La Bourse de Paris est attendue en baisse à l'ouverture mardi, déçue de l'absence d'annonces de nouvelles mesures de relance par Pékin pour soutenir la croissance de la deuxième puissance économique mondiale.

Le contrat à terme du CAC 40 reculait de 1,02% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché. Lundi, l'indice vedette a terminé en hausse de 0,46%, à 7.576,02 points, à l'issue d'une séance sans événement majeur et dans des volumes d'échanges modérés.

Les marchés s'attendaient à ce que les autorités chinoises annoncent mardi de nouvelles mesures de relance de l'économie, pénalisée par la crise de l'immobilier et une consommation en berne, dix jours seulement après une première salve qui avait fait bondir les Bourses.

La conférence de presse des autorités chinoises « était censée être le grand moment, celui où Pékin tirerait des mesures de relance économique au bazooka et finalement ce n'était qu'au pistolet à eau », ironise Stephen Innes, analyste de Spi AM.

« Les responsables se sont contentés d'affirmer qu'ils avaient atteint leurs objectifs économiques et ont promis un vague +soutien supplémentaire+, sans donner de véritable coup de fouet à leur politique. La réaction du marché ? Une déception immédiate », a-t-il poursuivi.

En Chine, les Bourses de Shanghai et Shenzhen avaient ouvert en hausse de plus 10%, mais ces gains ont été partiellement effacés à l'issue de la conférence de presse. Vers 6H10 GMT, la Bourse de Shanghai gagnait 3,41%. La Bourse de Hong Kong, elle, cédait plus de 7%, en raison de prises de bénéfices.

Par ailleurs, la clôture en nette baisse des indices américains lundi n'aide pas à soutenir la Bourse de Paris mardi. Les investisseurs sont « toujours sous le choc de la publication des chiffres de l'emploi américain vendredi qui laissent entendre que la banque centrale américaine (Fed) pourrait ralentir son rythme de baisse de taux », commente John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.

A Wall Street lundi, le Dow Jones a abandonné 0,94%, l'indice Nasdaq 1,18% et l'indice élargi S&P 500 a cédé 0,96%.

Ces chiffres de l'emploi « et la hausse des tensions géopolitiques au Moyen-Orient rend le début de semaine difficile pour les investisseurs », résume Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

Les investisseurs ont désormais en ligne de mire la publication aux Etats-Unis d'indicateurs sur l'inflation, dont l'indice CPI des prix à la consommation jeudi et l'indice PPI des prix à la production vendredi, ainsi que le compte-rendu de la réunion de la Fed mercredi.

Cette semaine marque aussi le début de la saison des résultats, avec notamment ceux du géant agroalimentaire PespiCo mardi et de la compagnie aérienne Delta Air Lines jeudi. Des institutions financières, dont JPMorgan Chase ou Wells Fargo, suivront le pas vendredi.

Parmi les valeurs à suivre

Rémy Cointreau : La Chine imposera à partir de vendredi aux importateurs de brandy européen de déposer une caution auprès des douanes chinoises, a annoncé le ministère du Commerce, dans un contexte de tensions commerciales entre Pékin et l'Union européenne (UE). La Chine a importé plus de brandy que tout autre spiritueux en 2022, la plupart provenant de France, selon un rapport du groupe de recherche Daxue Consulting.

Fnac Darty : Le groupe français a annoncé lundi l'abaissement à 66,67% de la condition de seuil minimal pour son offre publique d'achat sur le groupe italien de distribution de produits électroniques et électroménagers Unieuro, facilitant l'aboutissement de l'opération.

Bonduelle : Le spécialiste français des légumes en conserve et surgelés a annoncé lundi le lancement de sa marque historique aux Etats-Unis, où le groupe s'est récemment délesté d'une activité moins lucrative de fabrication de produits pour des marques distributeur des supermarchés.