommation des ménages et de l'état du secteur manufacturier. Ces chiffres sont essentiels pour évaluer la force de la reprise économique américaine et influenceront potentiellement les politiques futures.

Le monde d'après : nouvelle ère du stockage électrique !

Les énergies renouvelables franchissent un nouveau cap avec la construction imminente de la plus grande batterie de stockage au monde dans l'État du Maine aux États-Unis. Ce projet colossal, d'une capacité de 8 500 MWh, vise à résoudre l'un des défis majeurs de la transition énergétique : stocker l'énergie verte pour l'utiliser lors des périodes de forte demande.

Cette avancée pourrait transformer la gestion de l'électricité issue du solaire et de l'éolien, en offrant une solution de stockage plus écologique et durable. Avec une technologie novatrice basée sur un système de rouille réversible, cette batterie géante promet non seulement d'améliorer la stabilité du réseau, mais aussi de réduire la dépendance aux métaux lourds utilisés dans les batteries traditionnelles.

Ce projet marque une étape cruciale dans l'accélération vers un avenir énergétique plus propre et accessible. Pour les investisseurs, ce projet représente une opportunité rare de miser sur l'essor des technologies de stockage d'énergie et des énergies renouvelables, secteurs clés de la croissance durable à long terme.

Le lexique : le résultat opérationnel

Le résultat opérationnel d'une entreprise, aussi appelé « résultat d'exploitation », mesure la performance économique de ses principales activités avant l'intégration des éléments financiers et exceptionnels. Il se calcule en soustrayant les charges opérationnelles (coûts de production, salaires, frais généraux, amortissements) des produits opérationnels (revenus des ventes et autres revenus courants).

Il présente ainsi la rentabilité des activités principales de l'entreprise, indépendamment de sa structure financière et des événements non récurrents. Le résultat opérationnel se distingue donc du résultat net, qui inclut les éléments financiers (comme les charges et produits financiers) et les éléments exceptionnels (comme les gains ou pertes exceptionnels).